28/10/2022 23 articles reseauinternational.net  29min #217970

Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Le 27 octobre 2022, lors du forum de discussions du Club Valdaï, le président de la fédération de Russie,  Vladimir Poutine, a prononcé un discours fort, lors duquel il a annoncé que la période historique de domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin, et que le monde se trouve à un tournant historique. Voici la traduction complète en français de son discours.

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Chers participants à la session plénière ! Mesdames et Messieurs ! Mes amis !

J'ai eu un petit aperçu des discussions qui ont eu lieu ici les jours précédents - très intéressantes et instructives. J'espère que vous n'avez pas regretté de venir en Russie et de communiquer entre vous.

Je suis heureux de vous voir tous ici.

Au Club Valdaï, nous avons parlé à plusieurs reprises des changements - des changements sérieux et importants - qui se sont déjà produits et qui se produisent dans le monde, des risques associés à la dégradation des institutions mondiales, à l'érosion des principes de sécurité collective, à la substitution du droit international par de soi-disant règles - je veux dire, on comprend qui les a établies, mais ce n'est peut-être pas précis - dont on ne sait généralement pas qui les a établies, quels sont les fondements de ces règles, et ce qu'elles contiennent.

Apparemment, il y a seulement une tentative d'établir une règle afin que ceux qui sont au pouvoir - nous avons parlé aujourd'hui des autorités, je parle du pouvoir mondial - puissent vivre sans aucune règle et être autorisés à faire ce qu'ils veulent, à s'en tirer comme ils veulent. Ce sont, en fait, ces règles que l'on nous répète sans cesse, comme on dit, dont on parle sans cesse.

La valeur des discussions de Valdaï réside dans le fait qu'une variété d'évaluations et de prévisions ont été faites. La vie elle-même, l'examinateur le plus strict et le plus objectif - la vie - montre à quel point elles étaient exactes. Cela montre à quel point nos discussions préparatoires étaient précises les années précédentes.

Hélas, les événements ont jusqu'à présent continué à suivre le scénario négatif dont nous avons parlé de nombreuses fois lors des réunions précédentes. En outre, ces événements se sont transformés en une crise systémique de grande ampleur, non seulement dans la sphère politico-militaire, mais aussi dans les sphères économique et humanitaire.

Ce qu'on appelle l'Occident - conventionnellement, bien sûr, il n'y a pas d'unité là-dedans - il est clair que c'est un conglomérat très complexe, néanmoins disons que cet Occident a fait un certain nombre de pas vers l'aggravation ces dernières années et surtout ces derniers mois. En fait, ils jouent toujours pour aggraver la situation, il n'y a rien de nouveau ici non plus. Il s'agit notamment de l'incitation à la guerre en Ukraine, des provocations autour de Taïwan et de la déstabilisation des marchés alimentaires et énergétiques mondiaux. Ce dernier point, bien sûr, n'a pas été fait exprès, il n'y a aucun doute là-dessus, mais en raison d'un certain nombre d'erreurs systémiques commises précisément par les autorités occidentales que j'ai déjà mentionnées. Et comme nous pouvons le voir maintenant, la destruction des gazoducs paneuropéens s'est également ajoutée à cela. C'est la chose la plus scandaleuse qui soit, mais nous sommes néanmoins témoins de ces tristes événements.

Le pouvoir sur le monde est précisément ce sur quoi l'Occident sus-mentionné a parié. Mais ce jeu est assurément un jeu dangereux, sanglant et, je dirais, sale. Il nie la souveraineté des pays et des peuples, leur identité et leur singularité, et n'accorde aucune valeur aux intérêts des autres États. Du moins si cela n'est pas explicitement déclaré comme un déni, c'est néanmoins ce qui est fait dans la pratique. Personne, à l'exception de ceux qui formulent les règles que j'ai mentionnées, n'a le droit de développer sa propre identité : tous les autres doivent être « passés au peigne fin » en fonction de ces mêmes règles.

Dans ce contexte, je rappelle les propositions de la Russie aux partenaires occidentaux sur l'instauration de la confiance et la construction d'un système de sécurité collective. En décembre de l'année dernière, elles ont une fois de plus été simplement écartées.

Mais dans le monde d'aujourd'hui, rester assis n'est pas une option. Ceux qui sèment le vent récolteront, comme on dit, la tempête. La crise est vraiment devenue mondiale, elle touche tout le monde. Il ne faut pas se faire d'illusions.

L'humanité a maintenant essentiellement deux choix : soit continuer à accumuler les problèmes qui nous anéantiront inévitablement, soit essayer de trouver ensemble des solutions, certes imparfaites, mais réalisables et susceptibles de rendre notre monde plus stable et plus sûr.

Vous savez, j'ai toujours cru et je continue de croire au pouvoir du bon sens. Je suis donc convaincu que, tôt ou tard, les nouveaux centres de l'ordre mondial multipolaire et l'Occident devront commencer à parler d'un avenir commun pour nous, sur un pied d'égalité, et le plus tôt sera le mieux. Dans ce contexte, je voudrais souligner quelques points importants pour nous tous.

Les événements actuels ont éclipsé les questions environnementales - curieusement, c'est par là que je voudrais commencer. Les questions relatives au changement climatique ne sont plus en tête des priorités. Mais ces défis fondamentaux n'ont pas disparu, ils ne vont nulle part, ils ne font que croître.

L'une des conséquences les plus dangereuses du dérèglement écologique est la réduction de la biodiversité dans la nature. Et j'en viens maintenant au sujet principal pour lequel nous sommes tous réunis : l'autre diversité - culturelle, sociale, politique, civilisationnelle - est-elle moins importante ?

Dans le même temps, la réduction, l'effacement de toutes les différences est devenu presque l'essence de l'Occident moderne. Qu'est-ce qui se cache derrière cette réduction ? C'est d'abord la disparition du potentiel créatif de l'Occident lui-même et la volonté de freiner, de bloquer le libre développement des autres civilisations.

