par José Atupaña Guanolema
1. Castillo était sur le point de signer le contrat avec les Chinois pour la construction du train sud-américain qui, partant de Tumbes arriverait à Tacna et de là à Cuzco et Puno et de Puno irait en Argentine et au Brésil.
Ce réseau de trains était directement relié au grand port que les Chinois sont en train de construire à Chancay et tout cela donnait aux Chinois une présence géopolitique et stratégique dans toute l'Amérique du Sud et déplaçait définitivement les États-Unis de la région.
Cela, les Yankees n'allaient pas le permettre, et la destitution a été conçue par l'ambassade nord-américaine, ce qui explique pourquoi l'ambassadrice nord-américaine, Lina Kenna, a immédiatement eu une entrevue avec Boluarte le lendemain du jour où elle a pris le pouvoir.
Quand le gouvernement de Donald Trump a nommé Lisa Kenna ambassadrice au Pérou en 2020, le département d'État a émis un « certificat de compétence » qui révèle que « avant de rejoindre le service étranger, elle a été pendant neuf ans officier de l'agence centrale de renseignements. » (CIA).
Il existe par conséquent un facteur stratégique de premier ordre dans la destitution de Castillo, et c'est un épisode de plus dans la guerre géopolitique actuelle entre les impérialiste yankees et la Chine. En ce même mois de décembre, aux États-Unis, on a interdit l'usage du TikTok chinois sur le territoire nord-américain et ce même mois, on a interdit la vente des téléphones portables chinois.
2. En 2023, les concessions minières, les contrats pour l'extraction du gaz, les concessions pour le téléphone seront caducs et ces grandes entreprises sont en train de chercher le renouvellement des contrats et des concessions pour les prochaines 40 années pour continuer à exploiter, à piller nos ressources naturelles, sans payer d'impôt. De plus, avec les nouvelles méthodes d'exploitation minière, dans 40 ans, il ne restera plus que des roches pelées totalement stériles, sans aucun minerai, et le pays n'en aura bénéficié en rien.
Quelques exemples :
Selon la loi minière édictée par Fujimori, toutes les dépenses, que les compagnies minières réalisent que ce soit en matières premières, en machines, etc., seront remboursées par l'État péruvien. Cela veut dire que si une compagnie minière dépense 120 000 000 de dollars en matières premières et en machines et doit payer 100 000 000 d'impôts, ceux-ci seront décomptés des 120 000 000 qu'elle a dépensés et de plus, l'État doit leur accorder (leur faire cadeau de), 20 000 000 de plus, de sorte que les compagnies minières non seulement ne payent pas d'impôts, mais qu'en plus on leur fait cadeau de millions.
Cela n'existe qu'au Pérou et en aucun autre endroit du monde et ne peut être changé parce que la Constitution actuelle l'interdit. C'est pour cela qu'ils ne veulent pas changer la Constitution et pour aucune autre raison, aucunement pour la défense de la démocratie.
Cette semaine, le président de la société péruvienne des mines est allé sur la chaîne 8 et a déclaré qu'il était temps de réactiver les gisements miniers, ce qui comprend la remise aux grandes entreprises étrangères des terres des communautés paysanne. Il est évident que dépouillés de leurs terres, les paysans vont se révolter. Ils seront soumis, au sang et au feu, auront de nombreux morts, parce que c'est la seule façon de chasser les communautés de leurs terres. Dans les temps de famine qui se profilent, exproprier les communautés de leurs terres, c'est condamné les paysans à mourir de faim.
Dans les affrontements entre la compagnie minière de Tia Maria de la Southern Copper Corporation et les communautés paysannes, ceux qui ont attaqué, frappé et tiré sur les membres des communautés étaient des tueurs à gages immigrants vénézuéliens, des matons qui agissaient en coordination avec la police.
La police a même des contrats avec des compagnies minières qui les payent pour réaliser la surveillance de leurs installations.
