18/07/2024 mondialisation.ca  9min #252926

 Tentative d'attentat sur Donald Trump lors d'un meeting de campagne (Video)

Notes sur la tentative d'assassinat de Donald Trump

Par  Guillaume Basquin

A peine Donald Trump, ancien Président des Etats-Unis d'Amérique et candidat à la prochaine investiture républicaine, a-t-il été indiscutablement victime d'une tentative d'assassinat, que les théories les plus farfelues (mise en scène, etc.) dans le camp du « Bien ».

Oublions cela, ce tas de sottises grotesques, en n'omettant pas de souligner qu'un inénarrable agent de la secte des « Fact-Checkers », le tristement célèbre Tristan Mendès-France, subventionné par le Fonds Marianne, aura battu le record du monde du conspirationnisme délirant ; et analysons le faisceau d'indices raisonnables et documentés qui permet directement de rapprocher cet événement considérable de l'assassinat « mythique » de John Fitzgerald Kennedy en 1963.

C'est que nous sommes passés à deux doigts (sans doute même moins) de la répétition de la même tragédie.

Pourtant, et comme l'a tout de suite souligné le nouveau héraut de la défense des libertés (publiques et individuelles), Elon Musk, de nombreux médias « progressistes » (comprendre : « globalistes ») parmi les plus hostiles à Trump, américains mais pas seulement, ont d'abord tenté de minimiser le drame qui a failli se produire en direct, titrant qu'il s'était « couché suite à de forts bruits » (sic, le Wahington Post et NBC News), voire « qu'il était tombé » (re-sic, CNN) avant que d'être « évacué par les Services Secrets ». Voici donc le niveau d'aveuglement où la haine intégrale peut mener… Car, et on le sait pas assez, les mots tuent ! Les mots tuent, et les gens, souvent innocents, en meurent. Et les héros de la Liberté (voir JFK) meurent aussi… sauf Trump, Donald, rescapé miraculé. Ces lapsus sont en réalité très révélateurs : en vérité, ces médias souhaitaient son élimination, quels que fussent les moyens employés, y compris donc la mort par attentat. Depuis, nous en avons appris de « belles » : des « humoristes » comme Florence Foresti ou Laurent Ruquier l'avait carrément souhaitée, et de façon même pas métaphorique, sur un plateau de télévision, quand ses concurrents les plus directs, Joe Biden et Nancy Pelosi, avaient exprimé le souhait, à mots à peine couverts, qu'il soit désormais placé « dans la ligne de mire » (voir l'excellent film éponyme réalisé en 1993 par Wolgang Petersen, et dans lequel joue Clint Eastwood, à ce sujet). Tout ceci, tous ces lapsus et ces verbalisations de haine absolue en attendant le passage à l'acte, nous a valu hier, soit le 14 juillet 2024, un post en forme de photomontage historique (et je pèse mes mots…) d'Elon Musk, que voici reproduit :

Ce simple photomontage mériterait un ouvrage entier de critique sociale… mais contentons-nous de le traduire en français pour les non-anglophones : « César blessé dans une accolade groupée » : bel exemple d'antiphrase !… Tu quoque, Elon ?… Dans le même temps, le milliardaire propriétaire de X soulignait que c'est sur sa plateforme qu'on avait encore une chance de trouver La Vérité de l'événement… et c'est donc là, ainsi que sur France-Soir, que nous nous sommes aussitôt tenu informé. Comme il le dit lui-même, on ne trouve plus, dans le meilleur des cas, que des informations vieilles de 24 ou 48 heures, et qu'on avait d'abord pu voir et lire sur X, dans les médias mainstream… vieilles anecdotes…

La morale de tous ces lapsus est qu'ils furent de véritables actes manqués, lettres même pas cachées : tous ces humoristes, politiques et autres influenceurs désiraient tellement la mort de Trump… qu'un individu très jeune (20 ans) et un peu dérangé (jusqu'à preuve du contraire… car on a vu d'étranges captures vidéo où l'on a semblé presque le laisser faire pendant presque deux très longues minutes…) n'a rien trouvé de mieux à faire que de tenter d'assassiner « façon Dallas 1963 » le candidat à l'investiture républicaine tant décrié. Toute société, disait le grand Freud, se fonde sur un meurtre du Père commis en commun : CQFD ! Tous, auraient été coresponsables de sa mort… Les mots tuent !…

Mais que s'est-il donc passé pour qu'on en arrive , à ce désir (délire ?) collectif de meurtre ? C'est que, depuis au moins le début de la crise Covid, la plupart des médias progressistes en Occident ont décidé de faire de Trump leur bête noire idéologique, l'invectivant sans cesse, et allant jusqu'à le traiter de « fasciste » et même de « nazi-adepte du KKK-nouvel Hitler » (sic). Un média comme CNN fut à « l'avant-garde » de cette bouffée délirante, et des journaux comme The Washington Post et The New York Times pas loin derrière. En France, la quasi-totalité de la presse mainstream relaya ce discours de haine. Or qu'arrive-t-il quand des médias en appellent à la haine incessante de l'autre ? Eh bien, parfois, des passages à l'acte ultra-violents, jusqu'au génocide, qui des Juifs (Radio-Berlin), qui des Tutsis (Radio Mille-Collines). Les mots tuent…

Dans ce concert de haine, autrefois, nous avions entendu la parole dissonante de Michel Houellebecq estimant que « la politique du milliardaire avait notamment pour mérite de confirmer la fin de l'impérialisme américain » (« Donald Trump est un des meilleurs présidents américains que j'aie jamais vu », in Harpers's, 2018) ; mais comme nous n'aimions pas cet écrivain néo-naturaliste, nous ne l'avions pas pris au sérieux, le trouvant une fois de plus particulièrement « con »… Mea culpa ! Nous n'avions pas compris, alors, que c'est dans un grand mouvement de retournement accusatoire (c'est-celui-qui-le-dit-qui-y-est…) que la presse en question avait accusé le Président républicain d'être un pourvoyeur incessant de fake news. Même des intellectuels majeurs comme Bernard Stiegler et Mehdi Belhaj Kacem s'étaient laissé prendre… Depuis, MBK s'est repris ; mais Stiegler est mort (trop tôt ?).

