© Iakovos Hatzistavrou Source: AFP
Le ministre israélien de l'Energie, Yuval Steinitz, n'a pas apprécié l'appel de l'Union européenne à une enquête sur les violences perpétrées par l'armée israélienne envers des manifestants arabes. Et il n'a pas mâché ses mots.
Au cours d'une interview accordée ce 23 mai à la chaîne Radio 103, le ministre israélien de l'Energie, Yuval Steinitz, a fait savoir ce qu'il pensait de l'appel, formulé la veille par l'Union européenne, à l'ouverture d'«une enquête rapide» sur la répression violente par l'armée israélienne de manifestations à Haïfa les 18 et 20 mai. Les manifestants, en majorité des arabes israéliens selon le journal Haaretz, protestaient notamment contre les violences qui ont endeuillé Gaza, où 62 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, le 14 mai.
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«Qu'ils aillent mille fois, mille fois, en enfer», a lâché le ministre, au sujet de l'Union européenne (UE), selon des propos rapportés par Haaretz. «L'UE lèche maintenant les bottes de l'Iran et va aider [Téhéran] contre les sanctions américaines», a poursuivi Yuval Steinitz, accusant Bruxelles de «harceler» Israël.
«L'Iran se livre à des exécutions, torture les homosexuels, viole les droits des femmes, soutient le terrorisme et [Bachar el-]Assad, qui utilise des armes chimiques contre son peuple», a estimé le ministre israélien.
Jugeant que l'UE «ne représent[ait] pas réellement les nations européennes», il a estimé : «C'est une organisation que personne ne dirige et qui est moins favorable à Israël que les Etats européens eux-mêmes.»
Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, cité par Haaretz, estime lui aussi que l'Etat hébreu n'a «pas besoin [...] d'avertissements moralisateurs d'un organe partial et obsessionnel comme l'UE».
L'Union européenne avait fait part de son opposition au transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, estimant que cette initiative, prise par Donald Trump en décembre dernier, compromettrait sérieusement le processus de paix dans la région.
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