Bien sûr, il y a là aussi un intérêt mercantile direct : en imposant leurs valeurs, leurs stéréotypes de consommation, leur uniformisation, nos adversaires - je les appellerai ainsi sans ambages - tentent d'élargir les marchés de leurs produits. Tout est très primitif à la fin sur ce morceau. Ce n'est pas un hasard si l'Occident prétend que sa culture et sa vision du monde doivent être universelles. S'ils ne le disent pas directement - bien qu'ils le disent souvent aussi directement - mais s'ils ne le disent pas directement, ils se comportent et insistent sur le fait que, par le jeu de la vie, leurs politiciens insistent sur le fait que ces mêmes valeurs doivent être acceptées inconditionnellement par tous les autres participants aux interactions internationales.

Voici une citation du célèbre discours d'Alexandre Soljenitsyne à Harvard. En 1978, il notait que l'Occident était caractérisé par un "aveuglement persistant de supériorité" - qui perdure encore aujourd'hui - qui "soutient l'idée que toutes les vastes régions de notre planète devraient se développer et être dominées par les systèmes occidentaux actuels...". 1978. Rien n'a changé.

Au cours du dernier demi-siècle, cet aveuglement dont parlait Soljenitsyne - de nature ouvertement raciste et néocoloniale - est devenu tout simplement hideux, surtout depuis que le monde dit unipolaire a vu le jour. Que voulez-vous que je réponde à ça ? La confiance en son infaillibilité est un état très dangereux : il n'y a qu'un pas à franchir pour que les « infaillibles » eux-mêmes puissent simplement détruire ceux qu'ils n'aiment pas. Comme on dit, « effacer » - réfléchissons au moins à la signification de ce mot.

Même au plus fort de la guerre froide, au plus fort de la confrontation des systèmes, des idéologies et des rivalités militaires, il n'est venu à l'idée de personne de nier l'existence même de la culture, de l'art et de la science de ses adversaires. Cela n'a effleuré personne ! Oui, certaines restrictions ont été imposées aux relations éducatives, scientifiques, culturelles et, malheureusement, également aux relations sportives. Néanmoins, les dirigeants soviétiques et américains de l'époque ont compris que la sphère humanitaire devait être traitée avec délicatesse, en étudiant et en respectant l'adversaire et en lui empruntant parfois quelque chose afin de préserver, au moins pour l'avenir, une base de relations raisonnables et fructueuses.

Et que se passe-t-il maintenant ? Les nazis en étaient venus à brûler des livres en leur temps, et maintenant, les « libéraux et progressistes » occidentaux en sont arrivés à interdire Dostoïevski et Tchaïkovski. La soi-disant culture de l'effacement, mais qui est en fait - nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises - une véritable suppression de la culture, prive de toute vie et de toute créativité et ne permet pas à la libre pensée de se développer dans aucun domaine : ni en économie, ni en politique, ni en culture.

L'idéologie libérale elle-même a changé au point d'être méconnaissable aujourd'hui. Alors que le libéralisme classique comprenait à l'origine la liberté de chacun comme la liberté de dire ce que l'on veut, de faire ce que l'on veut, dès le XXe siècle, les libéraux ont commencé à dire que la société dite ouverte avait des ennemis - il s'avère que la société ouverte a des ennemis - et que la liberté de ces ennemis peut et doit être restreinte, voire abolie. Ils ont maintenant atteint le point d'absurdité où tout point de vue alternatif est déclaré comme de la propagande subversive et une menace pour la démocratie.

Tout ce qui sort de Russie est un « complot du Kremlin ». Mais regardez-vous ! Sommes-nous vraiment si tout-puissants ? Toute critique de nos adversaires - toute ! - est perçu comme un « complot du Kremlin », « la main du Kremlin ». C'est absurde. Qu'est-ce qui vous est arrivé ? Utilisez votre cerveau, exprimez quelque chose de plus intéressant, présentez votre point de vue d'une manière plus conceptuelle. Vous ne pouvez pas tout mettre sur le compte des intrigues du Kremlin.

Tout ceci a été prophétiquement prédit par Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski au XIXe siècle. L'un des personnages de son roman Les Possédés, le nihiliste Chigaliov, a décrit l'avenir radieux qu'il imaginait : « Je quitte une liberté sans limites pour aboutir à un despotisme sans limites », ce qui, soit dit en passant, est ce à quoi nos adversaires occidentaux ont fini par adhérer. L'autre personnage du roman, Piotr Verkhovenski, lui fait écho en déclarant que la trahison, la délation et l'espionnage sont nécessaires partout, que la société n'a pas besoin de talents et de capacités supérieures : « Cicéron a la langue coupée, Copernic a les yeux crevés, Shakespeare est lapidé à mort ». Voilà où en sont nos adversaires occidentaux. Qu'est-ce que c'est, sinon une culture occidentale moderne de l'effacement ?

Les penseurs étaient grands, et je suis reconnaissant, je vais être honnête, à mes assistants qui ont trouvé ces citations.

Que pouvons-nous répondre à cela ? L'histoire remettra sûrement tout à sa place et annulera non pas les plus grandes œuvres des génies universellement reconnus de la culture mondiale, mais ceux qui, aujourd'hui, pour une raison quelconque, ont décidé qu'ils avaient le droit de disposer de cette culture mondiale à leur guise. La vanité de tels personnages est hors norme, comme on dit, mais dans quelques années, personne ne se souviendra de leur nom. Et Dostoïevski survivra, tout comme Tchaïkovski et Pouchkine, n'en déplaise à certains.

Le modèle occidental de mondialisation, néocolonial par essence, était également fondé sur l'unification, sur le monopole financier et technologique, sur l'effacement de toutes les différences. La tâche était claire : renforcer la domination inconditionnelle de l'Occident dans l'économie et la politique mondiales et, pour ce faire, mettre à son service les ressources naturelles et financières, les capacités intellectuelles, humaines et économiques de la planète entière, à la sauce de la soi-disant nouvelle interdépendance mondiale.

