par Mendelssohn Moses
Pendant que le vieux homme parlait, j'eus la perception d'un bruit très-fort et qui allait croissant, comme le mugissement d'un immense troupeau de buffles dans une prairie d'Amérique ; et, au moment même, je vis ce que les marins appellent le caractère clapoteux de la mer se changer rapidement en un courant qui se faisait vers l'est. Pendant que je regardais, ce courant prit une prodigieuse rapidité. Chaque instant ajoutait à sa vitesse, - à son impétuosité déréglée. En cinq minutes, toute la mer, jusqu'à Vurrgh, fut fouettée par une indomptable furie ; mais c'était entre Moskoe et la côte que dominait principalement le vacarme. Là, le vaste lit des eaux, sillonné et couturé par mille courants contraires, éclatait soudainement en convulsions frénétiques, - haletant, bouillonnant, sifflant, pirouettant en gigantesques et innombrables tourbillons, et tournoyant et se ruant tout entier vers l'est avec une rapidité qui ne se manifeste que dans des chutes d'eau précipitées. Edgar Allan Poe, Descente dans le Maelström (1856), trad. Charles Baudelaire.
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Dans ces colonnes (CF. Réseau International du 21 février 2023 reseauinternational.net), le Professeur Michel Chossudovsky, se basant sur les dires mêmes du Chancelier Olaf Scholz, affirmait que celui-ci était au courant dès leur conception, des projets visant la destruction de Nord Stream. Opération menée à « bien » le 26 septembre 2022, et concernant laquelle le Quisling de Basse-Saxe n'a pipé mot.
Cependant, le Professeur n'avait pas retranscrit tout le contenu des dires de Scholz lors de cette conférence de presse à Washington du 7 février 2022 où Joe Biden a annoncé publiquement que les USA détruiraient Nord Stream. Il se fait que Scholz a tout de suite enchaîné, mais en langue allemande (Cf. http://youtube.com/watch?v=VKBgp4XRH7k à partir de 5 mins. 9 secondes) :
BK Scholz: Nous nous sommes préparés intensivement, afin de pouvoir imposer les sanctions indispensables... en cas d'agression militaire contre l'Ukraine... Or, vous comprendrez que nous ne mettrons pas toutes nos cartes sur la table (Scholz se fend d'un sourire en coin -ndlr), car la Russie doit comprendre que bien des choses dont elle ne peut même pas se douter risquent d'arriver (Es gehört dazu, dass wir nicht alle auf den Tisch legen, weil es notwendig ist, dass auch vonseiten Russlands verstanden wird: Da könnte noch viel mehr passieren, als sie sich vielleicht selber ausrechnen). Nous y sommes bien préparés. Les mesures iront très loin. Nous les prendrons aux côtés de nos alliés etc.... bundesregierung.de
Or, la langue allemande étant plutôt difficile et la presse française se gardant bien de rapporter l'étendue de la dissidence du monde germanophone, le citoyen français ne sait que peu ou rien d'un scandale fiscal sans précédent en RFA qui concerne au premier chef Olaf Scholz, actuellement Chancelier - et donc l'affaire Nord Stream
Pour bien situer l'individu, marche-arrière jusqu'aux années 80.
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De « Steklov » à « Schmolz »
Selon Wikipedia en français, qui consacre exactement deux lignes à CumEx, pourtant la plus grande affaire de fraude fiscale de l'histoire allemande, en 1982 Olaf Scholz est nommé à l'âge de 24 ans, « vice-président fédéral de la Communauté de travail des jeunes socialistes (JUSOS) au sein de la social-démocratie, SPD. L'Express le décrit comme alors ' bien plus proche des communistes de la RDA que des responsables ouest-allemands'. Il dénonce l'installation de missiles nucléaires américains de moyenne portée sur le sol de la RFA et appelle le gouvernement allemand à sortir de l'Otan. »
En tant que vice-président des JUSOS (1982-1988), poste alors très influent, et vice-président du International Union of Socialist Youth (1987-1989) Scholz s'est rendu plusieurs fois en Allemagne de l'Est ; l'une de ses rencontres avec Egon Krenz et les sommités de la RDA a fait l'objet d'un reportage à la télévision est-allemande. A voir les visages fermés de la délégation RDA, on s'interroge sur ce que pesaient ces jeunes et ambitieux barbus face à des pontes formés en URSS, appartenant aux services secrets et à la Nomenklatura etdisposant de tout l'appareil de la Stasi en matière de chantage et de surveillance ? En tout cas, le vidéo ci-dessus a été mis en ligne en Allemagne le 19 août 2022, au moment même où Olaf Scholz a été de nouveau auditionné par la Commission d'enquête parlementaire (PUA) concernant l'affaire Cum-Ex.
