27/12/2024 ssofidelis.substack.com  21min #264626

Washington déploie ses mandataires au Xinjiang pour saborder la Chine

Par  Mike Whitney, le 21 décembre 2024

Le groupe séparatiste ouïghour qui a contribué à renverser le gouvernement de Bachar al Assad a  déclaré son intention de retourner au Xinjiang afin de  mener des opérations militaires contre la  République populaire de Chine. Cette annonce suggère que Washington et ses alliés se préparent à ouvrir un autre front dans une guerre qui a déjà plongé de grandes parties de l'Europe de l'Est et du Moyen-Orient dans le chaos. L'annonce a été largement ignorée par les médias occidentaux, mais les analystes estiment que nous sommes peut-être entrés dans une nouvelle phase de la lutte des États-Unis pour préserver une hégémonie en déclin, phase dans laquelle la probabilité d'un affrontement direct entre les États-Unis et la Chine augmente de façon spectaculaire.

En outre, si on part du principe que le sabotage du gazoduc Nordstream par Washington avait pour but d'empêcher l'intégration économique de la Russie dans l'Union européenne, on peut supposer que le même schéma sera appliqué à la Chine. Washington va se servir de ses mandataires ouïghours pour couper les axes essentiels reliant la Chine à l'Europe, bloquant ainsi la montée en puissance d'un super-État de libre-échange qui saperait gravement l'influence régionale des États-Unis. Ce qui signifie qu'il faut s'attendre à une vague d'attaques asymétriques sur des infrastructures vitales pour bloquer le développement de la fameuse "Belt and Road Initiative" de la Chine. Comme toujours, la politique étrangère des États-Unis est guidée par le credo despote appelé "doctrine Wolfowitz", qui stipule ce qui suit :

"Notre premier objectif est de prévenir la réémergence d'un nouveau rival, sur le territoire de l'ex-Union soviétique ou ailleurs, qui représenterait une menace de l'ordre de celle posée autrefois par l'Union soviétique. Telle est la considération dominante qui sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale, qui exige que nous nous efforcions par tous les moyens d'empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources suffiraient, sous un contrôle renforcé, à générer une puissance mondiale".

L'Asie centrale est le lieu où l'empire américain a choisi de mourir. Néanmoins, une superpuissance "acculée", armée jusqu'aux dents et dirigée par des va-t-en guerre rapaces, peut faire des dégâts considérables avant d'être mise au pas. Cela étant dit, la focalisation de Washington sur l'Asie centrale est tout à fait compréhensible, la région étant en passe d'être la plus peuplée et la plus prospère du monde. Voici comment Zbigniew Brzezinski a résumé la situation dans The Grand Chessboard [Le grand échiquier] en 1997 :

"Pour l'Amérique, le principal enjeu géopolitique est l'Eurasie... (p.30)..... L'Eurasie est le plus grand continent du monde et constitue un axe géopolitique. Toute puissance dominant l'Eurasie contrôlerait deux des trois régions les plus évoluées et les plus productives du monde.....Environ 75 % de la population mondiale vit en Eurasie et la plupart des richesses naturelles de la planète s'y trouvent également, tant dans ses entreprises que dans son sous-sol.L'Eurasie représente 60 % du PNB mondial et environ trois quarts des ressources énergétiques mondiales identifiées". (p.31)

Si Brzezinski nous fait prendre conscience de l'importance de l'Eurasie pour les ambitions américaines de maintenir leur emprise sur le pouvoir mondial, l'analyste politique Li Jingjing explique en détail pourquoi les États-Unis ont choisi d'utiliser les Ouïghours comme moyen de déstabiliser l'Asie centrale. Regardez cette 𝕏 vidéo captivante qui explique l'importance géostratégique du Xinjiang, et comment elle a mené à la création du canular du "génocide ouïghour" :

"Li Jingjing - Savez-vous pourquoi les États-Unis veulent séparer le Xinjiang du reste de la Chine ?

"Parce que la situation géographique du Xinjiang revêt une trop grande importance sur le plan géopolitique. Grâce au Xinjiang, la Chine peut apporter à toute l'Eurasie ce qui préoccupe le plus les politiciens américains : la paix.

"Voici pourquoi.

