Début octobre, la police française enclenche La Marche de la colère, dirigée contre les mesures d'austérité économique meurtrière du président Macron.
«Le centre de Paris a été paralysé par le plus grand rassemblement de policiers depuis des années. ils disent qu'ils sont totalement désespérés après avoir été abandonnés par le gouvernement. »
Nous n'avons pas d'argent, les salaires baissent, nos fonds de pension sont menacés.
Les «militants» de la police ont souligné les conditions de travail déplorables, la pauvreté et le suicide dans leurs rangs.
Plus de 20 000 policiers ont marché de la Place de La Bastille à La Place de la République.
Contradiction? La «médecine économique» qui touche à l'ensemble de la population française affecte également les policiers dont le mandat est de réprimer ceux qui doutent de la légitimité des mesures d'austérité prises par le gouvernement.
Captures d'écran de TV Report
Depuis novembre dernier, la répression policière contre les Gilets jaunes fut mise en oeuvre avec la plus grande brutalité menant à des milliers d'arrestations et de détentions arbitraires.
Eric Drouet (l'une des premières figures des Gilets jaunes) était présent en marge du mouvement de protestation de la police, tout en soulignant et en condamnant les actes de violence policière dirigés contre le mouvement des Gilets jaunes.
Quelles sont les revendications des policiers:
«Il y a un ras-le-bol profond. Tous les syndicats ont conscience que la police est malade», explique le secrétaire général du syndicat des commissaires, David Le Bars.Au cœur de leurs exigences ? «L'amélioration de la qualité de vie au travail» d'un côté, et «une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive» de l'autre. Les forces de l'ordre se plaignent en effet de conditions d'exercice toujours plus dures, ce qui va des locaux vétustes au matériel défectueux, en passant par les retards de salaires et les répercussions familiales. «Quelque part, nous sommes des sous-citoyens», confiait récemment à France Inter une policière en région parisienne. (CNnewfr)
Les salaires des policiers continuent de baisser. Ras le bol, Les fonds de pension et de retraite sont brimés
Le gouvernement français prend des mesures pour imposer un état policier en réponse aux Gilets jaunes. Tout en réprimant activement les Gilets jaunes, les revendications (légitimes) des policiers sont dirigées contre les mesures d'austérité économique du gouvernement français.
Comble de l'ironie: les revendications des policiers sont à bien des égards semblables à celles des Gilets jaunes.
Un processus contradictoire est enclenché. La police française est à la fois le protagoniste et la victime de la « médecine économique» préconisée par gouvernement français.
Les officiers de police disent qu'ils ont été abandonnés par le gouvernement.
Mais ils ne sont pas les seuls. La population française dans son ensemble a été abandonnée par le gouvernement du président Macron.
Et le gouvernement français afin d'imposer les politiques économiques néolibérales a désespérément besoin de la police pour réprimer les revendications légitimes des citoyens.
Sans l'appareil d'État policier, la mise en œuvre de ces réformes économiques meurtrières reste sans suite.
Nombreux sont les policiers qui sont favorables aux revendications des Gilets jaunes mais craignent les représailles de leurs supérieurs.
Notre message aux policiers français: si vous voulez affronter de manière efficace le gouvernement Macron, refusez de réprimer les Gilets jaunes, mettez fin aux arrestations arbitraires.
Entrer en dialogue avec les Gilets Jaunes
Si vous souhaitez obtenir des salaires plus élevés et des meilleures conditions de travail, rejoignez le mouvement de masse contre les politiques néolibérales du gouvernement français.
Exercez votre mandat constitutionnel de «gardiens de la paix» à l'endroit d'un gouvernement autoritaire qui brime les fondements démocratiques de la Nation française.
Michel Chossudovsky
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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