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Projet de loi reprenant des mesures de l'état d'urgence et création d'une nouvelle instance : les mesures annoncées par l'Elysée n'ont pas convaincu tout le monde, certains les jugeant insuffisantes, d'autres dénonçant une atteinte aux libertés.
«Ce sont quasiment toutes les mesures de l'état d'urgence qui vont se retrouver dans le droit commun» : c'est ainsi que Le Monde décrit l'avant-projet de loi antiterroriste que le gouvernement d'Edouard Philippe a transmis au Conseil d'Etat le 7 juin.
Le quotidien, qui a consulté le texte, rapporte certaines des mesures proposées : assignations à résidence, perquisitions administratives ou encore fermetures de lieux de culte. Comme dans l'état d'urgence, celles-ci seront uniquement du ressort du ministère de l'Intérieur et des préfets, sans qu'un juge n'intervienne.
L'état d'urgence inscrit dans le droit commun ?
Le projet de loi, qui doit permettre de sortir du régime d'exception, doit être présenté en Conseil des ministres le 21 juin, en même temps qu'un autre projet visant à prolonger l'état d'urgence jusqu'en en novembre 2017.
Sur Twitter, l'information a beaucoup fait réagir. Une internaute a notamment tourné en dérision la stratégie du gouvernement, consistant selon elle à intégrer les dispositions de l'état d'urgence dans une une nouvelle loi, pour ensuite annoncer la sortie de l'état d'urgence.
D'autres se sont inquiétés que ce projet de loi, s'il était adopté, ne menace les libertés individuelles.
Une nouvelle instance antiterroriste créée
En parallèle, l'Elysée a annoncé dans un communiqué de presse le 7 juin la mise en place d'un centre national de contre-terrorisme, qui sera placé sous le contrôle du président Emmanuel Macron.
Décidée lors du Conseil de défense du même jour, la création de cette instance vise, selon le gouvernement, à assurer une meilleure coordination entre les différents services engagés dans la lutte contre le terrorisme.
La mesure n'a pas convaincu Jérôme Rivière, candidat Front national aux législatives dans le Var. Interrogé sur la chaîne C8, il a en effet jugé qu'il était difficile de croire qu'Emmanuel Macron lutterait efficacement contre le terrorisme en réduisant le budget de la défense.
Du côté des internautes, certains ont choisi de tourner en dérision l'annonce de l'Elysée.
L'hebdomadaire Marianne, lui, s'interroge dans un article : «La "task force" anti-Daech de Macron, de la poudre de perlimpinpin ?»
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