"Tout d'abord, la région autonome ouïgoure du Xinjiang, située dans le nord-ouest de la Chine, relie la Chine à l'Asie centrale. Le Xinjiang a des frontières communes avec huit pays : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde. Le Xinjiang n'est pas seulement une étape clé de l'ancienne route de la soie, c'est aussi une porte essentielle pour l'expansion vers l'ouest de l'actuelle "Belt and Road Initiative". Elle reliera l'Asie de l'Est, l'Asie centrale, l'Asie de l'Ouest et l'Europe.

"C'est dans cette région que le gouvernement américain et plusieurs gouvernements occidentaux ont dépensé des milliards de dollars au cours des dernières décennies pour parrainer le terrorisme, les guerres et les instabilités. C'est la stratégie du "diviser pour régner", car l'Eurasie est trop étendue, et en cas d'union, elle deviendrait trop puissante. Et cela menace les États-Unis dans leur position privilégiée dans le monde, en d'autres termes, dans leur hégémonie mondiale.

"Cependant, l'initiative chinoise "Belt and Road" introduit des infrastructures et le développement économique de la région. Les chemins de fer Chine-Europe transitent par la région, des milliards de dollars d'échanges commerciaux ont lieu dans les ports du Xinjiang et ce développement économique permettra d'élever le niveau de vie des populations de toute la région. Et quand les populations sont en meilleure posture, il n'y a plus de raison de participer aux guerres et au terrorisme.

"Les États-Unis ont donc élaboré un plan : ils ont décidé de soutenir le séparatisme et de couper le Xinjiang de la Chine. Dans les années 1990, Graham E. Fuller, qui a travaillé pour le Conseil national du renseignement et la CIA, a rédigé un rapport intitulé "Le problème du Xinjiang". Dans ce rapport, il expliquait à ses collègues politiciens et universitaires comment jouer la "carte ouïghoure" pour susciter le mouvement séparatiste parmi les Ouïghours afin de déstabiliser et d'endiguer la Chine. Selon le lieutenant-colonel à la retraite Lawrence B Wilkerson, qui fut chef de cabinet du secrétaire d'État Colin Powell,

"'Voici ce que nous avons décidé pour l'Afghanistan. Nous avons occupé l'Afghanistan comme nous avons occupé l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, pendant 50 ans. Cela n'a rien à voir avec Kaboul et la reconstruction de l'État, rien à voir avec la lutte contre les talibans, ni avec la démonstration que nous pouvons nous réconcilier avec les talibans, ni avec la lutte contre un groupe terroriste, quel qu'il soit. C'est la seule puissance réelle des États-Unis à proximité de la 'Belt and Road Initiative' chinoise, qui traverse l'Asie centrale. Si nous voulons avoir un impact sur ce projet avec notre puissance militaire, nous sommes en mesure de le faire en Afghanistan.

"La deuxième raison pour laquelle nous sommes là, c'est que le Pakistan possède le stock nucléaire potentiellement le plus instable de la planète. Nous voulons être en mesure d'intervenir sur ce stock et de le stabiliser si nécessaire.

"Et enfin, c'est parce qu'il y a 20 millions d'Ouïghours que nous sommes là. Et la CIA pourrait monter une opération en exploitant ces Ouïghours, comme Erdogan l'a fait en Syrie contre Assad - ils sont 20 000 à Idlib en Syrie en ce moment. (Voilà pourquoi les Chinois pourraient déployer des militaires en Syrie dans un avenir très proche pour s'occuper de ces Ouïghours qu'Erdogan a invités à venir). La CIA veut déstabiliser la Chine, et se joindre aux Ouïghours pour pousser les Chinois de l'ethnie Han à Pékin à partir de l'intérieur plutôt que de l'extérieur serait le meilleur moyen d'y parvenir".

"Malheureusement pour les États-Unis, le plan américain de séparation de la Chine est en train d'échouer. Les 56 groupes ethniques en Chine s'apprécient et se soutiennent, nous nous sommes unis et nous soutenons les uns les autres comme autant de graines de grenade. Et nous nous unirons au reste du monde pour construire une communauté avec un avenir commun pour toute l'humanité". 𝕏 Comment la CIA prévoit de déstabiliser l'Asie centrale en jouant la carte ouïghoure, Li Jingjing @Jingjing_Li

En bref : le génocide ouïghour est un canular en matière de droits de l'homme, concocté pour justifier de futures hostilités contre la République populaire de Chine. Dans un article récent, le rédacteur en chef Ron Unz a dénoncé cette imposture et a déclaré ce qui suit :

