15/04/2025 ssofidelis.substack.com  7min #275032

Nourrir la flamme

Par  Story Ember leGaïe, le 15 avril 2025

Ces lignes ne sont pas là pour susciter de la sympathie. Je les écris pour que  Genospectra ne meure pas noyé dans un document Page (à vrai dire, partagé entre des dizaines de documents).

J'ai tout écrit sur un téléphone.

Ce n'est pas une métaphore.

Pas comme une bizarrerie du processus.

Littéralement : sur un écran tactile d'iPhone, et parfois sur un iPad qui surchauffe quand j'ouvre trop d'onglets.

Pas d'ordinateur de bureau. Pas de pack logiciel. Pas de connexion institutionnelle.

Chaque ligne que vous avez lue de moi, qu'il s'agisse de démanteler la complicité libérale, de répertorier les génocides, d'écrire un poème exprimant le chagrin et la rage, ou de créer un cadre propice à l'émergence d'un nouveau langage pour briser le silence, a été tapée lettre par lettre sur un écran conçu pour le scroll, et non pour la survie.

Et cette époque est révolue.

J'en suis au stade où je ne peux pas avancer sans véritables outils. Pas les meilleurs, mais des outils éthiques. Durables. Libérateurs.

Ce message est mon appel à l'aide.

J'ai besoin de soutien pour acheter un ordinateur portable d'occasion ou remis à neuf et pour couvrir mes frais de subsistance de base pendant que je termine le travail que le génocide redoute le plus : dire la vérité à travers la voix des survivants.

Pas pour la compassion.

Pas pour le confort.

Mais pour préserver la mémoire.

Pour que la flamme vive.

Car elle a besoin de plus qu'un simple scintillement d'écran pour continuer de brûler.

Le travail que vous soutenez : Genospectra

Certains d'entre vous me connaissent grâce à Marginalia Subversiva, où j'écris sur les systèmes qui nous détruisent et la Résistance née de ce chaos. Mais derrière chaque texte, on peut déceler un projet plus profond qui m'a façonnée, hantée et guidée pendant des années :

Genospectra : un théorème-cadre pour déconstruire le spectre du génocide.

Genospectra n'est pas un produit académique. Ce n'est pas une recherche en quête de reconnaissance.

C'est un système. Un calcul. Une méthodologie née de la survie.

Il rejette le mensonge selon lequel le génocide est un moment de l'histoire.

Il expose le génocide comme un système adaptable, évolutif, qui se renouvelle constamment pour éviter d'être détecté.

Il retrace les modes de fonctionnement de l'empire dans tous les domaines :

  • Dans la destruction de la médecine (iatrocide)
  • Dans la destruction de l'enfance (paisicide)
  • Dans l'éducation, le droit et la surveillance
  • Dans la suppression algorithmique de la mémoire
  • Dans la bureaucratie du silence
  • Dans le déni rebaptisé neutralité

Genospectra n'est pas un cadre conçu pour des publications évaluées par des pairs.

C'est une arme conçue pour les survivants, les pédagogues et les insurgés qui ont vécu ce que les gouvernements refusent de nommer.

Et une partie du travail est en cours de traduction en français, parce que quelqu'un a suffisamment cru en ce travail pour le faire traverser les frontières linguistiques. Parce que la vérité mérite plus qu'une seule langue.

C'est la portée que ce travail a déjà - sans financement. Sans marketing. Sans permission.

Pourquoi maintenant ?

Parce que je ne peux pas poursuivre la construction d'une révolution en marge d'une application Notes.

Parce que mon iPad ne peut pas gérer plusieurs documents à la fois.

Parce que j'ai perdu trop de textes à cause d'erreurs de données, de synchronisations dans le cloud et des limites du travail sur mobile uniquement.

Parce que des pans entiers du cadre Genospectra (phases d'escalade structurelle, chaînes de violence systémique, nœuds multidimensionnels d'effacement et de Résistance) ne peuvent être construits, croisés ou encodés à partir d'un écran tactile conçu pour la distraction et non pour la documentation.

Et parce que le site Web qui hébergera tout cela, Genospectra.org, est en veille jusqu'à ce que je puisse organiser, télécharger et coder les fichiers dans un système conçu pour l'approfondissement, et non pour un simple balayage.

La flamme a besoin de carburant

Ma requête

n'est pas une liste de souhaits par souci de commodité, mais un programme de Résistance.

