27/06/2024 2 articles dedefensa.org  5 min #251367

 Le ras-le-bol et la fin

Passent les présidents...

 Journal dde.crisis de Philippe Grasset 

27 juin 2024 (14H00) - Il existe une singulière analogie entre le destin et le sort de deux présidents si différents : Macron en France, Biden aux USA. Si l'on voulait observer les choses d'un point de vue symbolique, métaphorique et, - pour les humoristes qui disent le sérieux derrière les jeux de l'esprit, - aussi bien spirituel. Certains pourraient dire que Macron a décidé la dissolution pour disposer d'un événement qui poursuit l'analogie avec Biden, certes lui-même "événement permanent" mais confronté au redoutable obstacle et "super-événement" de la réélection, - s'il survit, s'il parvient à garder son déséquilibre en naufrageant sans sombrer. D'ailleurs, si Macron nous paraît en meilleure forme physique, certains de ses comportements psychologiques équivalent à leur façon au comportement du président américaniste, - si pas pire, dirais-je en y ajoutant la fourberie de se dissimuler derrière une situation cognitive acceptable.

Mieux encore, quoique logique poursuivie de l'analogie : les deux présidents parlent ou bégayent des risques de "guerre civile" dans leurs deux beaux pays. Ils en dénoncent les auteurs vaguement identifiés (plutôt à droite-extrême, mais la gauche-très-extrême peut faire l'affaire s'il le faut) alors qu'ils en sont eux-mêmes les matrices fécondes et indiscutables. Ainsi l'analogie entre deux hommes si différents d'apparence, - quoique je n'ai pas encore mentionné leur communauté d'une corruption absolument assumée et chimiquement pure comme rente viagère et sans le moindre remord, - va effectivement du symbolique au spirituel. Ils agissent tous deux comme deux envoyés d'une sorte de Satan dont le but serait de détruire parallèlement deux pays à la fois si différents et antagonistes dans divers domaines, à la fois si proches jusqu'à l'identique dans certains autres.

Note de PhG-Bis : « Voir notamment, ces divers extraits de 'La Grâce de l'Histoire', Tome I, où il est essentiellement question des deux pays, de leur communauté de destins, de leurs inéluctables différences : le  11 décembre 2009, le  3 avril 2010 et le  16 mai 2010. »

Les opinions publiques et les ZélitesZombies (ou pas Zombies) des deux pays sont persuadés que la catastrophe qui touche leur pays est sans équivalent et qu'elle est la cause de tout le chambardement que l'on constate aujourd'hui. Aussi, bien que ces deux pays soient pour beaucoup dans l'affirmation d'un grand rôle, sinon d'une cause, dans un peu tout et notamment la guerre en Ukraine, aucun ne s'intéresse vraiment à la situation en Ukraine et au sort des Ukrainiens, ni au reste d'ailleurs, ramenant tout à leur propre catastrophe.

Tout cela vaut pour un certain nombre de commentateurs que je considère comme ho,orables, qui refusent de s'affirmer explicitement d'un parti ou l'autre mais qui ne cessent de dénoncer le désordre extraordinaire de notre soi-disant "ordre-global". On trouve chez eux autant d'ironie méprisante que d'enragement ironique. Ils se moquent et rient bien gravement des choses catastrophiques. Leurs présidents actuels sont des cibles toutes trouvées. A leur propos, et parce que je pense qu'ils sont parmi les derniers hommes d'esprit d'une époque qui sombre sous la charge du nombre et de la médiocrité, on dira qu'ils "sarcasment". Ce verbe étrange, mais qui vaut bien le risque d'une condamnation pour pléonasisme incontrôlé (aucune intention idéologique), n'est pas mal tourné et il veut bien dire ce que je veux dire d'eux. Monsieur Louis-Sébastien Mercier écrivait ainsi, dans son 'Néologie, ou Vocabulaire de mots nouveaux', à propos de 'sarcasmer' :

« Ce n'est pas en se Sarcasmant que l'on rencontre les routes de l'éloquence ; Sarcasmer, c'est se priver d'avance de toute estime publique et de toute confiance.

» Le grand Frédéric aimait beaucoup à Sarcasmer ; mais ce qui convient à un roi, à un grand homme, à un esprit supérieur, est déplacé dans un homme ordinaire. »

Le "Sarcasmeur en chef" sarcasme

Voilà... C'était une façon comme une autre d'introduire, une fois de plus, un texte de notre ami James Howard Kunstler, "sarcasmeur" de haut niveau et sans aucun doute « esprit supérieur ». Une fois de plus, le voici menant la charge contre le pauvre et pathétique "Joe Biden" (Kunstler n'écrit plus son nom qu'en l'habillant de guillemets, comme on vous procure une camisole de force), - lequel nous a offert, c'est vrai, quelques phases superbes de notre situation générale, notamment sous le regard furieux des sarcasmeurs, semblable à Macron Gets A Death Stare, Colder Handshake From Meloni At G7 Summit. Here's Why | Watch accueillant Macron à la surboum du G7.

Mais qui doit-on le plus sarcasmer, après tout ? "Joe Biden" ou les imbéciles cyniques qui le maintiennent en scène pour continuer à croire qu'ils jouent un rôle important ? Le président Macron ou "Emmanuel Macron" qui s'entête à lui faire tenir le rôle d'un président nous contemplant du haut de ces 40 siècles en compagnie des 40 rois qui ont fait la France ?

Sarcasmons, sarcasmons, car les temps sont pathétiques, avec cette époque d'eschatologie-bouffe... Le texte du "Sarcasmeur en chef", JHK du  15 juin 2024 sur son site 'Clusterfuck Nation', traduit par nos amis  du 'Sakerfrancophone', et avec un titre comme s'il s'agissait d'une fable de monsieur de La Fontaine.

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