"Pendant plusieurs années, notre gouvernement et nos médias grand public ont fortement promu les allégations d'un génocide chinois des Ouïghours du Xinjiang, en s'appuyant prétendument sur des sources de renseignement secrètes qui m'ont semblé très douteuses. Après avoir visionné ces quatre heures d'images de voyage privées, je considère que ces affirmations incendiaires sont aussi absurdes que tout ce que j'ai pu entendre à ce jour".  Propagande, canulars et réalité chinoise ssofidelis.substack.com, Ron Unz, Unz Review

Voici plus d'informations de Ron Unz :

"De hauts responsables de... l'administration Trump... (ont déclaré) que la Chine commet un "génocide" contre sa population musulmane ouïghoure de la province du Xinjiang, le New York Times et nos autres principaux médias approuvant et amplifiant fortement ces accusations explosives.... J'ai régulièrement dénoncé ces accusations, soulignant qu'elles ne reposent sur aucune preuve tangible, et qu'elles me rappellent fortement les fausses allégations d'armes de destruction massive de Saddam, utilisées pour déclencher notre funeste guerre d'Irak... Ce qui rend ces accusations sur le Xinjiang si totalement absurdes, c'est que cette immense province est totalement ouverte aux touristes chinois et étrangers, qui s'y rendent régulièrement en grand nombre, attirés par ses paysages grandioses et sa culture turque musulmane fascinante. L'idée selon laquelle la Chine commettrait un "génocide" dans une région constamment parcourue par les touristes semble relever de la propagande mensongère la plus absurde qui soit, destinée aux crédules et aux faibles d'esprit".

 Propagande, canulars et réalité chinoise unz.com, Unz Review

Le point de vue d'Unz sur le génocide des Ouïghours se trouve encore conforté par la relation suspecte du groupe avec la CIA, qui suggère que les militants ont été entraînés pour mener à bien l'agenda géopolitique de Washington. Voir cet extrait d'un article de Global Research:

"Le Parti islamique du Turkestan (TIC), une organisation terroriste, a été fondé par des djihadistes ouïghours en 1988, au moment où des soulèvements séparatistes éclataient dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Le Parti islamique du Turkestan, précédemment connu sous le nom de Mouvement islamique du Turkestan oriental, a bénéficié du soutien de la CIA dès sa création.

"De manière contradictoire, le parti islamique du Turkestan, principalement basé dans le nord-ouest du Pakistan, est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, ainsi que par d'autres grands pays comme la Russie et, bien sûr, la Chine et son voisin le Pakistan.

"En 2001, les militants ouïghours se préparaient à la guérilla dans les mêmes camps d'Afghanistan où la CIA et l'État islamique, les services de renseignement pakistanais, avaient autrefois formé des moudjahidines extrémistes afin de faire obstacle aux troupes soviétiques installées en Afghanistan il y a 40 ans. Entre 1990 et 2001, le parti islamique du Turkestan a perpétré plus de 200 actes terroristes, notamment en faisant exploser des véhicules, des marchés et en assassinant des représentants du gouvernement chinois...

"Des séparatistes ouïghours bien connus, comme Anwar Yusuf Turani, né au Xinjiang et fondateur du gouvernement du Turkestan oriental en exil, vivent eux-mêmes dans l'État de Virginie, sur la côte est des États-Unis. Turani a été un instrument consentant dans le jeu de pouvoir de Washington avec la Chine : en juin 1999, il a rencontré le président Bill Clinton et lui a demandé de soutenir les mouvements politiques cherchant à obtenir l'indépendance du Xinjiang. Et Turani a ensuite échangé avec le successeur de Clinton, George W. Bush, qui a promis de soutenir les "droits de l'homme fondamentaux" des "Ouïghours et d'autres vivant en Chine".....

"D'autres éminents exilés ouïghours vivant en Amérique ont appelé à l'indépendance du Xinjiang vis-à-vis de la Chine, comme Rebiya Kadeer, cinq fois nominée pour le prix Nobel de la paix, née au Xinjiang et résidant également dans l'État américain de Virginie.

