12/07/2019 2 articles les-crises.fr  26 min #159056

Les révélations de Wikileaks : N°2 - La fuite qui a jeté une lumière crue sur la guerre en Afghanistan

Source :  Consortium News, Elizabeth Vos, 09-05-2019

Le 9 mai 2019

Elizabeth Vos nous rappelle la déflagration que les Journaux de guerre afghans ont provoquée lorsqu'ils ont révélé la minoration du nombre de victimes civiles, l'existence d'un escadron de la mort piloté pas les États-Unis et le rôle secret du Pakistan dans le conflit.

Cet article est le deuxième d'une série rétrospective retraçant les principales réalisations de WikiLeaks qui ont transformé le monde depuis sa fondation en 2006. Cette série prend le contre-pied des médias mainstream qui ne parlent que de la personnalité de Julian Assange sans s'intéresser au bilan de WikiLeaks. Car après tout, ce sont bien les révélations de WikiLeaks sur les crimes et la corruption des gouvernements qui ont valu à Assange d'être poursuivi par les États-Unis, puis finalement arrêté le 11 avril dernier.

Trois mois après la publication de la  vidéo « Collateral Murder », WikiLeaks a publié le 25 juillet 2010 une série de documents secrets américains concernant la guerre en Afghanistan. Ces documents ont notamment révélé la dissimulation du nombre de victimes civiles, l'existence d'un escadron de la mort dirigé par les États-Unis et le rôle secret du Pakistan dans le conflit. La publication des  Journaux de guerre afghansa contribué à mettre le gouvernement américain sur la voie de la confrontation avec le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, et finalement à son arrestation le mois dernier.

Les Journaux de guerre ont été rendus publics par Chelsea Manning, qui était à l'époque analyste des renseignements de l'armée américaine et qui, du fait de son habilitation « top secret », avait le droit d'accéder aux registres. Manning n'a approché WikiLeaks qu'après avoir fait des recherches sur cette organisation et après avoir  tenté en vain de divulguer les fichiers au New York Times et au Washington Post.

L'une des principales controverses autour de la publication de ces rapports militaires concernait  l'accusation que des détails opérationnels auraient été divulgués, ce qui aurait aidé les Talibans sur le champ de bataille, et que publier le nom d'informateurs de la coalition américaine avait mis leurs vies en danger.

Chelsea Maning en 2017. (Vimeo)

Malgré la croyance largement répandue selon laquelle WikiLeaks publierait sans précaution des documents bruts, seuls  75 000 des  92 201 dossiers militaires internes de l'armée américaine relatifs à la guerre en Afghanistan (entre  2004 et 2010) ont finalement été publiés.

WikiLeaks  a expliqué avoir temporisé la publication de tant de documents parce que Manning avait insisté pour cela: « Nous avons retardé la publication de quelque 15 000 rapports de l'ensemble des archives dans le cadre d'un processus de minimisation des dommages exigé par notre source. »

Manning  a témoigné devant une cour martiale en 2013 que les documents n'étaient pas « très sensibles » et ne concernaient pas des opérations militaires en cours.

« En tant qu'analyste, je considérais les SigActs [Significant Activities, Activités importantes, NdT] comme des données historiques. Il peut s'agir d'une attaque à l'aide d'engins explosifs improvisés ou EEI, d'un échange de tirs d'armes légères et de petit calibre ou ALPC avec une force hostile, ou de tout autre événement impliquant une unité spécifique documenté et enregistré en temps réel.

« A mon avis, l'information contenue dans un seul SigAct ou groupe de SigActs n'est pas très sensible. Les événements décrits dans la plupart des SigActs impliquent soit des engagements ennemis, soit des pertes. La plupart de ces renseignements sont rendus publics par le bureau des affaires publiques... Les rapports SigActs saisissent ce qui se passe un jour donné à un moment précis. Ils sont créés immédiatement après l'événement et sont potentiellement mis à jour sur une période de quelques heures jusqu'à la publication de la version finale sur le Combined Information Data Network Exchange [CIDNE, Réseau d'échange d'informations combinées, NdT].

Bien que les rapports SigAct soient sensibles au moment de leur création, leur sensibilité se dissipe normalement dans les 48 à 72 heures lorsque l'information est rendue publique ou que l'unité concernée n'est plus dans la région et n'est plus en danger.

