07/02/2023 reseauinternational.net  6 min #223724

Poncifs idiots...

par Patrick Reymond

 Le bredin de service nous sort la chose suivante : « L'histoire montre que dans les pays où les ultra-riches s'en vont, les plus modestes en paient le prix »...

On peut lui répondre par une  loi de Pareto : « Les aristocraties ne durent pas. Quelles qu'en soient les causes, il est incontestable qu'après un certain temps elles disparaissent. L'histoire est un cimetière d'aristocraties ».

« C'est l'histoire d'une succession de minorités privilégiées qui se forment, luttent, arrivent au pouvoir et profitent de ce pouvoir, puis déclinent et sont remplacées par d'autres minorités. Vision cyclique, amère et tragique : l'histoire de l'homme est une série d'alternances indéfiniment répétées, de cycles de mutuelle dépendance, d'où le progrès, bien évidemment, est exclu ».

En parlant de la révolution russe, les non sens s'accumulent. Non, la révolution russe n'a pas engendré la collectivisation, elle existait avant. Un des moteurs de la révolution russe c'était la permission donnée aux paysans de se retirer du mir, et demander une parcelle. La propriété individuelle existait en Sibérie, mais pour une raison, le proche voisin était à des kilomètres... Staline n'a pas collectivisé les mirs, il les a étatisés.

La bêtise est poussée à son paroxysme :

« La suppression de la noblesse, la collectivisation des terres et la nationalisation des entreprises ont provoqué une désorganisation de l'économie qui a mis plusieurs décennies à être compensée. Conséquence : un effondrement de la production agricole et industrielle si grave qu'une guerre civile est venue s'ajouter à la famine et aux épidémies. Pas très tentant ».

L'économie russe s'est effondrée AVANT la révolution, et c'est ce qui a engendré la dite révolution. Le redressement militaire russe, de 1916, allié à la décision d'approvisionner les armées, au détriment des villes, conséquence de la mort de Raspoutine, a provoqué l'arrêt des usines, l'arrêt des approvisionnements en denrées alimentaires des villes, un exode urbain important, et les troubles qui ont emporté le régime. Le nouveau régime, bourgeois, s'est contenté, lui, de faire ce que sait faire la bourgeoisie, imprimer de l'argent.

Donc, la charrue est mise AVANT les bœufs, les soviets d'usines partent d'un constat, le départ des dirigeants, leur fuite, entrainant une « nationalisation » de fait, et en 1917, jusqu'à la fin de Nouvelle Économie Politique, les terres sont bel et bien en possession de la paysannerie, qui profite des récoltes pour les distiller et les boire... Au XVIIIe siècle, c'était parce qu'elles étaient tellement abondantes qu'on ne pouvait même pas les exporter.

Toujours est il que, s'il y a toujours des riches, les fermiers généraux, leurs femmes et leurs enfants ont été exterminés par les conventionnels régicides, avec entrain, joie et détermination. Sans les réserves et les doutes qu'ils ont eu à guillotiner le roi.

De fait obéir aux desiderata des riches et ne pas les brider comme font les gouvernements depuis 40 ans, les rend non seulement insupportables, arrogants et idiots, mais délabre la société.

De plus, il faudrait aussi rappeler que ce ne sont pas les communistes qui ont inventé les famines, mais les famines de milliardaires existent bel et bien.

Sans doute aussi, à toutes les époques, existait il des lécheurs de cul professionnels pour encenser les riches. La preuve qu'ils ne sont pas nécessaires, ils sont interchangeables.

«   Davos pleure la mondialisation et quand Davos pleure, les peuples rient ! »

«   Mais la cerise sur le gâteau alpin, c'est l'arrogance/la stupidité qui dévoile le jeu : la City de Londres et ses vassaux sont livides parce que le « monde créé par Davos » s'effondre rapidement ».

La richesse accumulée, d'ailleurs, ne doit rien à d'éventuels mérites, toujours à rechercher, mais à la corruption et à l'action des pouvoirs publics. Le jeu des générations fait que celles qui n'ont pas connus les temps difficiles des guerres n'ont visiblement aucune idée des mécanismes qui déclenchent les troubles sociaux, les guerres et les affrontements.

« Davos n'a aucune idée de la véritable remise à zéro en cours qui nous dirige vers un monde multipolaire ». Et que, justement, ils pourraient faire partie des réinitialisés... À noter, aucun Russe, peu de Chinois...

On voit d'ailleurs, la légèreté avec laquelle les  gouvernements occidentaux jettent des explosifs sur le feu ukrainien.

En oubliant le plus important : « Nous avons tellement délocalisé notre activité industrielle que nous ne savons pas si notre production de guerre peut être soutenue ». La réponse, c'est non. De nos 400 Leclercs, la moitié a été cannibalisée...

Sans doute l'oxydant, s'ils liquidaient la plaie ukrainienne aurait pu durer un peu plus longtemps. Mais les milliardaires ne vivent que dans les résultats trimestriels. Il ne faut leur demander aucun moyen et long terme, pas même de penser à l'année...

De fait, le délabrement économique et social crée par le déplacement de la richesse vers le haut, entraine mécaniquement la société vers les affrontements.

En matière immobilière, la création monétaire engendrée par les ventes injectait là aussi mécaniquement des centaines de milliards dans la machinerie économique.

La remontée des taux, après une chute au niveau symbolique et jamais vu de 1%, désolvabilise la demande, tire les prix vers le bas (tant mieux !), et surtout, prive « l'oeconomie » d'une béquille de dizaines de milliards...

Les enveloppes de prêts et leur nombre, diminue mécaniquement de 20%. Comme jusqu'au chiffre de novembre, on claironnait encore que tout allait bien, force est de constater que c'est sur décembre que tout s'est joué. En un mot, le marché, il coule à pic...

Les magouilles pour recalculer le taux d'usure ne sauveront rien. Depuis 2008, les taux des prêts étaient passés de près de 5% à 1%. La survie d'un « marché » s'était jouée à ce prix. Quand à l'effet de levier inflationniste, il ne peut se réaliser que si les revenus augmentent plus vite que l'inflation, ce n'est encore, pas le cas.

La « réforme » des retraites ou grande régression, c'est aussi la volonté de diriger la richesse vers les plus riches. Seul le 1+ approuve, plus les larbins (nombreux).

source :  La Chute

 reseauinternational.net

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