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Le journaliste Anas Al-Sharif, tué par l'armée israélienne en août 2025.
Selon le bilan annuel de Reporters sans frontières publié le 9 décembre, 67 journalistes ont été tués dans l'exercice de leur métier entre décembre 2024 et décembre 2025. Près de la moitié l'ont été dans la bande de Gaza «sous le feu des forces armées israéliennes», accusées par l'ONG d'être «le pire ennemi des journalistes».
Le rapport 2025 de Reporters sans frontières (RSF) met en lumière une hausse alarmante des violences contre les professionnels des médias, avec 67 tués au total, dont au moins 29 à Gaza en raison d'actions attribuées à l'armée israélienne, qualifiée de principal bourreau par l'organisation.
Un bilan mondial en progression et plus de 4 morts sur 10 imputables à Israël
Dans son bilan annuel, RSF souligne que le nombre de journalistes assassinés a augmenté par rapport à 2023 (49 tués), atteignant 67 en 2025, en raison des «pratiques criminelles de forces armées et du crime organisé ». L'ONG insiste : « Les journalistes ne meurent pas, ils sont tués», dénonçant une impunité généralisée.
#BilanRSF 2025 : Les journalistes ne meurent pas, ils sont tués. En 2025, le nombre de journalistes tués est reparti à la hausse. Continuons à compter, à nommer, à dénoncer, à enquêter, à faire en sorte que justice soit faite. L'impunité ne doit jamais triompher. Regardez notre #BilanRSF2025 ⬇️- RSF FR ( @rsf-interfr.bsky.social) 9 décembre 2025 à 09:13
À Gaza, où Israël mène des opérations militaires depuis octobre 2023, au moins 29 professionnels ont péri pendant leur travail, portant le total à plus de 220 depuis le début du conflit, y compris ceux tués hors service. RSF accuse l'armée israélienne de ciblages délibérés, affirmant qu'il ne s'agit pas de « balles perdues » mais d'attaques intentionnelles pour empêcher l'information sur le terrain.
La directrice éditoriale Anne Bocandé a déclaré à l'AFP : « Voilà où mène la haine des journalistes, voilà où mène l'impunité ». Anas Al-Sharif compte parmi les journalistes les plus médiatisés tués par Israël lors d'une frappe qui a fait cinq victimes.
Au-delà de Gaza, le Mexique émerge comme le deuxième pays le plus dangereux avec neuf tués, malgré les promesses de la présidente Claudia Sheinbaum. L'Ukraine a trois victimes à son actif, dont le photoreporter français Antoni Lallican, et le Soudan quatre, souvent aux mains de milices comme les Forces de soutien rapide. RSF recense également 503 journalistes détenus dans 47 pays, dont 121 en Chine, et 135 disparus, principalement en Syrie.
RSF appelle les gouvernements à protéger les journalistes, considérés comme civils en zones de conflit. Israël nie viser délibérément les médias, affirmant cibler le Hamas. D'autres bilans, comme celui de l'Unesco (91 tués), varient en méthodologie, mais tous confirment une année noire pour la presse.