Je crois comprendre que les rapports SigAct demeurent classifiés uniquement parce qu'ils sont conservés au sein du CIDNE... Tout ce qui se trouve sur le CIDNE-I [Irak, NdT] et le CIDNE-A [Afghanistan, NdT], y compris les rapports SigAct, était traité comme une information classifiée. »

Manning a témoigné que les données qu'elle avait divulguées avaient été « nettoyées » de tout renseignement sensible. Elle  a expliqué plus en détail dans sa cour martiale les raisons qui l'ont amenée à divulguer les documents. Elle a dit :

« Je crois que si le grand public, en particulier le public américain, avait accès à l'information contenue dans les tables CIDNE-I et CIDNE-A, cela pourrait déclencher un débat national sur le rôle de l'armée et de notre politique étrangère en général comme [mot manquant] en ce qui concerne l'Irak et l'Afghanistan.

Je croyais également que l'analyse détaillée des données sur une longue période par différents secteurs de la société pourrait amener la société à réévaluer la nécessité ou même le désir de s'engager dans des opérations antiterroristes et anti-insurrectionnelles qui ignorent la dynamique complexe des personnes qui vivent quotidiennement dans l'environnement affecté. »

WikiLeaks  a expliqué les raisons pour lesquelles il a publié les documents de Manning :

« Les rapports ne couvrent généralement pas les opérations top-secrètes ou les opérations européennes et autres opérations des forces de la FIAS [Force Internationale d'Assistance à la Sécurité, NdT]. Cependant, lorsqu'une opération combinée impliquant des unités régulières de l'Armée de terre a lieu, les détails concernant les partenaires de l'Armée de terre sont souvent révélés.

Par exemple, un certain nombre d'opérations sanglantes menées par la Task Force 373, une unité secrète d'assassinat des forces spéciales américaines, sont exposées dans le journal - y compris une descente qui a entraîné la mort de sept enfants. Ces archives montrent la vaste gamme de petites tragédies qui ne sont presque jamais rapportées par la presse, mais qui sont à l'origine de l'écrasante majorité des morts et des blessés. »

Constatations importantes :

Taire le nombre de victimes civiles

Enterrement de civils afghans. (Ariana News)

Les Journaux documentaient les dissimulations et les fausses déclarations concernant les décès de civils. Le Guardian  a signalé que les documents illustraient au moins 21 occasions distinctes où des troupes britanniques auraient tiré ou bombardé des civils afghans, y compris des femmes et des enfants. « Certaines pertes ont été accidentellement causées par des frappes aériennes, mais beaucoup impliqueraient aussi des troupes britanniques tirant sur des conducteurs désarmés ou des motocyclistes qui s'étaient approché "trop près" des convois ou des patrouilles », a rapporté le journal.

« Parmi les erreurs sanglantes commises aux dépens des civils, telles qu'elles sont consignées dans les rapports militaires, on peut citer le jour où des troupes françaises ont mitraillé un autobus rempli d'enfants en 2008, en blessant huit d'entre eux. Une patrouille américaine a également mitraillé un bus, blessant ou tuant 15 de ses passagers, et en 2007, les troupes polonaises ont tiré au mortier sur un village, tuant des participants à un mariage, y compris une femme enceinte, apparemment en représailles », a déclaré le Guardian.

Les Journaux de guerre ont révélé un camouflage des victimes civiles et de preuves potentielles de crimes de guerre. Ces rapports détaillés montrent les attaques des forces de la coalition contre des civils, les tirs amis et les attaques des forces afghanes entre elles - ce que l'on appelle des attaques « green on green » (allié contre allié), a dit le Guardian. Au moins 20 cas de tirs amis  ont été signalés. Assange a déclaré dans un  affidavit écrit remis en 2013 que les rapports documentaient « des dossiers détaillés sur la mort de près de 20.000 personnes ».

Le Pakistan soutient des groupes terroristes

Des Talibans à Herat, Afghanistan, 2001. (Wikipédia)

Parmi les révélations importantes des Journaux de guerre afghans : les États-Unis pensent que le Pakistan a joué un rôle secret dans la guerre d'Afghanistan.

