Enquete · 2 sep. 2019 à 08:02 ·
Macron, président des riches ? Libération avait déjà démontré en 2017 que la campagne de Macron avait été financée par les dons des réseaux bancaires ou des patrons de start-up. Mais Le Monde vient de faire mieux : dans une série d'articles sur la disparition du Parti socialiste, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme racontent les coulisses de l'embauche d'Emmanuel Macron par François Hollande. Où l'on découvre que son arrivée à l'Elysée a bien été téléguidée.
Des grands patrons font passer un message à Hollande pendant la campagne présidentielle
Nous sommes en janvier 2012. François Hollande n'est pas encore président de la République mais la campagne est lancée. François Rebsamen, proche de Hollande, est invité à dîner par le frère de Jacques Attali, qui a pris sous son aile le jeune Macron. Autour de la table sont présents de nombreux grands patrons : "Gérard Mestrallet (Suez), Jean-Pierre Clamadieu (Rhodia), Jean-Pierre Rodier (Pechiney), Serge Weinberg (Sanofi) et quelques autres...", détaille Le Monde. En clair, ce sont des industriels de gauche qui sont venus à ce dîner pour évoquer quelques sujets avec un proche de Hollande.
La suite, à lire dans Le Monde, est saisissante : "Au retour, Rebsamen transmet une consigne claire à Hollande. Il raconte : « Le message qu'ils me font passer, c'est : "Si Hollande est élu, dis-lui qu'on n'a qu'une demande à formuler : que Macron soit secrétaire général à l'économie." Je vois François Hollande, il me dit : "C'est le seul message qu'ils t'ont fait passer ?" Je lui réponds : "Oui, le seul"... ». Message reçu cinq sur cinq : à son arrivée à l'Elysée, François Hollande embauche Emmanuel Macron comme secrétaire général adjoint. Le poulain des patrons du CAC 40 peut alors commencer sa marche vers le pouvoir.
*** Source
- Gérard Davet et Fabrice Lhomme, "La dévorante ambition d'Emmanuel Macron", Le Monde, 29.08.2019
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Selon Le Canard enchaîné, Macron aurait accordé 900 millions d'euros de baisse d'impôts aux cadres du CAC 40