Je voudrais ici évoquer un autre philosophe russe - Alexandre Alexandrovitch Zinoviev, dont nous célébrerons le centenaire dans quelques jours à peine, le 29 octobre. Il y a plus de 20 ans, il a déclaré que pour la survie de la civilisation occidentale au niveau atteint par celle-ci, « la planète entière en tant qu'environnement d'existence est nécessaire, toutes les ressources de l'humanité sont nécessaires ». C'est ce à quoi ils prétendent, tout ce qu'il y a.

De plus, dans ce système, l'Occident a d'abord pris une énorme avance, car il a développé ses principes et ses mécanismes - comme aujourd'hui ces principes dont on parle sans cesse et qui sont un incompréhensible « trou noir » : ce qu'il est - personne ne le sait. Mais dès que non pas les pays occidentaux mais d'autres États ont commencé à bénéficier de la mondialisation, et nous parlons bien sûr en premier lieu des grands États asiatiques, l'Occident a immédiatement modifié ou annulé de nombreuses règles. Et les principes dits sacrés du libre-échange, de l'ouverture économique, de l'égalité de concurrence, voire du droit de propriété, ont été soudainement et complètement oubliés. Dès que quelque chose devenait rentable pour eux, ils changeaient les règles à la volée, au fur et à mesure de la partie.

Ou un autre exemple de la substitution de concepts et de significations. Pendant des années, les idéologues et les politiciens occidentaux ont répété au monde entier qu'il n'y avait pas d'alternative à la démocratie. Il est vrai qu'ils parlaient du modèle occidental, dit libéral, de démocratie. Ils ont rejeté toutes les autres variantes et formes de démocratie avec mépris et - je tiens à le noter - du bout des lèvres, avec arrogance. Cette façon de faire s'est structurée depuis longtemps, depuis l'époque coloniale : le reste du monde est considéré comme des personnes de seconde catégorie et seuls eux-mêmes sont exceptionnels. Il en a été ainsi pendant des siècles et cela continue encore aujourd'hui.

Mais aujourd'hui, la grande majorité de la communauté mondiale exige la démocratie dans les affaires internationales et n'accepte aucune forme de diktat autoritaire de pays individuels ou de groupes d'États. Qu'est-ce que c'est, sinon l'application directe des principes de la démocratie au niveau des relations internationales ?

Et quelle est la position de l'Occident "civilisé" - entre guillemets - ? Si vous êtes démocrates, vous devriez apparemment accueillir favorablement ce désir naturel de liberté pour des milliards de personnes - mais non ! L'Occident appelle cela la mise à mal de l'ordre libéral, fondé sur des règles, lance des guerres économiques et commerciales, des sanctions, des boycotts, des révolutions de couleur, prépare et mène toutes sortes de coups d'État.

L'un d'eux a conduit aux conséquences tragiques en Ukraine en 2014 - ils l'ont soutenu, disant même combien d'argent a été dépensé pour le coup d'État. De manière générale, ils sont juste fous, ils n'ont honte de rien. Ils ont tué Soleimani, un général iranien. Vous pouvez traiter Soleimani comme vous voulez, mais c'était un représentant officiel d'un autre pays ! Ils l'ont tué sur le territoire d'un pays tiers et ont dit : oui, nous l'avons fait. De quoi s'agit-il ? Où vivons-nous ?

Washington, comme à son habitude, continue de qualifier l'ordre mondial actuel de libéral américain, mais en fait, chaque jour, ce fameux "ordre" amplifie le chaos et, j'ajouterais, devient de plus en plus intolérant envers les pays occidentaux eux-mêmes, envers leurs tentatives de faire preuve d'une quelconque indépendance. Tout est supprimé jusqu'à la racine, et des sanctions sont imposées à leurs propres alliés - sans honte ! Et ces derniers acceptent tout, la tête baissée.

Par exemple, les propositions des parlementaires hongrois en juillet visant à inscrire dans le traité de l'UE un engagement en faveur des valeurs et de la culture chrétiennes européennes n'ont même pas été perçues comme une fronde, mais comme un sabotage hostile direct. Qu'est-ce que c'est ? Comment le comprendre ? Oui, certains peuvent aimer ça, d'autres non.

En Russie, une culture unique d'interaction entre toutes les religions du monde s'est développée depuis plus de mille ans. Il n'y a pas besoin d'effacer quoi que ce soit : ni les valeurs chrétiennes, ni les valeurs islamiques, ni les valeurs juives. D'autres religions du monde sont présentes dans notre pays. Nous devrions simplement nous traiter mutuellement avec respect. Dans de nombreuses régions de notre pays - je le sais de première main - les gens sortent ensemble, célèbrent les fêtes chrétiennes, islamiques, bouddhistes et juives, et le font avec enthousiasme, se félicitant et se congratulant les uns les autres.

Mais pas ici. Pourquoi pas ? Au moins, on en parlerait. Incroyable !

Tout ceci est sans exagération non pas même une crise systémique mais une crise doctrinale du modèle néo-libéral d'ordre mondial à l'américaine. Ils n'ont aucune idée de création et de développement positif, ils n'ont tout simplement rien à offrir au monde, si ce n'est la préservation de leur domination.

Je suis convaincu que la véritable démocratie dans un monde multipolaire présuppose avant tout la possibilité pour toute nation, je tiens à le souligner, toute société, toute civilisation de choisir sa propre voie, son propre système socio-politique. Si les États-Unis et l'Union européenne ont ce droit, les pays asiatiques, les États islamiques, les monarchies du golfe Persique et les États des autres continents l'ont aussi. Bien sûr, notre pays, la Russie, a également ce droit, et personne ne pourra jamais dicter à notre peuple quel type de société nous devons construire et sur quels principes.

La menace directe pour le monopole politique, économique et idéologique de l'Occident est que des modèles sociaux alternatifs peuvent émerger dans le monde - plus efficaces, je tiens à le souligner, plus efficaces dans le monde d'aujourd'hui, plus brillants, plus attrayants que ce que nous avons. Mais de tels modèles vont se développer - c'est inévitable. D'ailleurs, les politologues américains, les experts, ils écrivent précisément à ce sujet. Il est vrai que les autorités ne les écoutent pas encore beaucoup, même si elles ne peuvent s'empêcher de voir ces idées exprimées dans les pages des revues de sciences politiques et dans les débats.

