Xavier Azalbert, directeur de la publication de FranceSoir
EDITO - Et inversement !
Dans les salons que je fréquente ; que dis-je, « fréquente » ?, fréquentais ; certains sujets ne font plus recette. Au risque de se faire qualifier d'irresponsable, de complotiste, d'antisémite, de pro-Russe sans avoir pu évoquer le fond du sujet (ne serait-ce, paradoxalement, qu'en surface), il est dorénavant tabou, sacrilège, blasphématoire de contester la version officielle.
Oui. Il en est malheureusement ainsi désormais au pays revendiqué de la liberté d'expression : le dialogue est devenu impossible. Répréhensible, même, carrément, concernant les sujets dits « ultra » sensibles.
Dans ces conditions, la seule façon de discréditer le message officiel à moindres frais, c'est de faire comme elle : opposer des vrais mensonges. Opposer des vrais mensonges en réponse aux fausses vérités qu'elle véhicule pour justifier sa position : les affirmations qu'elle sait 100 % fallacieuses.
Prenons quelques exemples.
La semaine dernière, lors d'un dîner privé auquel je participais, le sujet de l'Ukraine vint dans la conversation. Sans réserve aucune, un bien-pensant à table estime que Poutine est un criminel, et que si nous avons voté pour Macron, c'est pour qu'il prenne des décisions guerrières contre Poutine.
Un des esprits critiques rétorqua : « Fichtre ! Et le respect des accords de Minsk ? N'aurions-nous pas une part de responsabilité dans ce conflit ? Et surtout, cette prise de position contre la Russie, a-t-elle été votée au Parlement ? »
Une série de questions balayée d'un revers de la main : « Poutine est comme Hitler : un danger pour la démocratie. Jamais je n'aurais envisagé devoir faire face à une telle situation pour mes enfants. »
Le critique : « Et la position historique de la France ? Longtemps, elle a fait figure de nation proue de la diplomatie. A-t-on oublié que le français était la langue internationale officielle de la diplomatie ? Sommes-nous conscients du fait que prendre de telles décisions affecte notre propre devenir ? »
Ce sujet ultra-sensible demande débat. Et pourtant non : ce débat ne fait pas recette.
Pire ! Il est même proscrit.
Pareillement, aucune mention n'a été faite, durant ce cénacle, ni concernant la vaccination, ni concernant le rapport de l'OPECST sur les effets secondaires.
Pardi ! Les convives ont tous leurs vaccins à jour, sont contents et fiers d'être vaccinés, car « cela leur a évité une forme grave » ; une forme grave d'une Covid-19 qu'ils n'ont pas manquée de contracter à deux ou trois reprises, néanmoins, ceci malgré le slogan phare du ministère de la Santé accepté sans interrogations : « Tous vaccinés, tous protégés. »
Donc, aucun doute non plus sur le sujet. Pas la moindre question sur la communication évolutive pour ne pas dire changeante du gouvernement. Rien sur le fait que la politique sanitaire sous la forme unique d'une solution vaccination n'a nullement prouvé qu'elle a arrêté la contamination ou la transmission du virus.
Qu'à cela ne tienne, on se rabat sur l'argument d'éviter la forme grave.
A-t-on des preuves ? Non. Celles-ci sont rangées au rang des oubliettes du bon sens, consacrant là la croyance en la science et en la sacro-sainte parole du gouvernement. L'argument d'autorité aidant : « Je l'ai bien entendu dans les médias ». Ces personnes se sentent donc légitimement bien informées.
Autre situation hélas du même acabit. Hier, lors d'une autre discussion, vint l'usage du mensonge. Le mensonge que certains manient à merveille, afin d'éviter que d'autres ne viennent les qualifier de « criminels ».
Eh oui ! Rappelez-vous. Il est criminel de ne pas vous faire vacciner, car sinon vous pourriez contaminer belle-maman ou grand-mère.
Condamné sans avoir rien fait. Condamné pour m'être posé des questions sur la science ? Condamné pour m'être informé avec l'esprit critique que l'on m'a enseigné à l'école depuis mon plus jeune âge.
Mais est-ce moral d'arriver à accepter de faire usage du mensonge pour éviter de se faire vilipender ou juger ?
« Oui. Évidemment que je suis vacciné ! Et heureusement que j'avais ma quatrième dose quand j'ai eu la Covid : ça m'a évité d'avoir une forme grave. »
Tel est le mensonge type qu'on peut entendre sur le sujet.
Mais cela va plus loin avec celui-ci : « Oui, j'ai un passe vaccinal. Mais la dose a fini dans l'épaule d'agneau. »
Pourquoi ces mensonges ?
Parce qu'il est de plus en plus difficile de faire preuve de discernement et de courage, tant la situation est devenue violente mentalement. Ne pas penser comme les autres est devenu difficile. Impossible, même, lorsqu'on est face à ceux qui décident de ce qu'il faut penser, penser sans avoir cherché à comprendre ni savoir.
Inversion accusatoire et inversion de la charge de la preuve, sont utilisées à tour de rôle pour essayer de faire rentrer les rares brebis égarées dans le discours officiel. Le discours commun. Jusqu'à The Economist qui fait état d'une étude qui (c'est celui qui dit qui est) soutient tout de go que « le vaccin a permis de sauver 20 millions de vies. »
« C'est beaucoup ! », me disent mes connaissances. « Tu te rends compte du progrès technologique. »
Personne ne s'interroge sur la fiabilité de l'étude. Personne ne questionne son authenticité, sa méthodologie, les hypothèses qui ont mené à une telle conclusion, en dépit du fait que le « vaccin » n'a démontré ni son efficacité contre la transmission, ni son efficacité contre la contamination, ni son efficacité contre les formes graves.
Et surtout personne ne se pose « LA » question qu'il y a pourtant manifestement lieu de se poser en premier, pour un esprit critique, en ces temps où le neuromarketing, l'influence, la manipulation médiatique sont plus actifs que jamais, et où le mensonge est roi ; à savoir la question de l'existence effective ou non de cette soi-disant étude.
Où sont les critiques qui amènent un débat contradictoire ? Rangées au rang des complotistes, des conspirationnistes, des antisémites. Des négationnistes. Bientôt des terroristes ?
Vais-je devoir comme beaucoup, aller à des déjeuners en n'osant plus dire ce que je pense ? Ce qui est pourtant rigoureusement contraire à mes valeurs.
Je m'interroge : « S'interroger est-il encore possible ? »
Plus grave encore... J'en arriverais presque à me demander si je suis normal ? Sain d'esprit de me poser des questions ?
« Impossible n'est pas français », dit le dicton. Mais ce sont bel et bien des vrais mensonges qui sont utilisés pour couvrir les fausses vérités de certains qui contrôlent la bien-pensance.
Voir aussi : Vrais mensonges et fausses vérités: les nouveaux standards de la propagande