14/07/2018 huffingtonpost.fr  4 min #143647

Il est l'heure de se réveiller du cauchemar écologique dans lequel nous plonge le projet de mine d'or en Guyane

"Il est l'or Monseignor, l'or de se réveiller"

Oui, il est l'heure, il est l'heure de se réveiller de ce cauchemar  écologique dans lequel nous plonge le méga projet de mine d'or en Guyane et auquel Emmanuel Macron a personnellement apporté son soutien.

Alors disons le haut et fort: une mine verte, c'est comme la souris verte de Robert Desnos, cela n'existe pas! Une mine détruit nécessairement la nature qui l'entoure, cela tient aux techniques d'extraction, destructrices par nature.

Le bureau de recherche géologique et minière (BRGM), qui est l'établissement public de référence sur le sujet déclarait encore récemment: "Il n'existe à l'heure actuelle aucune alternative adéquate à l'utilisation du cyanure pour l'extraction de l'or".

Les Guyanais connaissent bien les ravages du cyanure. La forêt de Guyane paye déjà au prix fort l'extraction de l'or par des gangs d'orpailleurs illégaux. Là est la responsabilité du gouvernement français, faire respecter le droit des Guyanais à vivre en paix et en bonne santé sur leur sol. La Montagne d'Or loin de s'y substituer aux braconniers de l'or, ne fera que rajouter des dégâts aux dégâts.

Or, la forêt guyanaise est un trésor, un vrai celui-ci. Fruit de millions d'années d'évolution, elle abrite une extraordinaire diversité de formes de vie, qui pourraient même être détruites avant d'avoir été découvertes. Cette richesse naturelle ne nous appartient pas, nous l'avons simplement héritée de celles et ceux qui avant nous, en ont pris soin. Notre devoir est de la transmettre intacte aux générations qui viendront après nous.

Ce délire productiviste qu'est la Montagne d'Or nous ramène donc aux pires heures de l'économie de destruction, celle qui a conduit à la situation catastrophique à laquelle nous sommes toutes et tous confrontés.

Les héritiers de cet "anti-modèle" économique qu'est le productivisme voient en toute chose, une richesse à exploiter pour la transformer en monnaie. Peu leur importe les dégâts commis, les dizaines de milliers de tonnes de cyanure déversés, les centaines d'hectares de forêt rasés, le réchauffement du climat, les espèces vivantes détruites, l'empoisonnement des gens, seul compte à leurs yeux les montagnes de profits qu'ils pourront amasser.

Aux appétits de qui abandonne-t-on la forêt, la végétation, la faune et les sous sols Guyanais? Qui sont ces personnes qui estiment avoir le droit de détruire notre environnement pour leur seul profit?

Nommons-les:

Montagne d'or est porté par deux entreprises russe et canadienne.

La première NordGold est la propriété de l'oligarque, Alexey Mordashov, 93e fortune mondiale, protégé de Poutine, premier aciériste russe et pas spécialement connu pour ses états de service écologistes.

Columbus Gold, quant à elle, est une jeune entreprise canadienne pleine d'ambition. Elle vise à la position de numéro un de l'extraction minière en Guyane. Montagne d'Or n'est que le premier chantier d'une longue liste. Rompue à l'art du lobbying, elle a pris soin de s'adjoindre les conseils de haut-fonctionnaires français dont un ancien directeur de cabinet au ministère de l'écologie qui met désormais son carnet d'adresse au service de la destruction du vivant

La décision du gouvernement d'autoriser l'exploitation de la montagne d'or porte l'empreinte du "macronisme" qui marrie si naturellement l'appétit insatiable des milieux du business pour une affaire juteuse et une haute fonction publique qui a totalement perdu le fil de l'intérêt général.

Au fond la montagne d'or est emblématique de cette économie de la prédation que certains gouvernements refusent de stopper en dépit des menaces irréversibles qui pèsent notamment sur la biodiversité. Concrètement, en Guyane, le gouvernement français s'apprête à donne le feu vert à la disparition de près de 150 espèces de vie végétale et animale.

A leur appétit de destruction, opposons-leur notre volonté de préserver ce qui peut encore l'être, ici en Guyane, là à Notre-Dame des Landes, à Europa City contre le pharaonique projet de centre commercial sur les dernières terres arables autour de Paris, en somme partout où la vie doit prospérer, plutôt que leurs profits.

 huffingtonpost.fr

 Commenter

Référencé par :

1 article