Le développement doit se faire dans le cadre du dialogue des civilisations, sur la base de valeurs spirituelles et morales. Oui, les différentes civilisations ont une compréhension différente de l'homme, de sa nature - elle n'est souvent différente qu'en apparence, mais toutes reconnaissent la dignité suprême et l'essence spirituelle de l'homme. Et ce qui est extrêmement important, c'est le terrain commun, la base commune sur laquelle nous pouvons certainement construire, et devons construire, notre avenir.

Qu'est-ce que je veux souligner ici ? Les valeurs traditionnelles ne sont pas un ensemble fixe de postulats auxquels tout le monde devrait adhérer. Bien sûr que non. Elles se distinguent des valeurs dites néolibérales en ce qu'elles sont uniques dans chaque cas, car elles sont issues de la tradition d'une société particulière, de sa culture et de son expérience historique. Par conséquent, les valeurs traditionnelles ne peuvent être imposées à quiconque - elles doivent simplement être respectées, en chérissant ce que chaque nation a choisi depuis des siècles.

Telle est notre conception des valeurs traditionnelles, et cette approche est partagée et acceptée par la majorité de l'humanité. Les sociétés traditionnelles d'Orient, d'Amérique latine, d'Afrique et d'Eurasie constituent la base de la civilisation mondiale.

Le respect des spécificités des peuples et des civilisations est dans l'intérêt de tous. En fait, c'est aussi dans l'intérêt de ce que l'on appelle l'Occident. Perdant sa suprématie, il devient rapidement une minorité sur la scène mondiale. Et bien sûr, le droit de cette minorité occidentale à sa propre identité culturelle, bien sûr, je tiens à le souligner, doit être garanti, il doit être traité avec respect, mais, je tiens à le souligner, sur un pied d'égalité avec les droits de tous les autres.

Si les élites occidentales croient qu'elles pourront introduire dans l'esprit de leurs peuples, de leurs sociétés, de nouvelles tendances étranges, à mon avis, comme des dizaines de genres et des défilés de la gay pride, alors qu'il en soit ainsi. Laissez-les faire ce qu'ils veulent ! Mais ce qu'ils n'ont pas le droit de faire, c'est d'exiger que les autres suivent la même direction.

Nous pouvons constater que les pays occidentaux connaissent des processus démographiques, politiques et sociaux complexes. Bien sûr, il s'agit d'une affaire interne pour eux. La Russie n'intervient pas dans ces affaires et n'a pas l'intention de le faire - contrairement à l'Occident, nous ne nous mêlons pas des affaires des autres. Mais nous espérons que le pragmatisme prévaudra et que le dialogue de la Russie avec l'Occident authentique et traditionnel, ainsi qu'avec d'autres centres de développement égalitaire, sera une contribution importante à la construction d'un ordre mondial multipolaire.

Je voudrais ajouter que la multipolarité est une réelle chance, et en fait, la seule chance pour cette même Europe de restaurer sa souveraineté politique et économique. Certes, nous comprenons tous, et c'est ce qu'on dit en Europe : aujourd'hui, la souveraineté juridique de l'Europe est - comment dire gentiment, pour ne froisser personne - sévèrement limitée.

Le monde est intrinsèquement diversifié et les tentatives de l'Occident de faire entrer tout le monde dans un modèle unique sont objectivement vouées à l'échec.

L'aspiration arrogante au leadership mondial, ou en fait au diktat, ou au maintien du leadership par le diktat, entraîne en fait un déclin de l'autorité internationale des dirigeants du monde occidental, y compris les États-Unis, et un manque croissant de confiance dans leur capacité à négocier en général. Un jour ils disent une chose et le lendemain une autre ; ils signent des documents et le lendemain ils refusent de les signer ; ils font ce qu'ils veulent. Il n'y a aucune stabilité dans quoi que ce soit. On ne sait absolument pas comment les documents sont signés, ce qui a été dit, ce que l'on peut espérer.

Alors qu'autrefois seuls quelques pays se permettaient d'argumenter avec l'Amérique et que cela faisait presque sensation, il est désormais courant que divers pays refusent les exigences infondées de Washington, même si celle-ci tente toujours de bousculer tout le monde. Une politique absolument erronée, qui ne mène nulle part, tout simplement. Laissez-les faire, c'est aussi leur choix.

Je suis convaincu que les peuples du monde ne fermeront pas les yeux sur une politique de coercition qui s'est discréditée, et chaque fois que l'Occident tentera de maintenir son hégémonie, il devra payer un prix de plus en plus élevé. Si j'étais ces élites occidentales, je me pencherais sérieusement sur une telle perspective, tout comme certains politologues et politiciens aux États-Unis eux-mêmes l'envisagent, comme je l'ai déjà dit.

Dans le climat actuel de conflit violent, je vais dire certaines choses sans détour. La Russie, en tant que civilisation indépendante et distincte, n'a jamais considéré et ne se considère pas comme un ennemi de l'Occident. L'américanophobie, l'anglophobie, la francophobie, la germanophobie sont des formes de racisme au même titre que la russophobie et l'antisémitisme - de même que toutes les manifestations de xénophobie.

Il faut simplement bien comprendre qu'il y a, comme je l'ai déjà dit, deux Occidents, au moins deux, ou peut-être plus, mais au moins deux : l'Occident des valeurs traditionnelles, tout d'abord chrétiennes, de la liberté, du patriotisme, de la richesse culturelle, et maintenant aussi des valeurs islamiques, parce qu'une partie importante de la population de nombreux pays occidentaux professe l'islam. Cet Occident est proche de nous dans un certain sens, à bien des égards nous avons des racines communes, voire ancestrales. Mais il existe un autre Occident - agressif, cosmopolite, néocolonial, agissant comme un outil pour les élites néolibérales. Bien sûr, la Russie ne supportera jamais les diktats de cet Occident.