Elément peut-être notable, jusqu'en 1989 il était peu évident pour le citoyen lambda de voyager dans le Bloc de l'Est. Entre bureaucratie, surveillance et harcèlement des deux côtés du Mur, le citoyen lambda renonçait généralement à sa promenade orientale. Mais pas Olaf Scholz.
L'Europe ne sera pas Euroshima ! La Freie Deutsche Jugend et Scholz touriste en RDA
Par ailleurs le profil d'Olaf Scholz enidiot outile de l'OTAN ressemble curieusement à celui de son contemporain Jens Stoltenberg, alias Steklov, juvénilecontact de la KGB à Oslo newsinenglish.no.
Ainsi, le 5 février 2022 Markus Decker, ancien de la Freie Deutsche Jugend ou FDJ (Jeunesse allemande libre, organisation interdite en Allemagne de l'Ouest depuis 1951), confirme avoir assisté à un camp FDJ à Werder an der Havel en RDA la même année qu'Olaf Scholz, soit en 1983.
« Scholz avait six ans de plus que moi... il était le chef de la délégation (ouest-allemande - ndlr) à Werder, et était moins spectateur qu'acteur. Scholz est allé plusieurs fois dans la RDA. Selon les rapports, ce faisant il passait les contrôles comme une lettre à la poste, et entre autres s'est entretenu avec un homme qui en 1989 ferait beaucoup parler de lui, Egon Krenz, alors secrétaire du Comité central de la SED. Scholz appartenait à l'aile dite « Stamokap », ce qui veut capitalisme de monopole d'état. (...) La dimension du problème concerne la surveillance effectivement exercée sur Olaf Scholz en RFA. Au moins sept citoyens ouest-allemands sous les alias "Kugel", "Gustav", "Giesbert", "Konrad", "Holm", "Heine" et "Udo"... ont communiqué (aux autorités de la RDA- ndlr) entre 1978 et 1987 au moins 19 rapports sur Scholz et son activité dans le JUSO-Hambourg... »
Ah, « La paix, le premier des droits de l'homme ! L'Europe ne sera pas Euroshima » (Frieden ist unser erstes Menschenrecht! Europa darf kein Euroshima werden!"),.voilà le slogan du camp Werder an der Havel, n'est-ce pas Herr Kanzler ?
Entendons-nous. Si Olaf Scholz était resté toute sa vie fidèle à ses positions anti-OTAN, anti-militaristes, communistes - comme par l'exemple l'espion Rainer Rupp dbpedia.org, aujourd'hui essayiste militant apolut.net - d'accord ou pas d'accord, on eût dit « Bah !... Que m'importe ? ».
Et Scholz serait aujourd'hui non pas ex-maire de Hambourg, ex-ministre des Finances, et bientôt ex-Chancelier, mais conseiller municipal à Potsdam. La blague qui circulait sur Scholz alors qu'il se dépêchait à retourner sa veste : Es ist Schmolz - der Scholz is geschmolzen - Le Scholz s'est liquéfié.
Mais que Olaf Scholz se soit geschmolzen, liquéfié, gazéfié, au point d'applaudir un acte de guerre US contre les ressources en combustible de son peuple, au point de réclamer l'injection obligatoire d'une substance expérimentale US à tous les Allemands, qu'il ait nommé un Ministre des affaire étrangères, Annalena Baerbock, aussi vulgaire, ignorant et dangereux ; qu'il en soit venu à collaborer activement à Operation Barbarossa II... fallait qu'il y ait une grosse carotte ou un gros bâton au bout. Vu le scandale CumEx, on penche pour le gros bâton.
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Cum-Ex Lingus : une nouvelle forme de porno apparaît en Luthéranie
C'est quoi « CumEx », la tempête qui ourdit sur la tête de Scholz ?
Selon FinanzWende finanzwende.de, site financier spécialisé qui suit d'ailleurs Olaf Scholz à la trace, il s'agissait (car ce trafic est désormais un délit) de transactions sur actions, effectuées dans le seul but de tromper le fisc en réclamant à de multiples reprises et par le truchement d'acteurs multiples agissant en réseaucaché, le remboursement de trop-perçu d'impôts.
Des paquets d'actions sont ainsi achetés et vendus proche du jour d'échéance des dividendes, avec (cum) ou sans (ex) droit auxdits dividendes. La roue des transactions tournant à toute vitesse, le fisc n'arrive plus à démêler qui peut légitimement réclamer le remboursement de la taxe sur les plus-value et finit par rembourser tout le monde, les joueurs se partageant alors le butin.