"Pendant 11 ans, jusqu'en novembre 2017, elle a dirigé le Congrès mondial ouïghour (WUC), dont le siège se trouve à Munich et est partiellement financé par la National Endowment For Democracy (NED). La NED, subventionnée en partie par le Congrès des États-Unis, a une longue histoire d'ingérence en matière de "soft power" dans des États souverains du monde entier : Chine, Nicaragua, Ukraine, etc.

"Le Congrès mondial ouïghour a été créé en avril 2004 par Erkin Alptekin, ancien conseiller de la CIA".

 Seventy Years of U.S. Destabilisation in China. U.S. Sponsored Uyghur Insurgency in Xinjiang globalresearch.ca, Global Research.

Ainsi, un certain nombre de séparatistes ouïghours "vivent en Virginie" (en tant qu'invités de la CIA ?) et nous sommes censés croire que Washington ne s'intéresse qu'aux droits de l'homme ?

C'est absurde. Les États-Unis sont manifestement en train d'armer, d'entraîner et de financer une autre organisation terroriste virulente qu'ils ont l'intention d'utiliser pour infliger une "défaite stratégique" à la Chine, de la même manière qu'ils le font avec la Russie en Ukraine.

Voici un extrait d'un article de l'Asia Times:

"L'effondrement rapide de l'Armée arabe syrienne face à l'avancée de Hayat Tahrir al-Sham, soutenue par la Turquie, a attiré l'attention sur les combattants étrangers présents dans leurs rangs. Au premier rang de ces combattants figurent les Ouïghours de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. Ils ont combattu la Chine dans le cadre du Mouvement islamique du Turkestan oriental, mais se sont rebaptisés "Parti islamique du Turkestan" il y a quelques années.

"Quel que soit son nom, l'organisation a toujours collaboré avec des groupes terroristes tels qu'Al-Qaïda pour soutenir sa quête d'un État ouïghour détaché de la Chine. Voilà pourquoi elle a été désignée comme groupe terroriste par le Conseil de sécurité des Nations unies....

"Des membres du groupe viennent de publier une vidéo en provenance de Syrie appelant au djihad militant contre la Chine. Yang Xiaotong a rédigé un article détaillé sur ce sujet dans l'Asia Times sous le titre "China has cause to be terrified of rebel-run Syrie" [La Chine a de bonnes raisons d'être horrifiée par une Syrie dirigée par des rebelles]. Citons deux des points les plus importants : le Parti islamique du Turkestan recrute des membres en Asie centrale, et pourrait se réimplanter en Afghanistan pour mener des attaques contre le couloir économique Chine-Pakistan.

"Considéré comme le projet phare de la Belt and Road Initiative, le couloir est depuis des années la cible d'attaques de l'Armée de libération du Baloutchistan...

"Le Parti islamique du Turkestan pourrait se réimplanter en Afghanistan... il pourrait s'attaquer au couloir économique Chine-Pakistan... il n'est pas exclu que le Parti islamique du Turkestan veuille frapper à dessein le point faible de la Chine...

"Au-delà des attaques contre le projet"Belt and Road"implanté au Pakistan, une telle motivation opportuniste pourrait également trouver sa pertinence en Asie centrale... Il existe des communautés ouïghoures au Kazakhstan et au Kirghizistan, toujours instable, auprès desquelles le Parti islamiste en Turkestan pourrait trouver des recrues - que ce soit pour mener des attaques contre le projet "Belt and Road" dans cette région ou au Pakistan.....

"Les observateurs doivent également garder à l'esprit le rôle de l'agence du renseignement militaire ukrainienne GUR. Le Washington Post a rapporté que le GUR a joué un rôle dans la campagne éclair de HTS à travers la Syrie.... Néanmoins, le GUR contemporain est également un projet de la CIA, comme l'a rapporté le Washington Post à la fin de l'année 2023.

"Il est donc plausible que la CIA exploite le GUR comme mandataire pour gérer ou au moins encourager l'expansion du parti islamiste du Turkestan dans la région géostratégique de l'Asie centrale, entre la Russie et la Chine".