« Plus de 180 fichiers des services de renseignement dans les Journaux de guerre afghans, dont la plupart ne peuvent être confirmés, détaillent les accusations selon lesquelles la principale agence d'espionnage du Pakistan a fourni, armé et entraîné l'insurrection depuis au moins 2004 »,  a rapporté le Guardian.

« Le service d'espionnage militaire pakistanais a guidé l'insurrection afghane d'une main cachée, alors même que le Pakistan reçoit plus d'un milliard de dollars par an de Washington pour son aide dans la lutte contre les militants », a écrit le  New York Times le jour même de la publication des Journaux de guerre afghans.

Guerre psychologique sur les ondes

Les Journaux de guerre afghans ont illustré la mise en œuvre  d'opérations psychologiques soutenues par les États-Unis et la coalition par l'intermédiaire de stations de radio afghanes.

« Plusieurs rapports des unités d'opérations psychologiques de l'armée américaine et des équipes de reconstruction provinciale (également appelées PRT, des équipes hybrides civilo-militaires chargées de reconstruire l'Afghanistan) montrent que les stations de radio afghanes locales étaient sous contrat américain pour diffuser du contenu produit par les États-Unis. D'autres rapports montrent des militaires américains se référant apparemment aux journalistes afghans comme étant "nos journalistes" et les orientant dans leur travail » - Yahoo News, le 27 juillet 2015.

 Un document de juin 2007, classé « secret », décrit également l'autocensure présumée dans les médias pakistanais :

« Les opérateurs de télévision câblée pakistanais signalent qu'ils subissent des pressions constantes (lire "des exigences") pour bloquer les émissions d'informations émanant de trois chaînes d'infos. La plupart des réseaux du câble se conforment aux directives gouvernementales qui se sont répercutées sur les usagers du réseau câblé le 1er juin. Ce jour-là, toutes les compagnies de câble du Pakistan ont cessé de diffuser la chaîne ARY News, tandis que AAJ TV est devenue indisponible dans 70 pour cent du pays. (Reftel.) À partir du 5 juin, 17h, heure locale, ARY était de nouveau disponible dans tout le Pakistan. Nous essayons de vérifier si le réseau s'autocensure. »

Task Force 373

Les Journaux de guerre afghans ont décrit les activités de la Task Force 373, une unité dont l'existence était inconnue avant la publication de WikiLeaks en 2010. Au moins 200 incidents impliquant la-dite unité  ont été trouvés dans les Journaux de guerre afghans.

« La coalition de l'OTAN en Afghanistan a utilisé une unité "noire" non divulguée des forces spéciales, la Task Force 373, pour traquer des cibles pour élimination ou détention sans procès. Les détails de plus de 2 000 personnalités des talibans et d'Al-Qaïda figurent sur une liste "à tuer ou à capturer", connue sous le nom de JPEL [Joint Prioritized Effects List, liste commune des effets prioritaires, NdT] », a rapporté le  Guardian le jour de la publication des Journaux de guerre afghans.

 L'article ajoute : « Dans de nombreux cas, l'unité a entrepris de capturer une cible pour l'interner, mais dans d'autres cas, elle les a simplement tués sans tenter de les capturer. Les registres révèlent que la TF 373 a également tué des civils, hommes, femmes et enfants et même des policiers afghans qui s'étaient trouvés sur son chemin par hasard. »

Le  Huffington Posta également écrit au sujet de la Task Force 373 dans les semaines qui ont suivi la publication des documents par WikiLeaks : « Les données de Wikileaks suggèrent qu'un total de 2 058 personnes figuraient sur une liste secrète appelée "Liste commune des effets prioritaires" (JPEL) et étaient considérées comme des cibles "à tuer/ à capturer" en Afghanistan. Fin décembre 2009, 757 prisonniers au total - très probablement de cette liste - étaient détenus au centre d'internement de Bagram, une prison gérée par les États-Unis sur la base aérienne de Bagram. »

Réaction de la presse et collaboration avec elle

Un article en une du New York Times à propos des Journaux de guerre afghans.

La publication par WikiLeaks des Journaux de guerre afghans fut une révolution en ce qu'il s'agissait de la première fois que WikiLeaks coordonnait ses activités, avant publication, avec de grands organismes de presse tels que le  New York Times,  Der Spiegel et  The Guardian.

