Beaucoup se réveillent soudain pour dénoncer le libéralisme. Ah oui c'est mal, ah oui on vote contre notre propre intérêt, ah ben dis donc il y a la crise et c'est de la faute aux banquiers. Même les racistes ont brusquement converti leur inouï "c'est de la faute aux arabes" (qui servait à faire détourner le regard des vraies causes) en un "c'est de la faute aux capitalismeuh". Ils disent ça par clientélisme, sans le penser vraiment, ni sans la moindre auto-critique.
Mais la question est résolue, les gens ont déjà voté pour macron, et la question de l'apocalypse financier ne leur a pas du tout effleuré l'esprit. Le vote est entériné, maintenant pour le second tour il ne reste plus qu'à signer le chèque en blanc, finaliser la transaction.
Je veux dire qu'il est futile de convaincre les gens que le libéralisme va les ruiner, ou qu'ils ont eu tort. D'une part ils s'en rendront bien compte par eux-mêmes, et d'autre part la réponse du peuple est déjà tombée. Il ne reste plus qu'à analyser les causes de cette réponse. Il n'est plus temps d'argumenter pour les faire changer d'avis, puisque le vote est passé.
Alors bien sûr, il y en a qui rigolent bien et sabrent le champagne, ce sont ceux qui ont financé la campagne de macron en lui assurant qu'on verrait sa tête partout, dans tous les journaux, sous un jour favorable. Beaucoup on pu se dire que les gens ne seraient pas si bêtes, mais finalement ça a bien marché. Il auraient pu vendre n'importe quoi, puisque c'est leur métier.
Parmi les causes aussi on peut se dire que les gens ont voté pour un riche, parce qu'ils aiment les riches, et que ça les fait rêver. Ils ne se rendent pas compte que cette richesse est celle dont on les a dépouillé.
Ensuite, après le conditionnement médiatique et la soumission volontaire, il y a la somme d'ignorance qui est le fait des étudiants qui se sont laissés convaincre par des mots creux et des impressions totalement superficielles, largement suffisantes pour, en les relayant, avoir l'air malin le temps d'une soirée, devant ses petites camarades.
Enfin il y a le fait que cette fin de cycle de l'histoire de l'humanité ne pouvait pas se terminer sans une démonstration frappante de l'inanité du modèle économique, dont on sait très bien (sinon je vous en informe) qu'il va tuer une bonne centaine de millions de personnes dans les cinq années à venir, voyant la population mondiale diminuer. En france on pourra voir dix millions de morts, de sorte que chacun ai vu un membre de sa famille mourir devant ses yeux. C'est pour cela que les gens ont voté, sans le savoir, mais sans tarder à apprendre que macron lui, il le savait déjà, ainsi que certaines personnes dans la confidence (dont moi, par mégarde).
Le seul réflex digne à avoir est d'entrer en révolution contre les élites et contre l'oligarchie, et le fait même qu'il soit autorisé de tirer des profits privés d'activités commerciales. Il faut ruiner ces élites en leur disant que leur monnaie, qu'ils ont entièrement spoliée, n'a plus cours. Il faut rebâtir une civilisation fondée sur le partage, l'équité, la coopération et la recherche d'objectifs nobles à long terme. Il faut déjouer, et oublier, faire comme si n'existaient pas, ceux qui se sont emparés du pouvoir et des institutions. On peut très bien en créer de meilleures facilement, et leur foi en elles suffire à faire leur légitimité.
Pour cela, il ne reste qu'à attendre quelques semaines ou mois que le sieur macron (bernard ou jean-luc de son prénom, je sais plus) fasse son premier faux-pas, et irrite ceux qui ont voté pour lui. Là encore, il ne va pas avoir besoin d'être très patient pour que ça arrive.