 La menace séparatiste ouïghoure pourrait s'étendre au-delà du Xinjiang chinois asiatimes.com, Asia Times

Bien entendu, c'est exactement ce qui est en train de se passer. La CIA est directement impliquée dans une guerre hybride contre la Chine qui inclut la destruction de cibles vulnérables essentielles à l'achèvement de l'énorme projet d'infrastructure de Pékin. Quel autre choix s'offre à Washington ? Comme Israël, Washington ne peut préserver sa position privilégiée dans l'ordre mondial en concourant à armes égales avec la Chine qui a déjà dépassé les États-Unis dans presque tous les domaines commerciaux, scientifiques et technologiques. La seule solution pour les États-Unis de maintenir leur fragile emprise sur le monde est d'anéantir tout ce qui menace leur domination, puis de convaincre le monde qu'ils ne luttent que pour la défense des droits de l'homme. Plus d'informations dans le Times of Israël:

"Les militants ouïgours ont tué des centaines, voire des milliers de personnes lors d'attaques menées en Chine au cours d'une insurrection qui dure depuis des décennies, et qui ciblait initialement la police et d'autres symboles de l'autorité chinoise, mais qui, au cours des dernières années, a également touché des civils. Des extrémistes munis de couteaux ont tué 33 personnes dans une gare en 2014. À l'étranger, ils ont fait exploser l'ambassade de Chine au Kirghizstan en septembre de l'année dernière. En 2014, ils ont tué 25 personnes lors d'une attaque contre un sanctuaire thaïlandais populaire auprès des touristes chinois...

"La Chine ressemble à l'Occident, affirment ses représentants : le pays est victime de la terreur, et les Ouïgours sont attirés par l'idéologie jihadiste mondiale plutôt que motivés par des doléances internes...... Seyit Tumturk, un militant ouïghour en Turquie qui s'adresse souvent aux combattants en Syrie,... a déclaré qu'il est impossible pour les militants ouïghours de libérer le Xinjiang... Mais il a ajouté que le projet ambitieux du président chinois Xi Jinping de développer des lignes de chemin de fer, des ports et d'autres infrastructures reliant plusieurs régions à la Chine expose Pékin à des attaques militantes à l'étranger.

"L'État islamique s'est attribué en juin l'enlèvement et le meurtre de deux enseignants chinois dans la province pakistanaise du Baloutchistan, pierre angulaire du projet d'infrastructure de la "Belt and Road Initiative"...

"Les responsables chinois et les analystes occidentaux affirment que l'expérience des Ouïghours dans le creuset jihadiste syrien risque d'exacerber les violences contre des cibles "vulnérables" à l'extérieur de la Chine. Le ministère chinois des affaires étrangères a qualifié le Parti islamique du Turkestan de menace pour la sécurité au Moyen-Orient".

 Uighur militants in Syria look to Zionism as model for their homeland timesofisrael.com, Times of Israël

Ainsi, selon le Times of Israël, le Parti islamique du Turkestan (TIP) est un groupe impitoyable de mercenaires sanguinaires davantage motivés par "l'idéologie djihadiste mondiale que par des doléances internes". C'est cette organisation que les États-Unis ont décidé de soutenir dans leur quête de déstabilisation de la Chine. Les auteurs de l'article du Times ont tiré la même conclusion que l'auteur de l'article de l'Asia Times, à savoir que le mode opératoire des Ouïghours va consister à attaquer des cibles fragiles qui affecteront des infrastructures essentielles, afin d'isoler la Chine de l'Occident pendant que les bases militaires américaines et les alliances dans le Pacifique resserreront l'étau sur le commerce maritime de la Chine.

Quelles cibles ces djihadistes asiatiques choisiront-ils ?

Certains analystes comme Andrew Korybko pensent qu'ils "mèneront des attaques contre le couloir économique Chine-Pakistan..... (qui) est considéré comme le projet phare de l'initiative Belt and Road" dans  Asia Times .

Mais à mon avis, Washington s'attaquera aux centres névralgiques du système de train de fret Chine-Europe (CEFT). Gardez à l'esprit que les États-Unis restent pleinement déterminés à entraver la réémergence d'un rival dans une région qu'ils considèrent comme vitale pour leur Sécurité nationale (l'Asie centrale). Nous devrions donc logiquement nous attendre à ce qu'ils prennent des mesures extraordinaires pour isoler la Chine de l'Europe et, ainsi, jeter les bases d'un étranglement économique. Pour en savoir plus, consultez la The European Financial Review :

"La "Belt and Road Initiative" (BRI) de la Chine aura officiellement dix ans en 2023.... Précurseur essentiel, et sans doute son projet phare le plus important, le train de marchandises Chine-Europe (CEFT) a déjà passé le cap de sa première décennie, de 2011 à 21. Avec 82 itinéraires reliant actuellement près de 100 villes chinoises à environ 200 villes de 24 pays européens et plus d'une douzaine de pays d'Asie centrale, orientale et du Sud-Est, le CEFT a formé un vaste système de fret transcontinental couvrant les deux extrémités de l'Eurasie. Alors que seuls 17 trains de marchandises ont circulé entre la Chine et l'Europe lors de l'année inaugurale du CEFT en 2011, 60 000 trains au total auront traversé le continent eurasiatique et ses bordures maritimes d'ici le 16 octobre 2022, date d'ouverture du 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC) à Pékin.