Pour construire l'infrastructure dont Genospectra a besoin pour vivre en dehors de mon application Notes et de mes écrans fragmentés, j'ai besoin de vous :

  • Un ordinateur portable reconditionné et des outils de base (disques durs externes, moniteur, station d'accueil et matériel d'accessibilité) soigneusement sélectionnés. J'ai créé une  liste de souhaits Amazon pour les achats directs, mais soyons clairs : Amazon est complice du génocide de la Palestine. Cette liste n'existe que pour des raisons d'accessibilité. Je recherche activement d'autres fournisseurs qui respectent l'éthique de ce travail.
  • Des fonds pour couvrir les frais de subsistance essentiels pendant que je complète le cadre Genospectra, archive les recherches et transforme Genospectra.org en une plateforme multilingue gratuite et protégée pour les survivants, les éducateurs et les organisateurs.
  • Des ressources pour la traduction, la sécurisation numérique et l'hébergement à long terme, afin de garantir que ce travail reste accessible à tous, sans restriction, et à l'abri de l'effacement institutionnel ou de la surveillance impériale.

Ce n'est pas un projet, c'est un plan de survie

Genospectra n'est pas un travail universitaire. C'est un système évolutif d'analyse, de rejet et de révélation de la vérité, construit par une survivante pour ceux que l'empire tente de réduire au silence.

Chaque phase, enchaînement et maillon est conçu pour révéler comment le génocide évolue et comment la Résistance doit s'adapter en conséquence. Il ne s'agit pas de promouvoir des études sur le génocide pour des statistiques à citer, mais de démanteler le cœur structurel des systèmes génocidaires.

Vous ne financez pas la recherche.

Vous financez la Résistance.

Comment faire un don

Méthode privilégiée : compte professionnel Genospectra via Square

Méthodes alternatives (comptes professionnels Marginalia Subversiva) :

Tous les dons seront tracés de manière transparente. Tous les donateurs seront nommés (sauf si l'anonymat est requis), et une fois que le projet sera viable, 50 % des fonds excédentaires seront redistribués aux opérations de secours aux victimes de génocide en Palestine occupée, au Soudan et au Congo, car il ne s'agit pas de construire des plateformes, mais de renforcer la solidarité.

À qui s'adresse ce projet - et à qui il ne s'adresse pas

Ce projet ne s'adresse pas aux fondations, aux ONG ou aux gouvernements.

Il n'est pas destiné aux stratèges militaires ou aux chercheurs institutionnels.

Il est destiné aux survivants des génocides, aux résistants, aux universitaires marginalisés et aux communautés en deuil dans des langues que l'empire refuse d'entendre.

Si vous faites partie de la machine, cette invitation ne vous concerne pas.

Si vous vous battez pour la démanteler, vous faites déjà partie du mouvement.

"Le génocide évolue. La Résistance doit en faire autant. C'est à cela que sert cet ordinateur portable".

Note sur la transparence

En février, j'ai reçu un don de 100 $ destiné à un logiciel de rédaction de livres.

J'ai utilisé cet argent pour le stockage dans le cloud et les services numériques à la place, car je manquais d'espace et d'outils sur mon téléphone. Et qu'aucun de ces textes ne serait même récupérable sans ces sauvegardes.

C'est la réalité financière de l'organisation de la résistance sans structure institutionnelle.

Il n'y a pas de marge d'erreur.

Il n'y a que la limite.

Mais je continue à écrire.

Parce que le silence est synonyme de complicité.

Et le génocide se nourrit de ce que nous ne nommons pas.

Ce n'est pas de la charité. C'est de la collaboration.

Ce travail survit parce que des gens comme vous croient en un savoir issu des survivants.

Pas parce qu'une fondation m'a accordé une subvention.

Mais parce que quelqu'un s'en est soucié.

Je ne cherche pas simplement à clore un projet.

Mon but est de créer des archives vivantes qui me survivront, que n'importe quel survivant, où qu'il se trouve dans le monde, pourra utiliser pour nommer ce qui lui a été fait.

Pour dénoncer le système.

Pour en cartographier la forme.

Pour trouver les mots.

Et pour dire : Plus jamais. Pas à nous. Pas en silence.

Je vous écris ces mots, non pas pour susciter la compassion.

Je les ai écrits pour que la vérité vive quelque part, et pas sur un iPad mourant.

Par le feu, par le chagrin, par l'insurrection - Story Ember leGaïe

Traduit par  Spirit of Free Speech

Marginalia Subversiva

 ssofidelis.substack.com