Xavier Azalbert, France-Soir
Une idée tout sauf vague, et qui devrait faire des vagues
Kanenori, Pixabay
Résumé : Une trahison énergétique sous couvert d'écologiePourquoi la France, pionnière du nucléaire et de l'énergie marémotrice, ignore-t-elle des technologies révolutionnaires comme la captation de la houle, la turbine Vortex, ou le laser de Gérard Mourou, qui pourrait réduire la radioactivité des déchets nucléaires de millions d'années à 30 minutes ?
Pourquoi les gouvernements successifs et la Commission européenne favorisent-ils l'éolien offshore, qui défigure les côtes et coûte des milliards, au détriment de solutions propres et efficaces ? Le dogme de l'éolien, poussé par des intérêts industriels opaques, discrédite les énergies renouvelables et fragilise notre souveraineté énergétique.
Pendant que la Corée du Nord alimente ses ports avec les marées, que la Chine domine l'hydroélectricité, et que la Roumanie développe des lasers révolutionnaires avec le soutien français, la France sabote son potentiel.
Cet article expose les faits, dénonce les dérives, et propose une voie pour une énergie durable.
*** Edito : Pourquoi la France tourne-t-elle le dos à son potentiel énergétique ? ***
Si les médias mainstream s'intéressaient sérieusement aux technologies énergétiques innovantes, les Français exigeraient des réponses. Pourquoi des solutions simples, écologiques et éconologiques, comme la captation de la houle, la turbine Vortex ou le barrage marémoteur de la Rance, sont-elles reléguées aux oubliettes ? Pourquoi, depuis 40 ans, les gouvernements successifs et la Commission européenne restent-ils muets sur ces alternatives, alors que des pays comme la Corée du Nord, la Corée du Sud ou la Chine les exploitent avec succès ? Ce silence cache-t-il une soumission aux lobbies industriels, pétroliers ou éoliens ? Et le dogme de l'éolien, coûteux et destructeur, sert-il à justifier des restrictions sur les libertés sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique ?
Voici quatre questions que les décideurs politiques devraient affronter :
- Pourquoi des technologies comme la captation de la houle ou la turbine Vortex, écologiques et utilisées dans des pays sous embargo comme la Corée du Nord, ne sont-elles pas déployées en France ?
- Pourquoi les gouvernements français et européens n'ont-ils jamais promu ces solutions, alors qu'elles garantissent une indépendance énergétique depuis des décennies ailleurs ?
- Les choix énergétiques actuels sont-ils dictés par des lobbies industriels, au détriment de technologies véritablement durables ?
- L'obsession pour l'éolien offshore, aux coûts astronomiques et aux impacts environnementaux sous-estimés, est-elle un outil pour enrichir des entreprises liées au pouvoir tout en imposant des restrictions aux citoyens ?
Examinons les faits : des technologies négligées, les dérives de l'éolien, les leçons du barrage de la Rance, le potentiel du nucléaire (thorium, fusion) et l'impact du dogme éolien sur les énergies renouvelables.
La captation de la houle : une révolution étouffée
La captation de la houle transforme le mouvement des vagues en électricité grâce à des systèmes mécaniques simples. Jean-Luc Stanek, ingénieur et fondateur de HACE (Hydro-Air Concept Energy), a présenté une technologie modulaire capable de produire de l'électricité même avec une houle minime. Un module de 100 mètres peut générer 1 MW, suffisant pour 1 000 foyers, avec un coût d'installation de 2-3 millions d'euros par MW, contre 4-5 millions pour l'éolien offshore ( HACE, IRENA). Cette solution est écologique (zéro émission), autonome (production continue), et discrète, préservant les paysages côtiers contrairement aux éoliennes offshore.
En Écosse, le projet Wave Energy Scotland teste des technologies similaires, avec des prototypes produisant jusqu'à 10 MW par site. En France, avec ses 3 400 km de côtes, l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) estime que l'énergie des vagues pourrait couvrir 10 % de la consommation électrique nationale. Pourtant, les projets restent bloqués par des obstacles administratifs et un manque de financements, au profit de l'éolien offshore, qui reçoit 10 milliards d'euros annuels en subventions ( ADEME, 2023).
Le barrage de la Rance : un héritage français abandonné
La France a été pionnière dans l'énergie marémotrice avec le barrage de la Rance, en Bretagne. Mis en service en 1966, ce barrage de 240 MW alimente environ 130 000 foyers chaque année grâce aux marées de la Manche, l'une des plus fortes amplitudes au monde. Avec un taux de charge de 40-50 %, il surpasse l'éolien offshore (25 %) en termes de stabilité et produit une électricité à 20-30 €/MWh après amortissement, bien en deçà des 60-80 €/MWh de l'éolien. Contrairement aux parcs éoliens, qui défigurent les côtes bretonnes et normandes, le barrage est intégré au paysage et soutient le tourisme local (50 000 visiteurs par an).