Chez les autres, les quarts d'intellectuel, la débandade de l'intelligence est générale, devenant la norme, et même un véritable marqueur de bêtise politique (un peu comme les accusations « antivax » et « complotiste »), tant leur anti-trumpisme est primaire et caricatural, puisqu'ils ne l'ont tout simplement (comme nous autrefois) jamais écouté parler, ni regardé danser (sur Boney M) devant ses fans en meeting. Presque tous sont tombés dans ce panneau… L'on pouvait dès lors démasquer un idiot utile du système : anti-Trump primaire, chasseur d'« antivax », et ennemi déclaré des « complotistes »…

L'ennemi-des-ennemis-de-la-Liberté était devenu l'homme à abattre. Car oui, il le faut maintenant dire : Donald Trump, s'il est bien un « conservateur de droite » (et contrairement à JFK) et un businessman milliardaire assez macho, est avant tout un libéral et un libertaire attaché à cette valeur fondatrice des Etats-Unis : le libéralisme, c'est-à-dire la défense de l'individu et des droits individuels dans la lignée d'un John Locke, au nom d'une vision fondée sur l'individu et la coopération volontaire entre les humains (c'est nous qui soulignons). Mais comment diable ce défenseur acharné du libéralisme politique, bien que patriote et certes disruptif, a-t-il pu être associé à la figure maléfique de Hitler ? C'est un mystère aussi peu insondable que le génocide des Tutsis ou des Khmers… C'est le simple et trop humain résultat d'années et d'années de propagande médiatique : « Vous devez haïr cet homme !… »

Même au sommet de la pensée critique, soit dans feue la vénérable revue de cinéma Trafic, sans aucun doute la meilleure du monde, on écrivait (in n° 118, 2021, texte de Cyril Béghin), pour les opposer, contre la Marche du 06 janvier 2021 vers le Capitole des militants trumpistes (pourtant largement carnavalesque, d'où les très nombreux masques et autres déguisements utilisés ; et comme cela a largement été documenté depuis ─ « l'assaut » du 06 janvier fut en réalité largement une visite guidée du Capitole, et malgré la grande confusion tumultueuse du moment) et pour la lutte armée dans un film de 1969 du cinéaste de la gauche radicale américaine Robert Kramer, Ice, afin de s'opposer à « une Amérique semi-totalitaire où toute opposition politique est brutalement réprimée par la ‘Sec Pol' (‘Security Police') » : il y avait donc le « bon » camp de l'élan insurrectionnel, celui « de gauche », fût-il meurtrier, et le « mauvais », celui de droite et Patriote, dût-il se révéler entièrement simulacre et simulation (pour reprendre un très beau titre de Jean Baudrillard d'ailleurs de nouveau disponible à la vente en collections « Tel » chez Gallimard). Le gauchisme comme mémoire sélective de l'axe du Bien et du Mal ?… La pensé heuristique comme tromperie, pour ne pas dire trumperie ?…

Mais il y a plus. Et si, en fait, la lutte non cachée du milliardaire contre ce qu'on appelle le globalisme et l'Etat profond (Deep State en anglais, soit la nébuleuse militaro-industrielle allée avec la CIA et le FBI), était, et tout comme pour JFK (voir en particulier son discours de 2018 aux Nations-Unies, où il appelait de ses vœux la victoire morale des Patriotes contre les Globalistes), une raison suffisante à son rejet haineux par toute l'oligarchie occidentale ? Et si son catholicisme et, partant, sa défense des valeurs familiales conservatrices, dérangeait ? (Rappelons ici que JFK avait été le premier Président catholique des USA…) Et si son engagement proclamé contre la guerre en Ukraine et pour des solutions de paix, contre les Faucons et autres « Va-t'en-guerre ‘démocrates' », avait joué dans cette volonté non inconsciente de le supprimer ?

Sans parler de ses récentes diatribes contre Big Pharma suite à l'augmentation exponentielle de l'autisme chez les jeunes Américains… Rappelons ici, pour comparaison, qu'à peine dix jours avant sa mort, JFK avait prononcé un étrange discours qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de « conspi » devant les étudiants de l'université de Columbia (le 12 novembre 1963) : « Car nous sommes confrontés dans le monde à une conspiration monolithique et implacable qui repose essentiellement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d'influence… » Le WEF (World Economic Forum) avant l'heure ? JFK dérangeait-il divers projets de meurtres commis en commun ? Et Donald Trump ? Qui dérange-t-il vraiment ? Même le théoricien du WEF, Yuval Noah Harari, dans une intervention récente, semble s'inquiéter de sa victoire. La célèbre prophétie de Pasolini s'était-elle réalisée ? Le fascisme était-il en effet revenu, mais sous la forme de l'antifascisme ? Posez-vous les bonnes questions… Nous n'avons pas de certitudes, juste des questionnements ; nous cogitons, et raisonnablement doutons.

Guillaume Basquin, le 15 juillet 2024

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

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