Les médias grand public, qui, depuis l'élection présidentielle américaine de 2016, critiquent vivement WikiLeaks et Assange, ont participé activement à la publication des Journaux de guerre afghans. WikiLeaks a fourni en avance les Journaux de guerre au Guardian, au New York Times et à Der Spiegel avec un arrangement selon lequel ils publieraient des articles le jour même où WikiLeaks rendait les archives publiques.

Le  Guardian a décrit le projet comme une « collaboration unique entre le Guardian, le New York Times et le magazine Der Spiegel en Allemagne pour passer au crible l'immense quantité de données à la recherche de matériel d'intérêt public et pour distribuer dans le monde entier ce dossier secret sur la nation la plus puissante du monde en guerre ».

 Der Spiegel a décrit le processus comme consistant à examiner le contenu puis à comparer les données avec des rapports indépendants, et a écrit sur le consensus entre les trois organes de presse qui travaillaient avec WikiLeaks : « Les éditeurs étaient unanimes dans leur conviction qu'il y a un intérêt public justifié pour ce contenu parce qu'il permet une compréhension plus approfondie d'une guerre qui se poursuit aujourd'hui après presque neuf ans ».

Assange lors de la conférence de presse pour la sortie des Journaux de guerre afghans.

Dans une  interview accordée en 2011, Assange a parlé de ses partenariats avec les médias privés. « Nous nous sommes associés à une vingtaine de journaux à travers le monde pour accroître l'impact global, notamment en encourageant chacun de ces organismes de presse à être plus audacieux », a-t-il déclaré.

« Cela les a rendus plus courageux, même si ça n'a pas entièrement fonctionné dans le cas du New York Times. Par exemple, l'une des histoires que nous avons trouvées dans les Journaux de guerre afghans provenait de la "Task Force 373", un commando assassin des forces spéciales des États-Unis.

« La Task Force 373 procède à des assassinats en suivant une liste noire désignant 2000 personnes en Afghanistan, et le gouvernement de Kaboul est plutôt mécontent de ces exécutions extrajudiciaires - il n'existe pas de procédure impartiale pour ajouter un nom sur la liste ou pour retirer un nom de cette dernière. Vous n'êtes pas informé si vous êtes sur la liste, qui s'appelle la Joint Priority Effects List, ou JPEL. C'est censé être une liste de gens à capturer ou à tuer.

« Mais vous pouvez voir dans les documents que nous avons publiés qu'environ 50 pour cent des cas étaient des meurtres uniquement - il n'y a pas d'option "capturer" quand un drone lâche une bombe sur quelqu'un. Dans certains cas, la Task Force 373 a tué des innocents, y compris un cas où ils ont attaqué une école, tué sept enfants et aucune cible légitime, et tenté de couvrir l'affaire.

« Cette découverte est devenue une couverture du Spiegel. C'est devenu un article du Guardian. Un article a été écrit pour le New York Times par le correspondant pour la sécurité intérieure Eric Schmitt, mais il fut annulé. Il n'est pas paru dans le New York Times. »

Le jour de la publication des Journaux de guerre afghans, Assange a déclaré dans une  vidéo publiée par le Guardian : « C'est le rôle du bon journalisme de s'attaquer aux puissants, et lorsqu'ils sont pointés du doigt, il y a toujours une mauvaise réaction. Nous voyons donc cette controverse et nous pensons qu'il est bon de s'y engager, et en l'espèce, cela montrera la vraie nature de cette guerre. »

La réaction de la presse à la publication des Journaux de guerre a été loin d'être unanimement positive.

Maximilian Forte a décrit le problème dans le magazine  Counterpunch : « Wikileaks semble maintenant dépendre d'individus qui passeraient en revue des milliers de documents en privé, pour ensuite publier leurs conclusions en dehors des journaux, dans plusieurs mois, au sujet d'événements qui se sont produits il y a peut-être des années. Ça convient bien pour les historiens, mais pas vraiment pour les militants anti-guerre qui s'occupent de l'immédiat, du présent. »

Cependant, un tel sentiment fait fi de la publication coordonnée des documents avec les journaux de référence de trois pays. Des activistes anti-guerre et des  artistes ont bien  utilisé les documents, en particulier à l'aide de techniques de  visualisation de données.