Les compagnies minières exigent qu'on leur remette les gisements de lithium avant que les Chinois les exploitent. Les gisements d'uranium ne paient pas non plus d'impôts et le kilo d'uranium, qui est 2000 fois plus cher que le kilo d'or, ne paye pas d'impôts non plus.
Les membres du Congrès ont présenté 37 projets de loi destinés à accorder les gisements miniers et pétroliers du Nord et à prolonger les concessions de l'énergie électrique et du téléphone également pour 40 ans. Pour cela, ils ont modifié l'article 113 de la Constitution pour abaisser à 67 voix la suspension temporaire et suspendre Castillo pour 12 mois parce qu'ils ne voulaient pas qu'il soit au gouvernement en 2023 pour accorder toutes les ressources au capital étranger. Évidemment, cela n'est pas gratuit, mais au contraire, le pot-de-vin sera gigantesque et les contrats ne seront pas changés parce que la Constitution actuelle l'interdit, de sorte que le pillage se poursuivra éternellement et ne s'achèvera que quand il n'y aura plus rien à piller.
C'est de cela qu'il s'agit dans la destitution de Castillo.
Elle est également en relation avec le gaz. Voyons, ce que disent les contrats de concession :
Article 5.6 :
L'investisseur aura la libre disponibilité du GNL obtenu de l'usine de traitement de gaz naturel et pourra l'exporter sans aucun n'impôt, y compris ceux qui demandent une mention spéciale.
Article 5.8 :
Les dépenser, les investissements que réaliseront, les investisseurs, jusqu'au début de la production commerciale seront cumulés sur un compte dont le montant sera amorti linéairement en le déduisant en portions égales sur une période de 5 ans.
En d'autres termes, non seulement il ne paye pas d'impôts, mais en plus, l'État leur donne de l'argent. C'est ce que dénonce Antauro : le libre pillage de nos ressources.
3. Il avait été prévu qu'en 2023, on déclarerait l'entrée libre dans les universités de l'État mais la droite ne veut pas que le peuple étudie. Et avec le coup d'État, elle va l'empêcher.
Le plus grand risque serait une victoire d' Antauro qui a plus de capacité et de décision que Castillo pour mener à bien la grande transformation. Et maintenant, ils essaient de lui interdire de se présenter.
Tout cela a été planifié avec précision, et ce plan a été conçu et appliqué par l'ambassade nord-américaine. William Zapata n'a ni la capacité intellectuelle ni les connaissances pour mettre au point une conjuration de cette sorte.
Mais le pillage des ressources sera d'une telle ampleur, les tueries seront tellement énormes, la faim si grande, le désespoir d'une telle ampleur, qu'il est probable que finalement, une guerre civile de longue durée qui sera féroce éclate, parce que ce sera une guerre ethnique et que les guerres ethniques sont des guerres d'extermination.
J'ai analysé la fameuse analyse du commandement conjoint des forces armées fujimoristes qui a été publié par la revue « OIGA ». On y expose le plan de contrôle et d'extermination de la population et sa soumission, et on y expose le concept stratégique « d'excédent de population nocif ».
Le directeur de cette revue a dû fuir pour sauver sa vie.
Qui est cet excédent de population nocif ? Très simplement, ce sont les Indiens, les métisses, les montagnards, ceux qui ne devraient pas exister, et devraient être remplacés par une immigration japonaise massive comme l'avait conçu le génial stratège et ministre Tojo dans son plan géopolitique et Fujimori lui-même, l'a dit et expliqué pendant sa campagne pour les élections législatives au Japon.
Une partie de ce plan était la stérilisation forcée massive des femmes parlant quechua réalisée par le ministre de la Santé de Fujimori de l'époque, Aguinaga, actuellement député fujimoriste, qui a voté pour la destitution.
À en juger par les derniers événements, on peut voir que cette doctrine de l'excédent de population nocif a été à nouveau réactivée par le commandement conjoint des forces armées parce qu'il n'y a pas que les 34 morts dont parlent les journaux, il y a beaucoup plus de morts, et cela n'est dit dans aucun journal, ni aucune chaîne de télévision.
source : Resumen Latinoamericano
traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos