26/02/2019 reseauinternational.net  3min #152692

 «Menaces sérieuses sur sa souveraineté» : le Venezuela ferme sa frontière avec la Colombie

Venezuela: la chosification de l'adversaire

Les forces armées vénézuéliennes ou en d’autres termes les troupes régulières du Venezuela ont été qualifiées de « gangs armés de Maduro » (l’actuel président de ce pays) par Mike Pompeo, Secrétaire d’État US.

«Quel genre de tyran malade s’oppose à l’arrivée de nourriture pour des gens affamés ?», s’est écrié Mike Pompeo, le 23 février 2019 sur la plate-forme de micro-blogging «  Twitter« , commentant les violences qui ont éclaté sur un pont à la frontière colombiano-vénézuélienne, alors que des camions ont tenté de forcer le passage pour acheminer au Venezuela de l’aide humanitaire américaine.

C’est un processus précédant le rabaissement du statut de l’adversaire avant de le diaboliser et le déshumaniser qui rappelle l’assimilation de l’armée libyenne aux brigades de Gaddafi ou l’armée syrienne aux forces de Assad.

Le choix du terme « gang » est très pertinent dans le contexte sud-américain puisque le phénomène des gangs est un véritable problème de société au Salvador, au Guatemala, au Mexique, en Colombie et au Honduras.

L’assimilation de  la Fuerza Armada Nacional Bolivariana à des gangs armés évoque également les jours précédant l’intervention militaire au Panama en 1989 et la capture du président Manuel Noriega comme un vulgaire criminel de droit commun.

Il est clair que Washington considère pour des raisons géostratégiques les Amériques comme son arrière-cour (l’influence de la Doctrine Monroe est toujours présente dans l’élaboration, la conception et la prise de décision en politique étrangère US).

Chosifier un adversaire est le premier pas avant sa destruction.  En dépit de ses profondes divisions politiques et ses clivages sociétaux aggravés par une crise économique extrême, le Venezuela de 2019 n’est pas le Panama de 1989. Contrairement à l’intervention US au Panama au nom de la guerre globale contre la drogue, un concept annonçant un autre concept  similaire relatif au terrorisme, le Venezuela n’est pas seul.

Pour la première fois depuis la révolution américaine, d’autres puissances mondiales ont fait irruption dans la crise vénézuélienne et dans le bassin des Caraïbes. c’est-à-dire dans les Amériques et cela représente une révolution stratégique inédite.

source: strategika51.org

 reseauinternational.net