Les CumCum transactions sont similaires : des détenteurs étrangers d'actions allemandes peuvent ainsi s'offrir un remboursement d'impôt en Allemagne, chose interdite aux étrangers. Raison pour laquelle on trouve l'avocat hambourgeois Hanno Berger handelsblatt.com sévissant depuis la Suisse, des associés de Freshfields Allemagne legalbusiness.co.uk, ou la banque canadienne Maple juve.de les doigts couverts de confiture.
Par sa décision du 15 décembre 1999, la La Cour fédérale des finances (bundesfinanzhof) avait imprudemment ouvert la voie à ces transactions, en reconnaissant que pour le fisc, une seule action pouvait avoir deux propriétaires, le droit de propriété passant à l'acheteur au moment même de l'achat alors que l'action se trouvait encore « entre les mains » pour ainsi dire, du vendeur. Fin décembre 2002, l'association allemande de banque (Bundesverband deutscher Banken) écrit au Ministère des finances concernant les transactions CumEx, pour suggérer que des lois soient votées afin de minimiser la responsabilité des banques impliquées. Parallèlement, l'argument « d'autorité » circule qu'il s'agit d'une niche fiscale, certainement pas d'une activité délictueuse.
Dès lors les affaires CumEx et CumCum s'emballent : sur une période d'environ 20 ans le fisc allemand a ainsi été dépouillé d'environ 10 milliards d'Euro par le dispositif CumEx et d'environ 28 milliards par CumCum. Au niveau européen, on estime le manque à gagner fiscal des différents pays à environ 150 milliards d'Euro.
Or, les autorités allemandes ont été averties très tôt par des lanceurs d'alerte. Selon le site Finanzwende, entre 2005 et 2007 un lanceur d'alerte était intervenu auprès de la BaFin (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht, autorité fédérale de surveillance des institutions financières), en vain. Puis, en mai 2007, « déclenchement de tous les signaux d'alarme au Ministère fédéral des Finances : un lanceur d'alerte avertit le Ministère sur l'explosion de transactions CumEx... cependant, le Ministère n'envoie pas les autorités de surveillance financière dans les banques, n'ordonne pas l'arrêt des remboursements d'impôt par le Fisc au niveau fédéral (Bundeszentralamt für Steuern) et ne prévient pas le Procureur de la république. »https://www.finanzwende.de/themen/cumex/chronik-von-cumex/
Il y aurait beaucoup plus à dire, car aucun des acteurs politiques et financiers en Allemagne ne pouvait ignorer dès 2007 au plus tard, que les opérations CumEx et CumCum tenaient lieu d'une activité bancaire normalement rentable, permettaient des profits aux joueurs d'environ 20 % au bas mot, et ruinaient le fisc allemand. Dès 2012, des enquêtes officielles ainsi que des poursuites tant pénales que civiles dans différents Länder sont déclenchées, les autorités de la ville de Cologne ayant été particulièrement diligentes ; en 2014 par exemple, la Landesbank Baden-Württemberg accepte de rembourser 150 millions au fisc.
En février 2016, une commission d'enquête parlementaire sur CumEx est lancée ; en janvier 2016, le Procureur de Cologne démarreson enquête sur la Banque Warburg de Hambourg avec 150 millions d'Euro en jeu.
En ces circonstances - et la documentation publiquement disponible sur CumEx/CumCum représente des milliers de pages dont nous n'avons réussi à lire qu'une infime partie - il ne fait aucun doute qu'Olaf Scholz, Maire de Hambourg (2011-2017) puis Ministre fédéral des finances (2017-2019), devait être au parfum de la nature criminelle du dispositif.
Par quelque coïncidence, quelques jours seulement après l'explosion de Nord Stream (26 septembre 2022) sortait le livre Die Akte Scholz (Le dossier Scholz), œuvre des journalistes d'investigation Oliver Schröm et Oliver Hollenstein. Leur point de départ est le journal (diary) privé de Christian Olearius, responsable de la Banque Warburg à Hambourg depuis 1986. Récent et sans complaisance, ce résumé du livre de Schröm a été rédigé par un jeune financier, Kolja Barghoorn http://youtube.com/watch?v=O_loGa5UKe0 .
Fondée à la fin du 18ème siècle, la Banque Warburg, si elle a ses tentacules partout en Occident (Paul Warburg est parmi les fondateurs en 1913 de la Réserve Fédérale US federalreservehistory.org), a bien mis sur le grappin sur la majestueuse ville de Hambourg.
Quant à Christian Olearius, qui en 40 ans a multiplié par cinq le chiffre d'affaires de la banque, on le retrouve dans toutes les affaires de la ville, et surtout, dans les transactions CumEx.