En 2000, après mon élection à la présidence, ce à quoi j'ai été confronté, je m'en souviendrai toujours - souvenez-vous du prix que nous avons payé pour détruire le nid de terroristes dans le Caucase du Nord, que l'Occident soutenait presque ouvertement à l'époque. Tous les adultes ici, la plupart d'entre vous présents dans cette salle comprennent ce dont je parle. Nous savons que c'est exactement ce qui s'est passé dans la pratique : soutien financier, politique et informationnel. Nous l'avons tous vécu.

En outre, [l'Occident] a non seulement soutenu activement les terroristes sur le territoire russe, mais a aussi, à bien des égards, entretenu cette menace. Nous le savons. Néanmoins, une fois que la situation s'est stabilisée et que les principales bandes terroristes ont été vaincues, notamment grâce au courage du peuple tchétchène, nous avons décidé de ne pas revenir en arrière, de ne pas jouer les offensés, d'aller de l'avant, de nouer des relations même avec ceux qui travaillaient réellement contre nous, d'établir et de développer des relations avec tous ceux qui le souhaitaient, sur la base d'un bénéfice mutuel et du respect de l'autre.

On pensait que c'était dans l'intérêt commun. La Russie, Dieu merci, a survécu à toutes les difficultés de cette époque, a résisté, s'est renforcée, a fait face au terrorisme interne et externe, a préservé son économie, a commencé à se développer et sa capacité de défense a commencé à s'améliorer. Nous avons essayé d'établir des relations avec les principaux pays occidentaux et avec l'OTAN. Le message était le même : cessons d'être des ennemis, vivons ensemble en tant qu'amis, engageons le dialogue, instaurons la confiance et, partant, construisons la paix. Nous étions absolument sincères, je tiens à le souligner, nous avions bien compris la complexité de ce rapprochement, mais nous nous dirigions vers cela.

Et qu'avons-nous obtenu en réponse ? Nous avons, en somme, reçu un "non" dans tous les principaux domaines de coopération possible. Nous avons reçu une pression toujours plus forte sur nous et la création de foyers de tension près de nos frontières. Et quel est, si je puis me permettre, le but de cette pression ? Qu'est-ce que c'est ? C'est juste pour s'entraîner ? Bien sûr que non. L'objectif est de rendre la Russie plus vulnérable. L'objectif est de faire de la Russie un outil pour atteindre leurs propres objectifs géopolitiques.

En fait, il s'agit d'une règle universelle : chacun est transformé en outil pour utiliser ces outils à ses propres fins. Et ceux qui ne se soumettent pas à cette pression, qui ne veulent pas être un tel outil - des sanctions sont introduites contre eux, toutes sortes de restrictions économiques leur sont imposées et contre eux, des coups d'État sont préparés ou, lorsque c'est possible, réalisés et ainsi de suite. Et au final, si rien ne peut être fait, l'objectif est le même : détruire, rayer de la carte politique. Mais il n'a pas été et ne sera jamais possible de déployer et de mettre en œuvre un tel scénario à l'égard de la Russie.

Que pourrais-je ajouter ? La Russie ne défie pas les élites de l'Occident - elle défend simplement son droit d'exister et de se développer librement. En même temps, nous ne deviendrons pas nous-mêmes un nouvel hégémon. La Russie ne propose pas de remplacer l'unipolarité par la bipolarité, la tripolarité et ainsi de suite, la domination occidentale par la domination de l'Est, du Nord ou du Sud. Cela conduirait inévitablement à une nouvelle impasse.

Et ici, je veux citer les paroles du grand philosophe russe Nikolaï Yakovlevitch Danilevski, qui croyait que le progrès ne consiste pas à aller dans une seule direction, comme certains de nos adversaires nous poussent à le faire - dans ce cas, le progrès cesserait rapidement, dit Danilevski - mais à « parcourir tout le champ, qui constitue le champ d'activité historique de l'humanité, dans toutes les directions ». Et il ajoute qu'aucune civilisation ne peut se vanter de représenter le point le plus élevé du développement.

Je suis convaincu seul le libre développement des pays et des peuples, peut s'opposer à la dictature, que seul l'amour envers l'être humain comme envers le Créateur peut s'opposer à la dégradation des individus, et que seule la complexité épanouie des cultures et des traditions peut s'opposer à l'uniformisation et aux interdits primitifs.

La signification du moment historique d'aujourd'hui est précisément que devant toutes les civilisations, tous les États et leurs associations d'intégration, il existe effectivement des possibilités de développement propre, démocratique et original. Et surtout, nous croyons que le nouvel ordre mondial doit être fondé sur le droit et la loi, être libre, particulier et juste.

Ainsi, l'économie et le commerce mondiaux doivent devenir plus justes et plus ouverts. La Russie considère la formation de nouvelles plates-formes financières internationales comme inévitable, y compris pour les paiements internationaux. Ces plateformes devraient se situer en dehors des juridictions nationales, être sécurisées, dépolitisées, automatisées et ne dépendre d'aucun centre de contrôle unique. Est-ce possible ou non ? Bien sûr que c'est possible. Cela demandera beaucoup d'efforts, les efforts combinés de nombreux pays, mais c'est possible.

Cela éliminerait la possibilité d'abus de la nouvelle infrastructure financière mondiale et permettrait un traitement efficace, rentable et sûr des transactions internationales sans le dollar et les autres monnaies dites de réserve. D'autant plus qu'en utilisant le dollar comme une arme, les Etats-Unis et l'Occident en général ont discrédité l'institution des réserves financières internationales. Elles ont d'abord été dévaluées par l'inflation du dollar et de la zone euro, puis - d'un coup de patte - ils ont fait main basse sur nos réserves internationales.

Le passage aux monnaies nationales va activement gagner du terrain - inévitablement. Cela dépend, bien sûr, de l'état des émetteurs de ces monnaies, de l'état de leurs économies, mais elles vont se renforcer, et ces transactions vont certainement devenir progressivement dominantes. C'est la logique de la politique économique et financière souveraine dans un monde multipolaire.

