
Par Gordon Dimmack, le 5 novembre 2025
et du dernier homme honnête à être entré au Parlement.
Enfant, je n'ai jamais vraiment connu la véritable histoire de Guy Fawkes. Personne ne nous l'a racontée. Elle était occultée par la tradition.
À la fin des années 70 et au début des années 80, avant la nuit des feux de joie, comme nous l'appelions, mes frères et les enfants du quartier rassemblaient tout le bois qu'ils pouvaient trouver pour allumer le plus grand feu que nos parents nous autorisaient à faire.
Tous les ans, nous fabriquions un "Guy" en bourrant les vieux collants de maman avec du papier journal, en les affublant de vieux vêtements et d'un chapeau pour qu'ils ressemblent vaguement à un être humain, puis nous le promenions dans le village, dans une vieille brouette en criant "Un penny pour Guy !" afin de récolter suffisamment de bigaille pour acheter des bonbons pour le grand soir.
Puis, le 5 novembre, nous posions "Guy" sur le tas de bois et y mettions le feu, parfois en nous brûlant au passage. Une année, mon frère a pensé que l'essence serait le meilleur moyen de l'allumer.
Le but était de jeter le méchant "Guy" au feu le 5 novembre tous les ans, de le regarder brûler et de s'amuser. Nous ne nous demandions pas qui il représentait. C'était juste le méchant. Le traître.
Je me souviens encore de la comptine que nous chantions :
"Souvenez-vous, souvenez-vous, du 5 novembre, de la poudre à canon, de la trahison et du complot. Il n'y a aucune raison d'oublier la trahison de la poudre à canon".
Maintenant que je suis adulte, j'ai le privilège de connaître la vérité. Cette comptine a désormais une signification très différente pour moi.
Guy Fawkes n'était pas du tout un méchant. Il était tout l'inverse. Un héros. Un homme qui s'est battu pour ses convictions, à savoir, dans son cas, le droit de pratiquer sa foi sans pour autant être persécuté.
À l'époque, être catholique en Angleterre pouvait vous valoir une amende, la torture ou la mort. Le roi avait promis la tolérance, puis fait tout le contraire. Fawkes et son groupe en avaient tout simplement assez. Leur plan n'était pas une folie, mais un acte désespéré.
Et quand on fait abstraction de siècles de propagande, on finit par voir les choses telles qu'elles furent réellement : un groupe de citoyens poussés à bout par la tyrannie, au point de décider de détruire le système lui-même.
Bien sûr, cela n'a pas fonctionné. La Conspiration des Poudres a été déjouée et Fawkes condamné à mort par pendaison, écartèlement et démembrement. Une sentence si médiévale que j'aimerais préciser à quel point elle était barbare.
Être pendu, écartelé et démembré n'était pas seulement une condamnation à mort, c'était un spectacle. Un avertissement.
D'abord, on vous traînait jusqu'à la potence derrière un cheval, parfois sur des kilomètres, puis on vous pendait devant une foule assoiffée de sang, mais pas jusqu'à ce que mort s'ensuive. Juste assez longtemps pour que le monde s'estompe et que la douleur commence à se muer en soulagement, puis ils vous décrochaient. Tandis que vous étiez encore en vie, ils vous traînaient jusqu'à une table, vous ouvraient le torse jusqu'à l'aine, vous arrachaient les intestins et les étalaient devant vous et la foule en délire. Ensuite, ils vous tranchaient la virilité, la tête et enfin les membres, pour les exposer au public afin de faire passer le message à toute personne encline à défier la Couronne.
Guy Fawkes n'était pas d'accord avec cette façon de faire. Il leur a volé leur spectacle. Il a sauté du haut de l'échafaud et s'est brisé la nuque, privant ainsi le bourreau et la Couronne de leur dernier acte de cruauté.
Est-ce quelque chose que vous auriez envie de célébrer ce soir ?
Pas moi. Surtout pas quand on voit comment ce pays criminalise actuellement la liberté d'expression, arrêtant des gens en vertu des lois antiterroristes pour leurs convictions politiques. Non, je n'irai pas faire de feu de joie ce soir.
Je regarderai plutôt V pour Vendetta .
Traduit par Spirit of Free Speech