© MENAHEM KAHANA Source: AFP
La diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un jeune Palestinien qui aurait été abattu par un sniper israélien lors d'affrontements à la frontière israélienne a provoqué une levée de boucliers contre l'Etat hébreu.
L'armée israélienne est de nouveau sous le feu des critiques après la mort de 17 manifestants palestiniens qui participaient le 30 mars dernier, dans le nord de la bande de Gaza, à proximité de la localité de Jabaliya. Ils participaient à la «Grande marche du retour», un mouvement exigeant la restitution aux Palestiniens de leurs terres confisquées par l'Etat israélien en 1948.
Parmi les victimes figure Abed el Fatah Abed e-Nabi, un homme âgé de 18 ans abattu de dos alors qu'il était en train de rejoindre les autres manifestants après s'être brièvement rapproché de la barrière sécurisée qui sépare Israël de l'enclave palestinienne. Le tir aurait été effectué par un sniper israélien selon les témoins alors présents sur les lieux. L'instant, filmé par plusieurs caméras, a provoqué une vague d'indignations sur les réseaux sociaux.
Abed el-Fatah Abed e-Nabi es uno de los 17 palestinos asesinados el viernes en Gaza por las fuerzas represoras y de ocupación israelíes con total impunidad. Tenía 18 años.
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L'armée israélienne tente de se défendre... sans succès
Se défendant d'avoir commis un crime, l'armée israélienne a publié une série de publications sur sa page Twitter afin de légitimer son opération ce jour-là. Quelques heures après la marche, elle a en effet affirmé avoir déjoué une tentative d'attaque de la part du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël.
«Il y a quelques instants, Tsahal a déjoué une tentative d'attaque à l'arme à feu par une cellule terroriste dans le nord de la bande de Gaza. Pendant l'attaque, deux terroristes se sont approchés de la clôture de sécurité et ont tiré en direction des forces de Tsahal», a fait savoir Tsahal, dans une première publication.
De son côté, le mouvement palestinien a fait savoir par le biais d'un communiqué que la victime ne faisait pas partie de ses rangs. Par ailleurs, l'information véhiculée par Tsahal a également été démentie par la famille d'Abdel-Fatah Abed El Nabi qui a exigé à l'instar de l'Organisation des Nations unies (ONU) la tenue d'une enquête indépendante.
Le Washington Post a également mis en doute la version israélienne en relevant qu'«il n'y avait aucun drapeau, ni poster du défunt en habit de combattant» comme il en est d'usage lors de funérailles d'un militant du groupe islamiste.
Malgré ces remises en cause et l'expression de vives inquiétudes voire de dénonciations d'une grande partie de la communauté internationale, l'armée israélienne a ensuite publié une nouvelle série de photos et de vidéos pour légitimer ses actions et jeter le discrédit sur le mouvement de protestation palestinien accusé d'être téléguidé par le Hamas.
Enfin, comme le rapporte France24, dans un tweet publié le lendemain de la manifestation, l'armée israélienne a confirmé avoir procédé à des tirs. Elle a par la suite décidé de supprimer sa publication sans donner plus d'explication...
© Capture d'écran d'un tweet de l'armée israélienne
Tweet de l'armée israélienne après les affrontements suvenus dans la bande de Gaza.
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