En outre. Aujourd'hui, les nouveaux centres de développement mondial possèdent déjà des technologies et des développements scientifiques uniques dans toute une série de domaines et, dans de nombreux secteurs, peuvent concurrencer avec succès les entreprises multinationales occidentales.

Il est évident que nous avons un intérêt commun, tout à fait pragmatique, pour un échange scientifique et technologique équitable et ouvert. Ensemble, chacun en profitera davantage que séparément. Les bénéfices devraient revenir à la majorité, et non à des sociétés individuelles super riches.

Comment cela se passe-t-il aujourd'hui ? Si l'Occident vend des médicaments ou des semences de cultures vivrières à d'autres pays, il ordonne de tuer les produits pharmaceutiques et les élevages nationaux, en fait, dans la pratique, tout se résume à cela ; s'il fournit des machines et des équipements, il détruit l'industrie mécanique locale. Lorsque j'étais Premier ministre, je l'ai compris : dès que vous ouvrez le marché pour un certain groupe de produits, c'est fini, le producteur local « coule », et il est presque impossible de relever la tête. C'est ainsi que se construisent les relations. C'est ainsi que les marchés et les ressources sont accaparés, que les pays sont privés de leur potentiel technologique et scientifique. Ce n'est pas un progrès, mais un asservissement, la réduction des économies à un niveau primitif.

Le développement technologique ne doit pas exacerber les inégalités mondiales, mais les réduire. C'est ainsi que la Russie a traditionnellement mis en œuvre sa politique technologique étrangère. Par exemple, en construisant des centrales nucléaires dans d'autres États, nous y créons simultanément des centres de compétence, nous formons du personnel national - nous créons une industrie, nous ne nous contentons pas de construire une entreprise, nous créons une industrie entière. En fait, nous donnons à d'autres pays la possibilité de réaliser une véritable percée dans leur développement scientifique et technologique, de réduire les inégalités et d'amener leur secteur énergétique à un nouveau niveau d'efficacité et de respect de l'environnement.

Permettez-moi de le souligner une fois de plus : la souveraineté, le développement autonome ne signifient en aucun cas l'isolement, l'autarcie, mais au contraire, cela implique une coopération active et mutuellement bénéfique sur des principes justes et équitables.

Si la mondialisation libérale est la dépersonnalisation, l'imposition du modèle occidental au monde entier, l'intégration, au contraire, est le déblocage du potentiel de chaque civilisation au profit de l'ensemble, au profit de tous. Si le mondialisme est un diktat, c'est à cela que tout se résume en fin de compte, l'intégration est le développement conjoint de stratégies communes bénéfiques pour tous.

Dans ce contexte, la Russie estime qu'il est important de lancer activement des mécanismes de création de grands espaces fondés sur l'interaction de pays voisins dont l'économie, le système social, la base de ressources et les infrastructures se complètent. Ces vastes espaces, par essence, constituent la base d'un ordre mondial multipolaire - une base économique. De leur dialogue naît la véritable unité de l'humanité, qui est beaucoup plus complexe, diverse et multidimensionnelle que dans les idées simplistes de certains idéologues occidentaux.

L'unité du genre humain ne se construit pas par le « fais comme moi », « sois comme nous ». Elle est formée en tenant compte et en se fondant sur les opinions de tous, dans le respect de l'identité de chaque société et nation. C'est le principe sur lequel une interaction à long terme dans un monde multipolaire peut se développer.

À cet égard, nous devrions peut-être aussi réfléchir à la manière dont la structure des Nations unies, y compris son Conseil de sécurité, pourrait refléter davantage la diversité des régions du monde. Après tout, le monde de demain dépendra beaucoup plus de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine qu'on ne le croit aujourd'hui, et une telle augmentation de leur influence est sans aucun doute positive.

Permettez-moi de vous rappeler que la civilisation occidentale n'est pas la seule, même dans notre espace eurasien commun. En outre, la majorité de la population est concentrée précisément à l'est de l'Eurasie - où sont apparus les foyers des plus anciennes civilisations de l'humanité.

La valeur et l'importance de l'Eurasie résident dans le fait que ce continent est un complexe autosuffisant qui possède des ressources gigantesques de toutes sortes et un potentiel énorme. Et plus nous nous efforçons d'accroître la connectivité de l'Eurasie, de créer de nouveaux moyens, de nouvelles formes de coopération, plus nous réalisons des progrès impressionnants.

Les activités réussies de l'Union économique eurasienne, la croissance rapide de l'autorité et de l'influence de l'Organisation de Coopération de Shanghai, les initiatives à grande échelle dans le cadre de l'initiative « Une ceinture, une route », les plans de coopération multilatérale pour la mise en œuvre du corridor de transport Nord-Sud et de nombreux autres projets dans cette partie du monde, j'en suis sûr, marquent le début d'une nouvelle ère, d'une nouvelle étape dans le développement de l'Eurasie. Les projets d'intégration ne se contredisent pas, mais se complètent, bien sûr, s'ils sont réalisés par les pays voisins dans leur propre intérêt, plutôt que d'être introduits par des forces extérieures pour diviser l'espace eurasien et le transformer en une zone de confrontation entre blocs.

Une partie intégrante de la Grande Eurasie pourrait être son extrémité occidentale, l'Europe. Cependant, nombre de ses dirigeants sont entravés par la conviction que les Européens sont meilleurs que les autres, qu'ils ne doivent pas participer à des entreprises sur un pied d'égalité avec les autres. Ils ne remarquent même pas qu'ils sont eux-mêmes devenus périphériques et qu'ils sont essentiellement devenus des vassaux, souvent sans droit de vote.

Chers collègues !

L'effondrement de l'Union soviétique a également détruit l'équilibre des forces géopolitiques. L'Occident s'est senti victorieux et a proclamé un ordre mondial unipolaire dans lequel seuls sa volonté, sa culture et ses intérêts avaient le droit d'exister.

