Source: Gettyimages.ru
Photo d'illustration.
Le président de la Russie, Vladimir Poutine, a signé une loi interdisant la propagande publique du choix de vie sans enfant, connu sous le terme anglais de «childfree».
Désormais, il est interdit en Russie de promouvoir le choix de ne pas avoir d'enfants sur internet, dans les médias, au cinéma et dans la publicité. Des modifications sont apportées simultanément à plusieurs lois régissant ces secteurs. La promotion des idées «childfree» est également interdite parmi les enfants. Des mesures pour protéger les mineurs contre de telles informations seront prises par les autorités compétentes russes.
Comme l'a expliqué le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Viatcheslav Volodine, les nouvelles normes ne touchent pas «la décision d'une femme de renoncer à avoir des enfants». Selon lui, il s'agit précisément de protéger la jeune génération de l'influence destructrice. Viatcheslav Volodine estime qu'il est nécessaire de faire tout ce qui est possible pour que les nouvelles générations de citoyens «grandissent en valorisant les valeurs familiales traditionnelles».
La propagande en faveur du refus de procréer entraînera l'inclusion des sites web dans le registre unifié des informations interdites par Roskomnadzor, l'autorité russe de régulation de l'audiovisuel. Les propriétaires de réseaux sociaux sont désormais tenus de surveiller et d'identifier de tels contenus sur leurs plateformes.
La promotion du «childfree» dans les médias sera considérée comme un abus de la liberté de l'information de masse. Dans le domaine de la publicité, cela constituera une violation des exigences. Si les idées du «childfree» sont promues au cinéma, cela deviendra un motif de refus de délivrance d'un certificat de distribution pour le film.
La violation de cette interdiction sera sanctionnée par une peine administrative, une loi correspondante ayant également été signée par Vladimir Poutine. La propagande du «childfree» expose les citoyens à une amende allant jusqu'à 100 000 roubles (930 euros), les fonctionnaires jusqu'à 200 000 roubles (1 860 euros) et les personnes morales jusqu'à un million de roubles (9 300 euros) ou à une suspension administrative des activités pour une durée allant jusqu'à 90 jours.
La loi précise toutefois que la diffusion d'informations sur la vie monastique et le célibat associé au refus de procréer ne sont pas considérées comme de la propagande «childfree» si la promotion de ces idées est justifiée par les règles internes des organisations religieuses centralisées.
Une loi interdisant l'adoption d'enfants dans des pays pratiquant le changement de sexe
La veille, Vladimir Poutine a également signé une loi qui interdit l'adoption d'enfants russes par des citoyens d'États où la procédure de changement de sexe est autorisée.
Des modifications sont apportées au Code de la famille en Russie. Elles complètent la liste des personnes qui ne peuvent pas devenir adoptants ou tuteurs d'enfants russes. La restriction s'appliquera aux citoyens des pays où il est permis de changer de sexe par intervention médicale, y compris l'utilisation de médicaments, ou par la modification de documents sans intervention médicale correspondante.
«Il est extrêmement important d'exclure toute atteinte à la possibilité de changer de sexe par quelque moyen que ce soit lors d'une adoption à l'étranger», a déclaré sur sa chaîne Telegram le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, défendant une mesure qui vise à protéger les enfants des «dangers potentiels». «Depuis 1993, les étrangers ont adopté 102 403 enfants russes», a-t-il notamment souligné.
L'intention de présenter ce projet avait été annoncée en novembre 2023 par Vassili Piskarev, président de la commission de la sécurité et de la lutte contre la corruption du Parlement russe. Quelques mois plus tôt, en juillet 2023, les députés russes ont adopté à l'unanimité une loi interdisant tout changement de sexe, ainsi que l'adoption d'enfants par des personnes transgenres.