« La banque Warburg nous menace de sa faillite »
En 2016 et 2017 Scholz, alors Maire de Hambourg, a aimablement accepté de s'entretenir trois fois à sa Mairie avec Christian Olearius et Max Warburg, alors que les enquêteurs de Cologne avaient déjà lancé leur enquête pour fraude fiscale contre Christian Olearius par rapport au dispositif CumEx.
Ce qui ne manque pas de surprendre : alors que partout en Allemagne les services fiscaux et procureurs s'activent alors pour mettre fin aux transactions CumEx, tout le contraire se passe à Hambourg. Là, les autorités fiscales locales sous la houlette de la mystérieuse Svenja Pannhusen (dont toute trace semble avoir disparu d'Internet) non seulement décident de ne pas poursuivre la banque pour remboursement, mais n'hésitent pas à informer la banque des tractations officielles qui auraient dû rester, disons, « secrètes ». L'argument soufflé aux autorités fiscales hambourgeoises, par Scholz lui-même semble-t-il : « Warburg is Too Big to Fail. La banque nous menace de sa faillite (Existenzgefaehrdung) ». Selon Die Akte Scholz, Olaf Scholz aurait informé Olearius de ses démarches auprès de Svenja Pannhusen et du responsable des finances au Sénat de Hambourg Peter Tschentscher (celui-ci succède à Scholz comme Maire de Hambourg en 2018).
Ainsi, les autorités fiscales de Hambourg laissent glisser les affaires CumEx de Warburg jusqu'à ce qu'ils ne soient prescrits (en décembre 2016, 47 millions d'Euro prescrits - c'est Noël !). Par contre, suite à une intervention directe du Ministère fédéral et en dépit des protestations du fisc à Hambourg, fin 2017 peu avant la date fatidique de prescription le fisc fédéral réussit de justesse à exiger 43 millions d'euro de Warburg.
Parmi les étranges personnages qui pullulent dans l'entourage d'Olaf Scholz et de la banque Warburg, on trouve le Colonel Alfons Pawelczyk ; en 2021, celui-ci fait l'objet d'un raid des autorité financières de Cologne en relation avec CumEx, la banque Warburg et son ami Scholz de.wikipedia.org.
Où les industriels de la défense pointent le bout du nez
A l'époque où Scholz était encore Maire, son parti, la SPD hambourgeoise, aurait reçu des dons de 45 000 Euro de la banque Warburg suite aux interventions de Pawelczyk ; le bout de l'iceberg, vous me direz... Autre étrange personnage de la SPD, Johannes Kahrs, proche de la banque Warburg, de Scholz et des industriels de la défense. En 2022, dans un coffre-fort chez lui, les enquêteurs de Cologne (encore eux!) sur la trace des opérations CumEx ont trouvé environ 218 000 Euro en liquide dont Kahrs n'explique pas encore la provenance.
Aux USA, mentir à une commission d'enquête devant le Congrès ou Sénat est un délit sévèrement punissable (perjury). Cela ne semble pas être le cas en Allemagne.
Depuis 2020, Olaf Scholz a été entendu à diverses reprises par le Bürgerschaft (Conseil municipal) de Hambourg (2021, 2022 ndr.de), et devant le Parlement allemand (2020, 2023).
Selon un rapport paru le 16 janvier 2023 dw.com, Scholz aurait été - c'est un litote - «economical with the truth » devant la Commission parlementaire des finances. En effet, le procès-verbal d'une session de la Commission de juillet 2020, initialement tenu secret, vient d'être dévoilé. Parmi de multiples incohérences constatées, on apprend qu'en juillet 2020 Scholz s'était souvenu d'une conversation avec Christian Olearius de Warburg tandis qu'en septembre 2020, il déclare « n'en avoir aucun souvenir concret ». Ou aurait-il avalé sa langue ? D'où la blague « CumEx Lingus »qu'on entend ci et là en Luthéranie.
Actuellement, en dépit de l'immense retard pris et du manque flagrant d'enquêteurs spécialisés, 1500 personnes et 130 banques font l'objet de poursuites à différents niveaux dans les affairs CumEx et CumCum. S'agissant de la plus importante fraude fiscale de l'histoire allemande menée sur près de 15 ans, on reste songeur devant ces modestes opérations, comparées à la gigantesque chasse à l'homme montée contre des nains de jardin grisonnants en décembre 2022 reseauinternational.net. Peut-on s'attendre à des explications en rétro-ingénierie du Chancelier Scholz, style Yacht Andromeda novayagazeta.eu? Nous sommes tout oreilles.