Cependant, les impacts environnementaux initiaux (modification des courants, perturbation des sédiments) ont freiné le développement de projets similaires. Ces défis, bien documentés, pourraient être surmontés avec des technologies modernes, comme des turbines sous-marines ou la captation de la houle, qui évitent les barrages massifs. Pourtant, depuis la Rance, aucun projet marémoteur d'envergure n'a vu le jour en France, alors que la Corée du Sud a construit le barrage de Sihwa (254 MW), alimentant 500 000 foyers avec un impact visuel minimal ( K-water). Ce contraste illustre un choix politique : privilégier l'éolien, malgré ses coûts et ses impacts, au détriment d'un savoir-faire français éprouvé.
La turbine Vortex : l'hydroélectricité réinventée
La turbine Vortex, développée par la start-up belge Turbulent Hydro, exploite les courants fluviaux faibles (dès 1,5 m de chute) pour produire de l'électricité sans barrage. Une turbine génère jusqu'à 15 kW, suffisant pour 60 foyers, avec un coût d'installation de 50 000 euros et une durée de vie de 20-30 ans. Cette solution est écologique (aucune fragmentation des rivières), discrète (pas d'impact visuel), et économique, contrairement aux éoliennes, dont le démantèlement coûte 500 000 à 1 million d'euros par unité ( Cour des comptes).
Des projets pilotes au Chili, en Indonésie et aux Philippines alimentent des villages isolés, prouvant la viabilité de la technologie. En France, avec ses 230 000 km de rivières, le potentiel est énorme, mais les turbines Vortex restent méconnues, non subventionnées et absentes des discours politiques. Pourquoi ? Les 15 milliards d'euros prévus pour l'éolien offshore d'ici 2030 éclipsent ces solutions locales.
Gérard Mourou et la transmutation des déchets nucléaires : une révolution ignorée
Gérard Mourou, lauréat du prix Nobel de physique 2018 avec Donna Strickland pour leur invention de la Chirped Pulse Amplification (CPA), propose une solution révolutionnaire pour le nucléaire : utiliser des lasers ultra-puissants pour réduire la radioactivité des déchets de millions d'années à 30 minutes pour certains isotopes. La CPA génère des impulsions laser ultra-courtes (attoseconde) capables de bombarder les noyaux atomiques, transformant des isotopes dangereux (uranium-235, plutonium-239) en éléments moins radioactifs, comme le plomb. Collaborant avec le CEA et le projet ELI à Măgurele ( Roumanie), dont un spécialiste estime « des résultats concrets dans 10 à 15 ans ou peut-être même avant ».

Cette technologie, si aboutie, rendrait le nucléaire plus sûr et attractif, répondant à la problématique des 2 kg de déchets radioactifs par habitant produits annuellement en France. Pourtant, elle est peu médiatisée, contrairement à l'éolien, qui bénéficie d'une couverture massive. Le projet ELI, financé à hauteur de 850 millions d'euros par l'UE, positionne la Roumanie comme un centre névralgique de la recherche laser, avec une implication française via l'École Polytechnique et Thales.
Le spécialiste interrogé par France-Soir explique que l'interférence française et des européistes fédéralistes dans les élections roumaines était liée à ce projet : « La France cherchait à maintenir une influence géopolitique et le contrôle en Roumanie pour sécuriser cet avantage technologique ».
Ce silence médiatique et cette sous-exploitation en France soulèvent des questions sur les priorités énergétiques nationales.
L'éolien et le solaire : un coût environnemental et social sous-estimé
L'éolien offshore, promu comme une solution verte, défigure les côtes et perturbe les écosystèmes. Le projet de Dieppe-Le Tréport (62 éoliennes) a provoqué la colère des pêcheurs, qui dénoncent une menace sur leurs moyens de subsistance. Les fondations en béton des éoliennes affectent les mammifères marins et les oiseaux migrateurs, tandis que leur démantèlement, rarement provisionné, coûte entre 500 000 et 1 million d'euros par unité. L'éolien offshore produit à 60-80 €/MWh, contre 20-30 €/MWh pour l'hydroélectricité amortie.
Le solaire, bien que moins impactant visuellement sur les côtes, pose d'autres problèmes : l'extraction des métaux rares (lithium, cobalt) pour les batteries pollue gravement dans les pays producteurs, et seuls 20 % des panneaux solaires seraient recyclés en Europe. Ces technologies, bien que renouvelables, monopolisent les budgets au détriment de solutions plus stables et durables, alimentant un rejet populaire envers les restrictions imposées au nom du climat (ZFE, taxes carbone).