La période historique de domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin, le monde unipolaire appartient au passé. Nous nous trouvons à un tournant historique. La décennie qui s'ouvre devant nous est peut-être la plus dangereuse, la plus imprévisible et la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'Occident est incapable de diriger seul l'humanité, mais il tente désespérément de le faire, et la plupart des nations du monde ne sont plus disposées à le supporter. C'est la contradiction majeure de la nouvelle ère. La situation est quelque peu révolutionnaire : les classes supérieures ne peuvent plus et les classes inférieures ne veulent plus vivre ainsi, selon les termes du classique.

Cet état de fait est lourd de conflits mondiaux ou d'une chaîne de conflits, ce qui constitue une menace pour l'humanité, y compris l'Occident lui-même. Résoudre de manière constructive cette contradiction est la tâche historique principale aujourd'hui.

Un changement de cap est un processus douloureux mais naturel et inévitable. Le futur ordre mondial prend forme sous nos yeux. Et dans cet ordre mondial, nous devons écouter tout le monde, tenir compte de tous les points de vue, de toutes les nations, de toutes les sociétés, de toutes les cultures, de tous les systèmes de visions du monde, d'idées et de croyances religieuses, sans imposer une seule vérité à quiconque, et seulement sur cette base, en comprenant notre responsabilité vis-à-vis du destin - le destin des peuples, de la planète - construire une symphonie de la civilisation humaine.

Je voudrais terminer ici en vous remerciant de la patience dont vous avez fait preuve en écoutant mon message.

Merci beaucoup.

source :  Site officiel du Kremlin

traduction  Christelle Néant pour  Donbass Insider

 reseauinternational.net

newsnet 2022-10-28 #12622
En fait, ils jouent toujours pour aggraver la situation, il n'y a rien de nouveau ici non plus. Il s'agit notamment de l'incitation à la guerre en Ukraine, des provocations autour de Taïwan et de la déstabilisation des marchés alimentaires et énergétiques mondiaux. Ce dernier point, bien sûr, n'a pas été fait exprès, il n'y a aucun doute là-dessus, mais en raison d'un certain nombre d'erreurs systémiques commises précisément par les autorités occidentales que j'ai déjà mentionnées.

incroyable affirmation !!
Elle s'attaque précisément à l'hypothèse H2 qui n'est toujours pas coupée
(rappel, H1 = concurrence loyale et ouverte, H2 = entente secrète)

l'effacement de toutes les différences est devenu presque l'essence de l'Occident moderne. Qu'est-ce qui se cache derrière cette réduction ? C'est d'abord la disparition du potentiel créatif de l'Occident lui-même et la volonté de freiner, de bloquer le libre développement des autres civilisations.
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newsnet Note 2022-10-30 #12633
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30/11/2022 lesakerfrancophone.fr  12min #219914

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Désamorcer le conflit avec l'Occident : Le plan Valdaï fonctionnera-t-il ?

Pour décrypter le véritable potentiel du récent discours de Valdaï du président Poutine, pour désamorcer le conflit avec l'Occident, nous devons nous tourner vers le XVe siècle.

Par Alastair Crooke - Le 11 novembre 2022 - Source Strategic Culture

Pour décrypter le véritable potentiel du récent discours de Valdaï du président Poutine, pour désamorcer le conflit avec l'Occident, nous devons nous tourner, paradoxalement, vers le 15e siècle.

25/11/2022 lesakerfrancophone.fr  11min #219639

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Du surréel au réel et au méta-réel

Par Batiushka - Le 31 octobre 2022 - Source The Saker Blog

Le surréel

Pendant un bref instant, nous avons cru que les Monty Python avaient fait leur retour, avec Boris Johnson et Liz Truss. Surréaliste à cause des deux personnages, le premier qui est rentré précipitamment des Caraïbes en rêvant d'un retour victorieux, la seconde qui semble être responsable des attaques terroristes contre les pipelines Nordstream (d'après le téléphone portable de Truss) et le pont de Crimée sur le détroit de Kerch.

17/11/2022 reseauinternational.net  9min #219172

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

L'Euro-Amérique est attendue sur Kin-Dza-Dza pour soins intensifs

par Bertrand Hédouin

L'émission « Soirée » (« Vetcher ») du dimanche 30 octobre 2022 (« Voskresnyj Vetcher ») animée par Vladimir Soloviev (VS), présentateur télé fort renommé en Russie et déjà célèbre en Occident, par exemple pour ne pas être en total accord avec Macron, nous fait connaître des points de vue très intéressants autour de la confrontation Euro-Amérique/Russie à travers notamment l'Ukraine.

12/11/2022 elcorreo.eu.org  12min #218920

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Alastair Crooke : Déconflictualiser [les relations] avec l'Occident : Le plan de Valdai fonctionnera-t-il ?

par Alastair Crooke*

Pour décrypter le véritable potentiel du récent discours de Valdai du président Poutine - pour désamorcer le conflit avec l'Occident - nous devons nous tourner, paradoxalement, vers le 15e siècle.

L' « événement » du 15e siècle a été la « découverte » d'un texte qui a fait irruption dans la Florence des Médicis, plongeant l'Europe dans un tourbillon d'excitation. Il s'agissait d'un ensemble de textes appelés les Hermetica, dont l'existence était bien connue : Ils avaient été vénérés par des écrivains, tels que Clément d'Alexandrie (d.

10/11/2022 reseauinternational.net  5min #218788

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

La Russie annonce le retrait des troupes russes de Kherson et de la rive droite du Dniepr

par Christelle Néant.

Le 9 novembre 2022, le commandant en chef de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, Sergueï Sourovikine, annonçait le retrait des troupes russes de Kherson et de la rive droite du Dniepr, pour éviter aux soldats se trouvant dans cette zone de se retrouver en position d'encerclement.

Depuis plusieurs mois, l'armée ukrainienne bombarde constamment le pont Antonov, et le barrage de la centrale électrique de Novaya Kahovka, provoquant un problème d'approvisionnement de la rive droite du Dniepr, où se trouve Kherson, et faisant peser un risque d'inondation d'une partie importante de la ville et des berges du fleuve.

