06/10/2023 francesoir.fr  3min #234969

Stimulation magnétique : Des patientes soutiennent leur neurologue contre la Cpam

France-Soir

Artem Kovalev - Unsplash

Des patientes du neurologue rouennais Dominique Parain ont formé un collectif et publié une pétition pour soutenir l'utilisation de la stimulation magnétique. Il utilise cette technique pour soigner des troubles fonctionnels neurologiques handicapants, mais l'Assurance maladie a engagé une procédure pour annuler le remboursement de ces soins, non reconnus par la Haute Autorité de Santé.

La  pétition s'intitule "Troubles neuro-fonctionnels et SED, quand la CPAM de Rouen condamne des femmes au handicap", et recueille quelque 2.500 signatures le 6 octobre à 17 h 00. Le collectif prend la parole au nom "des centaines de milliers de personnes souffrant de troubles neurologiques et/ou douleurs chroniques fonctionnelles". Faute d'intérêt dans la recherche, les autrices de la pétition expliquent que ces femmes sont souvent condamnées à des années d'errance médicale, alors que leur "niveau de handicap est comparable à la sclérose en plaques".

Aussi ont-elles été soulagées lorsque le Dr Dominique Parain, neurologue libéral de 77 ans ayant exercé pendant 40 ans au CHU de Rouen, a trouvé une solution : "la stimulation magnétique transcrânienne et périphérique, associée à l'oxygénothérapie". "Utilisée de façon plus prolongée et souvent répétée", elle aurait présenté des résultats inespérés. Sophie, une patiente de 31 ans souffrant de troubles fonctionnels neurologiques depuis qu'elle a 18 ans, s'est confiée à  France Bleu : "Sans lui, je pense que je serais en fauteuil roulant depuis longtemps." Grâce à un traitement d'oxygénothérapie à 288 euros par mois et des séances de stimulation magnétique à 73 euros, elle tient debout et mène une vie active presque normale, en béquilles.

Le hic, c'est que cette technique n'est pas (encore) reconnue par la Haute Autorité de Santé (HAS), et que l'Assurance maladie refuse de rembourser les soins qui ne reposent pas sur ses recommandations. Aussi l'institution a-t-elle engagé une procédure pour dérembourser ces soins. Cette dernière n'étant pas arrivée à son terme, le Dr Dominique Parain a jusqu'à la fin du mois d'octobre pour plaider sa cause, aidé par ses patientes et leur pétition.

En parallèle, le neurologue attend des résultats de l'hôpital de la Salpêtrière de Paris, qui a lancé une étude sur sa méthode. S'il n'obtient pas gain de cause d'une manière ou d'une autre, il risque de devoir rembourser plusieurs centaines de milliers d'euros, et ses patientes devront probablement trouver un autre traitement, faute d'argent.

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