Le dogme éolien : un frein aux énergies renouvelables
En accaparant les financements, l'éolien offshore (9%) éclipse des alternatives comme l'hydroélectricité (13,9 % de la production, potentiel doublable) ou la marémotrice ( EDF, RTE, 2024). Ce dogme, poussé par des subventions massives, discrédite les renouvelables en associant l'écologie à des solutions coûteuses et impopulaires. Les zones à faibles émissions (ZFE), présentées comme écologiques, sont perçues comme un apartheid social, renforçant le scepticisme envers les énergies vertes. En privilégiant l'éolien, les décideurs négligent des technologies comme la houle ou la turbine Vortex, qui offrent une production stable, locale et respectueuse des paysages.
Le scandale du barrage de Poses (Eure) illustre cette dérive : 39,2 millions d'euros pour une turbine sous-dimensionnée produisant une énergie anecdotique, au bénéfice d'élus locaux et de cabinets d'ingénierie proches du pouvoir [Source : Cour des comptes, 2018]. Pendant ce temps, des solutions éprouvées comme la Rance ou innovantes comme la Vortex restent dans l'ombre.
Le nucléaire : une souveraineté sabotée, un avenir à saisir
La France, autrefois leader mondial du nucléaire avec 70 % de sa production électrique, a vu sa souveraineté énergétique fragilisée. La vente d'Alstom à General Electric en 2014, sous la supervision d'Emmanuel Macron, a cédé des technologies stratégiques. La réduction de la part du nucléaire, combinée à des arrêts de réacteurs en 2022, a accru la dépendance aux importations.
Pourtant, le nucléaire reste une solution décarbonée et fiable. Les réacteurs de 4e génération, comme ceux à neutrons rapides, pourraient diviser par 100 les déchets radioactifs tout en recyclant le combustible usé ( CEA). Le thorium, plus abondant que l'uranium, produit moins de déchets à longue vie et réduit les risques de prolifération. La Chine et l'Inde testent des réacteurs à sels fondus au thorium, avec des prototypes prévus d'ici 2030 ( World Nuclear Association). En France, la recherche sur le thorium est quasi-inexistante, faute de financements.
La fusion nucléaire, via le projet ITER en France, promet une énergie illimitée d'ici 2050, mais les retards et les coûts (20 milliards d'euros) freinent son développement [Source : ITER, 2024]. Une stratégie à 50 ans combinant nucléaire modernisé et renouvelables stables (marémotrice, hydroélectricité) garantirait l'indépendance énergétique, mais elle exige une volonté politique absente.
Exemples internationaux : des leçons à tirer
La Corée du Nord, malgré son isolement, exploite l'énergie marémotrice via le barrage de Nampo (20 MW), alimentant le port de la ville sans dépendance au pétrole. La Corée du Sud, avec le barrage de Sihwa (254 MW), produit assez d'électricité pour 500 000 foyers, prouvant la scalabilité de l'énergie marémotrice. La Chine, leader mondial de l'hydroélectricité, a mis en service le barrage de Yarlung Tsangpo (2024), capable d'alimenter des dizaines de millions de foyers ( China Daily). Ces pays utilisent leurs ressources naturelles comme des armes géopolitiques, tandis que la France subventionne des éoliennes inefficaces.
Une vision énergétique pour la France
La France dispose d'un potentiel exceptionnel : 3 400 km de côtes, un réseau hydrographique dense, un savoir-faire nucléaire et des innovations comme le laser de Mourou. Pourtant, le dogme de l'éolien, soutenu par des subventions opaques, défigure les côtes, pollue les écosystèmes et enrichit une élite industrielle. Le barrage de la Rance, la captation de la houle, la turbine Vortex, et la transmutation laser montrent qu'une énergie propre, stable et abordable est possible. Mais les choix politiques privilégient des solutions controversées et sabotent des alternatives.
Pour changer la donne, ne faudrait-il pas ?
- Lancer des projets pilotes pour la captation de la houle et la turbine Vortex, avec des subventions équivalentes à celles de l'éolien (15 milliards d'euros d'ici 2030).
- Relancer la recherche sur le thorium et les réacteurs de 4e génération, en s'inspirant de la Chine et de l'Inde.
- Investir dans l'énergie marémotrice, en s'appuyant sur l'expérience de la Rance et de Sihwa.
- Soutenir la transmutation laser via une collaboration renforcée avec le CEA et ELI, tout en sécurisant l'influence française en Roumanie.
- Associer les citoyens via des consultations publiques transparentes, pour restaurer la confiance dans les renouvelables.
L'énergie des vagues, l'hydroélectricité innovante et un nucléaire modernisé peuvent libérer la France de la dépendance énergétique. Brisons le dogme de l'éolien et osons une vision audacieuse, comme le disait Coluche : « Un pour tous, tous pourris ! » À nous de bâtir un avenir énergétique au service du peuple.