10/11/2022 arretsurinfo.ch  3min #218782

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Les États-Unis menacent les valeurs traditionnelles russes

Le président Poutine a signé un décret pour contrer « l'idéologie destructrice » diffusée par Washington.

Les actions des États-Unis et d'autres « nations inamicales » - ainsi que des sociétés transnationales, des ONG et des médias - constituent une menace pour les valeurs traditionnelles russes, a déclaré mercredi le Président Vladimir Poutine dans un décret.

Le document appelle à la préservation et à la protection des valeurs qui permettent au pays de défendre et de renforcer sa souveraineté, tout en « préservant le peuple de Russie et en développant son potentiel humain. »

06/11/2022 reseauinternational.net  10min #218510

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Un « jeu dangereux, sanglant et sale »

par Scott Ritter.

Le discours prononcé par Vladimir Poutine au club Valdai la semaine dernière, au lendemain de la publication par l'administration Biden de sa stratégie de sécurité nationale, montre comment les lignes de bataille ont été tracées.

Le discours-programme prononcé par le président russe Vladimir Poutine au Valdai Club jeudi dernier semble avoir mis la Russie sur une trajectoire de collision avec « l'ordre international fondé sur des règles » (OIFR) dirigé par les États-Unis.

05/11/2022 strategic-culture.org  9min 🇬🇧 #218504

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

A 'Dangerous, Bloody & Dirty Game'

Vladimir Putin's address at the Valdai Club last week, coming on the heels of the Biden administration's release of its National Security Strategy, shows how the battle lines have been drawn.

By Scott RITTER

Russian President Vladimir Putin's keynote address at the Valdai Club last Thursday appears to have put Russia on a collision course with the U.S.-led "Rules Based International Order" (RBIO).

02/11/2022 reseauinternational.net  3min #218277

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Pour Nathalie Yamb, le conflit en Ukraine « met à jour l'hypocrisie » de l'ordre mondial

par Sputnik Afrique.

La crise ukrainienne a bien révélé l'hypocrisie chronique qui s'applique dans le comportement de plusieurs États, estime l'activiste panafricaniste Nathalie Yamb. Dans un entretien avec Sputnik, elle cite en titre d'exemple la situation avec les céréales dont une faible proportion a été envoyée vers l'Afrique depuis les ports ukrainiens.

« Ce qui est bien avec ce conflit, c'est qu'il met à jour l'hypocrisie permanente sur laquelle s'était construite l'ordre mondial depuis trop longtemps », a estimé dans une interview à Sputnik l'activiste panafricaniste et camerounaise, Nathalie Yamb.

31/10/2022 thesaker.is  9min 🇬🇧 #218184

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

From the Surreal to the Real to the Meta-Real

By Batiushka for the Saker blog

The Surreal

For one brief moment we thought that Monty Python had made a comeback, starring Boris Johnson and Liz Truss. Surreal because of both characters, the former who returned post-haste from the Caribbean dreaming of a victorious return, the latter who appears to have been responsible for the terrorist attacks on the Nordstream pipelines (so said Truss' mobile phone) and the Crimea-Kerch Bridge.

2 articles 30/10/2022 valdaiclub.com  2min 🇬🇧 #218100

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Norms and Values

Oleg Barabanov

Programme Director of the Valdai Discussion Club; Professor, MGIMO University; Professor, Russian Academy of Sciences

Values determine policy. How true is this statement? The dynamics of international relations in the 21st century is moving from the traditional balance of power and the promotion of interests to the normative and value-based conditionality of foreign policy actions.

30/10/2022 reseauinternational.net  7min #218099

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Poutine : « La situation est, dans une certaine mesure, révolutionnaire »

par Pepe Escobar.

Poutine a effectivement vu juste sur la situation dans laquelle nous nous trouvons : au bord d'une révolution.

Dans un discours global prononcé lors de la session plénière de la 19ème réunion annuelle du Club Valdai, le président Poutine a livré une critique dévastatrice et à plusieurs niveaux de l'unipolarité.

De Shakespeare à l'assassinat du général Soleimani ; des réflexions sur la spiritualité à la structure de l'ONU ; de l'Eurasie en tant que berceau de la civilisation humaine à l'interconnexion de la BRI, de l'OCS et de l'INSTC ; des dangers nucléaires à cette péninsule périphérique de l'Eurasie « aveuglée par l'idée que les Européens sont meilleurs que les autres », le discours a peint une toile digne de Brueghel de « l'étape historique » à laquelle nous sommes confrontés, au milieu de « la décennie la plus dangereuse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

30/10/2022 dedefensa.org  11min #218084

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Poutine et la Grandecrise sous nos yeux

Bloc-Notes

Le discours de Poutine au Forum annuel du Club Valdaï a eu un grand retentissement là où l'on veut bien parler sérieusement de Poutine, en laissant les invectives au frigidaire. Ailleurs, on l'a jugé, comme le font le News York 'Times' et le Washington 'Post' comme un "appel aux conservateurs" ("Conservateurs de tous les pays, unissez-vous"), sinon à y voir un appel à un grand dessein d'euroasiatisme établissant l'empire de la Russie sur le monde.

29/10/2022 thesaker.is  6min 🇬🇧 #218069

 Vladimir Poutine : La domination sans partage de l'Occident sur les affaires mondiales touche à sa fin

Putin: « The situation is, to a certain extent, revolutionary »

by Pepe Escobar, posted with the author's permission and widely cross-posted

In an all-encompassing address to the plenary session of the 19th annual meeting of the Valdai Club, President Putin delivered no less than a devastating, multi-layered critique of unipolarity.

From Shakespeare to the assassination of Gen Soleimani; from musings on spirituality to the structure of the UN; from Eurasia as the cradle of human civilization to the interconnection of BRI, SCO and the INSTC; from nuclear dangers to that peripheral peninsula of Eurasia "blinded by the idea that Europeans are better than others", the address painted a Brueghel-esque canvas of the "historical milestone" facing us, in the middle of "the most dangerous decade since the end of WWII."