Un reportage télévisé de CBS diffusé dans les jours qui ont suivi la publication désignait WikiLeaks comme un « site web mystérieux ».

Réaction de l'armée

Selon  l'affidavit d'Assange, trois jours seulement après la publication des Journaux de guerre afghans le 25 juillet, le département américain de la Défense et le FBI ont intensifié leurs efforts pour poursuivre en justice Assange et neutraliser WikiLeaks.

Assange  a déclaré :

« En raison de la publication des Journaux de guerre afghans et de l'information selon laquelle WikiLeaks avait l'intention de publier des centaines de milliers de câbles diplomatiques américains, les responsables du gouvernement américain ont commencé à tenter de délégitimer les protections juridiques dont WikiLeaks bénéficie en tant qu'éditeur en présentant la plateforme comme un adversaire opposé aux intérêts nationaux des États-Unis. »

Un  article publié par le Département de la Défense le 29 juillet 2010 a depuis été supprimé, mais a été récupéré grâce à des services d'archivage. Le rapport dit en partie :

« Le ministre de la Défense Robert M. Gates a annoncé qu'il avait demandé au FBI d'aider les autorités du Pentagone à enquêter sur la fuite des documents classifiés publiés par WikiLeaks. Gates et l'amiral de la marine Mike Mullen, président de l'état-major interarmées, ont condamné la fuite de la manière la plus ferme possible lors d'un briefing du Pentagone aujourd'hui. »

L'article disait : « En faisant appel au FBI pour aider l'enquête, on s'assure que le ministère disposera de toutes les ressources nécessaires pour enquêter et évaluer cette atteinte à la sécurité nationale, a dit le secrétaire d'État, notant que l'utilisation du Bureau garantit que l'enquête pourra s'effectuer sans entrave. »

Dans les jours qui ont suivi la publication, Michael Hayden, ancien directeur de la NSA qui a également été chef de la CIA sous le président George W. Bush de 2006 à 2009, a qualifié la publication des Journaux de guerre de  « tragédie ».

Réponse politique

Le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement Obama, le général James Jones, a qualifié cette publication de « menace à la sécurité nationale qui pourrait mettre la vie des Américains et de nos partenaires en danger ».

Le candidat aux présidentielles du parti Démocrate, John Kerry, a qualifié la publication des Journaux de guerre afghans d'« inacceptable et illégale ».

Lors d'un  point de presse, l'attaché de presse de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a déclaré que WikiLeaks représentait une « menace importante et bien réelle ».

 D'après Assange, une note de la Maison-Blanche envoyée aux journalistes peu de temps après la publication des documents sur la guerre en Afghanistan contenait la déclaration suivante : « Dans votre travail de reportage sur le sujet, il est important de noter que WikiLeaks n'est pas un organe de presse objectif, mais plutôt une organisation qui s'oppose à la politique américaine en Afghanistan. »

La publication des Journaux de guerre afghans allait constituer une des raisons principales de l'enquête criminelle américaine sur Julian Assange, dont le ministère de la Justice  a annoncé qu'elle était en cours en décembre 2010 et elle allait conduire à son arrestation le 11 avril de cette année.

Elizabeth Vos est journaliste indépendante et collaboratrice régulière de Consortium News. Elle co-anime le réseau de veille #Unity4J.

Source :  Consortium News, Elizabeth Vos, 09-05-2019

Traduit par les lecteurs du site  www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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14/09/2019 les-crises.fr  31 min #161648

Les révélations de Wikileaks : N°2 - La fuite qui a jeté une lumière crue sur la guerre en Afghanistan

Les Révélations de Wikileaks : N° 3 - La plus importante fuite de documents confidentiels de l'histoire. Par Patrick Lawrence

Source : Consortium News, Patrick Lawrence, 16-05-2019

Le 16 mai 2019

Patrick Lawrence signale que les « Iraq War Logs » [archives de la guerre en Irak, NdT], contiennent - c'est une première - pléthore de documents, de rapports militaires et de vidéos.

Pour WikiLeaks, 2010 fut une année exceptionnellement riche en événements. En avril, l'organisation qui milite pour la transparence publie « Collateral Murder », une vidéo montrant des hélicoptères de l'armée américaine tirant sur plus d'une douzaine d'Irakiens à Bagdad.

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