Par la rédaction de The Cradle, le 5 février 2025
D'après le président américain, les "nations vraiment riches" sont prêtes à financer le déplacement forcé de plus de deux millions de Palestiniens vers d'autres territoires.
Le président américain Donald Trump a de nouveau appelé au nettoyage ethnique complet de la bande de Gaza à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche le 4 février.
"Cela pourrait être en Jordanie, en Égypte et dans d'autres pays", a déclaré M. Trump, ajoutant que les Palestiniens de Gaza ont "la certitude qu'ils vont finir par mourir. La même chose va se reproduire, encore et encore."Gaza est un véritable champ de ruines à l'heure actuelle... On ne peut pas vivre à Gaza pour le moment. Je pense qu'il faut un autre endroit, un endroit qui rendra les gens heureux", a déclaré le président américain aux journalistes avant d'affirmer que "tout n'est que mort à Gaza.
"Je pense que nous pouvons y arriver sur des sites d'autres pays dont les dirigeants disent actuellement non", a-t-il déclaré, ajoutant que le financement du déplacement forcé de plus de deux millions de Palestiniens proviendrait "d'autres individus, de nations vraiment riches, et qu'elles sont prêtes à le financer".
Dans ses déclarations de mardi, le président américain a appelé pour la quatrième fois au nettoyage ethnique complet de Gaza et a affirmé que ses alliés, l'Égypte et la Jordanie, accueilleraient les Palestiniens déplacés.
Le Caire et Amman ont réagi en opposant des refus répétés tout en faisant des ouvertures à leur allié. Mardi, le président égyptien et le roi jordanien Abdallah II se sont téléphoné pour discuter de la nécessité d'adopter une "position concertée" afin de maintenir la "paix régionale".
En réponse aux dernières déclarations de M. Trump, le chef du Hamas, le Dr Sami Abu Zuhri, les a qualifiées de "méthode propre à créer le chaos et les tensions dans la région".
"Notre peuple, dans la bande de Gaza, ne permettra pas la réalisation de ces plans, il faut mettre fin à l'occupation et à l'agression contre notre peuple, et non l'expulser de sa terre", a déclaré M. Zuhri.
Le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a répondu aux revendications de M. Trump en affirmant qu'au lieu de procéder à un nettoyage ethnique des Palestiniens, les survivants du génocide israélo-américain devraient pouvoir retourner dans le foyer d'origine de leur famille "dans ce qui est aujourd'hui Israël".
"À ceux qui veulent envoyer le peuple palestinien dans un 'bel endroit' : laissez-les rentrer dans leurs foyers d'origine, dans ce qui est aujourd'hui Israël", a déclaré M. Mansour. "Le peuple palestinien veut reconstruire Gaza parce que c'est là que nous avons nos racines", a-t-il ajouté.
La rencontre entre Trump et Netanyahu a eu lieu quelques heures après que le Hamas a annoncé que les pourparlers pour la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu s'étaient conclus en décembre. Des centaines de détenus palestiniens et plus d'une douzaine de prisonniers israéliens ont été libérés lors de quatre échanges de prisonniers au cours des dernières semaines.
"Les gens ne demandent qu'une chose. Et vous savez ce que c'est ? La paix", a déclaré M. Trump aux journalistes dans le bureau ovale, avant de se tourner vers M. Netanyahou et d'affirmer que le Premier ministre
"veut aussi la paix". "Nous avons affaire à une situation et à un ensemble de problèmes très complexes, mais nous avons l'homme de la situation. Israël est dirigé par la bonne personne. Il a fait un excellent travail et nous sommes amis depuis longtemps".
Pour sa part, M. Netanyahou a déclaré qu'il compte toujours
"atteindre tous nos objectifs de guerre. Cela inclut la destruction des capacités militaires et de gouvernement du Hamas et la garantie que Gaza ne représente jamais une menace pour Israël", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la question de savoir si l'Arabie saoudite exige la création d'un État palestinien pour normaliser ses relations avec Israël, M. Trump a répondu par un "non" catégorique.
Avant de rencontrer Netanyahu, le président américain a signé un décret retirant le pays du Conseil des droits de l'homme de l'ONU et de sa participation à l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.