"Alors que le CEFT entre dans sa deuxième décennie, préparé à une croissance constante, une question cruciale se pose : la guerre de la Russie contre l'Ukraine perturbe-t-elle le CEFT, et de quelle manière ? D'une part, le CEFT dépend fortement de la Russie, qui constitue à la fois le terminus et le couloir le plus important, avec 37 % de tous les CEFT jusqu'en 2021, devant l'Allemagne (24,3 %) et la Pologne (23,4 %). D'autre part, le CEFT est ancré dans un vaste réseau de villes majeures et secondaires, avec une flexibilité et des capacités de résistance bien ancrées pour faire face à la tempête ukrainienne.

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 a jeté un grand froid géopolitique sur le réseau de fret eurasien basé sur le CEFT... Les perturbations sont considérables, car cette guerre est le plus grand conflit européen depuis huit décennies, avec de graves retombées géopolitiques... Des perturbations pourraient se produire... car les entreprises européennes évitent de recourir au chemin de fer russe, craignant des sanctions économiques...

"Alors que la guerre en Ukraine fait perdurer les tensions géopolitiques, le vaste réseau urbain du CEFT a acquis une robustesse suffisante grâce à son expansion permanente, à l'amélioration de ses infrastructures et à sa capacité d'adaptation opérationnelle. Ces qualités peuvent garantir la durabilité du CEFT en tant que système de fret à l'échelle de l'Eurasie".

 Les infrastructures de fret de l'Eurasie et la guerre de la Russie en Ukraine, Chicago Council on Global Affairs

Alors que les sanctions économiques imposées à la Russie ont réduit d'environ 50 % le trafic de fret le long de la route du Nord, le blocus improvisé de la mer Rouge par les Houthis a eu un impact considérable sur le transport maritime par le canal de Suez. Ces menaces croissantes pour la sécurité mondiale ont déplacé le trafic vers la route internationale de transport transcaspienne (TITR), une route commerciale reliant la mer Noire et le Caucase à la steppe d'Asie centrale. Ce couloir dit médian, qui "emprunte le tracé de l'ancienne route de la soie", offre une alternative viable à la route septentrionale, mais il est également confronté à ses propres défis en matière de sécurité et d'infrastructures.

Il est malheureusement à craindre que les stratèges américains en matière de politique étrangère ne se concentrent sur ce couloir intermédiaire, qu'ils considèrent comme le principal point d'étranglement susceptible de perturber les services de transport de fret de la Chine vers l'Europe. Une fois de plus, les États-Unis ne sauraient gagner leur guerre contre la Chine s'ils ne parviennent pas à affaiblir le pays par le biais de sanctions, d'un isolement et d'une guerre par procuration persistante. Washington se prépare à bloquer ou à saboter les flux commerciaux de la Chine vers l'Europe, tout comme il a saboté le flux de gaz russe vers l'Europe. Les jihadistes ouïghours seront, semble-t-il, mis à contribution pour mener à bien ces opérations.

Washington exploitera en outre toute réaction excessive de Pékin pour déployer la marine américaine afin de bloquer les livraisons d'énergie à la Chine, empêchant ainsi le pays d'accéder aux ressources indispensables au chauffage des habitations et à l'approvisionnement en énergie des industries. La Chine importe plus de 70 % de son pétrole, et se trouve donc vulnérable aux mesures hostiles de sanctions.

Les États-Unis ont utilisé cette même stratégie contre le Japon quelques mois avant l'attaque de Pearl Harbor, et mesurent donc parfaitement les implications de leurs actions.

Bref, les élites occidentales ont déjà fait savoir qu'elles sont prêtes à tout pour préserver la suprématie mondiale de l'Amérique. Et si cela implique une guerre nucléaire, qu'il en soit ainsi.

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