28/06/2025 4 articles ssofidelis.substack.com  5min #282589

Ursula von der Leyen confrontée à une motion de censure

Illustration © Giulia Poloni/POLITICO (source images Getty, iStock and Creative Commons via Wikimedia)

Par  Thomas Fazi, le 27 juin 2025

Même si elle est soutenue par les factions de droite au sein du Parlement européen, cette motion révèle un malaise croissant, tous partis confondus, face à l'escalade du régime techno-autoritaire de l'UE.

La pression s'intensifie sur la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Mercredi, un groupe de députés européens de droite a annoncé avoir obtenu suffisamment de soutien pour déposer une motion de censure contre Mme von der Leyen, motivée par des préoccupations concernant son style de leadership, son manque de transparence et les accusations croissantes selon lesquelles elle contournerait les normes démocratiques au sein du cadre institutionnel de l'UE.

Cette initiative, lancée par le député européen roumain Gheorghe Piperea, fait suite au scandale du "Pfizergate", qui a pris de l'ampleur en mai lorsque le Tribunal de l'Union européenne a rendu un jugement historique contre la Commission pour ne pas avoir divulgué les SMS échangés entre Mme von der Leyen et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, durant les négociations de 2021 pour l'achat de 1,8 milliard de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, pour un coût astronomique de 35 milliards d'euros.

La motion a été soutenue par 74 députés européens issus de plusieurs groupes politiques : 32 du groupe conservateur ECR, 23 du groupe souverainiste ESN (formé à l'initiative de l'AfD), 4 du groupe Patriots for Europe, 14 indépendants et même 1 du PPE, le groupe de Mme von der Leyen. Le vote devrait avoir lieu en juillet 2025, mais la date exacte n'a pas encore été fixée.

Si la motion a peu de chances d'aboutir en raison de la majorité requise (deux tiers des voix, le PPE disposant d'une majorité relative au Parlement), elle représente néanmoins un obstacle politique sérieux pour von der Leyen : pour la première fois, le Parlement européen sera contraint de devoir initier une discussion publique et officielle sur un scandale qui, pendant des années, a été cantonné aux comptes-rendus de presse et aux salles d'audience.

"Cette initiative vise fondamentalement à garantir la transparence et à assurer un processus démocratique équitable et authentique",

a déclaré M. Piperea. Il a reconnu que ses chances de succès étaient minces, mais a déclaré qu'elle offre

"une occasion cruciale de formuler des critiques constructives et fondées à l'égard de Mme von der Leyen".

Et il ne s'agit pas que du Pfizergate. Depuis son renouvellement en 2024, Mme von der Leyen est vivement critiquée par plusieurs instances pour son approche autoritaire et sa marginalisation systématique du Parlement. Le mois dernier, par exemple, la Commission a proposé de recourir à une clause d'urgence du traité de l'UE pour empêcher le Parlement d'approuver un plan de prêt de 150 milliards d'euros destiné à stimuler les achats communs d'armes par les pays de l'UE, connu sous le nom de SAFE.

En réponse à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui a menacé de poursuivre la Commission européenne en justice, Mme von der Leyen a défendu cette mesure, arguant que la clause d'urgence était

"pleinement justifiée" car le SAFE constitue "une réponse exceptionnelle et temporaire à un défi urgent et existentiel".

En ce sens, le Pfizergate symbolise un processus plus large de supranationalisation, de centralisation et de prise de contrôle de la politique du bloc, où la Commission a progressivement accru son influence sur des domaines de compétence auparavant considérés comme l'apanage des gouvernements nationaux, des budgets financiers et de la politique de santé aux Affaires étrangères et à la Défense. La motion de Piperea mentionne également cet

"abus de procédure". Il "appelle la Commission européenne à démissionner en raison de ses manquements répétés à garantir la transparence, de son mépris persistant pour le contrôle démocratique et l'État de droit au sein de l'Union".

Ainsi, bien que la motion soit largement portée par les factions de droite et conservatrices, elle révèle un mécontentement croissant au-delà des clivages idéologiques et partisans. Les socialistes, les libéraux et même certains Verts - qui ont soutenu la réélection de von der Leyen - critiquent de plus en plus ouvertement son style de leadership, notamment en matière de transparence et de retrait d'une loi sur le greenwashing sans consultation parlementaire. Toutefois, ces groupes ont explicitement déclaré qu'ils ne soutiendront pas une motion menée par "l'extrême droite".

En fin de compte, la motion de censure ne détrônera pas von der Leyen, mais sa force symbolique est indéniable. Les préoccupations de longue date concernant la concentration du pouvoir au sein de la Commission ne pourront plus être rejetées comme prétendument marginales ou conspirationnistes. En imposant un débat public au Parlement européen, cette initiative pourrait commencer à lézarder la façade institutionnelle de l'unité et du consensus, révélant un malaise croissant, même au sein des partis traditionnels, face à l'escalade du régime techno-autoritaire de l'UE. Que la motion soit adoptée ou non, elle signale que l'ère de l'autorité exécutive incontestée à Bruxelles pourrait toucher à sa fin, et qu'un règlement de comptes sur l'avenir de la gouvernance de l'UE pourrait être imminent.

Traduit par  Spirit of Free Speech

Thomas Fazi

Ursula von der Leyen faces no-confidence vote

This is a longer version of an article originally published in UnHerd...

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