29/12/2019 histoireetsociete.wordpress.com  7 min #166732

Fabien Roussel: «Il faut que les forces de gauche travaillent avec le mouvement social et les syndicats»

Certains lecteurs de ce blog n'apprécient pas du tout cette manière de rassembler les « forces de gauche » alors que je m'y rallie. pourquoi? D'abord parce qu'avec beaucoup de franchise Fabien Roussel ne met pas son drapeau dans la poche et revendique la présence du PCF aux élections présidentielles, c'est essentiel comme l'est la réorganisation du parti, la formation de ses militants, une nouvelle conception de l'internationale avec le souci prioritaire du retour à l'entreprise, vers le monde du travail et les couches populaires, lutter contre l'écœurement et l'abstention, bref reconstruire une dimension de classe autant qu'une politique de paix. C'est en train de se faire. Mais Fabien Roussel le fait dans un contexte politique et semble renouer avec la stratégie d'articulation des luttes avec les élections et il reste à préciser une stratégie pour le socialisme, mais les avancées vont dans ce sens. Le secrétaire du PCF intervient aussi das un contexte politique: d'abord celui de cette grande lutte contre la réforme. Les travailleurs de la SNCF et de la RATP par exemple, mais c'est vrai dans d'autres secteurs, ont imposé l'unité syndicale dans la combativité.. Si les forces politiques de gauche se présentaient à eux en concurrence, divisées, alors mêmes que certaines n'ont pas toujours été claires, cela nuirait au mouvement. Le politique serait vécu comme l'instrument d'une récupération et cela favoriserait les régressions. Donc c'est la seule attitude possible si la gauche veut regagner en crédibilité et le parti communiste est garant de cette crédibilité parce qu'il est le plus proche des luttes, c'est ce que démontre très bien Fabien Roussel. Mais au-delà de ce rôle des politiques de soutien aux luttes, il y a les échéances électorales et leur finalité. I y a dans l'immédiat, le rôle des municipalités, jamais négligeables :quand on voit Ivry soutenir les caisses des grévistes puissamment on se dit que la ville de Maurice Thorez est dans son rôle, mais ce rôle a trait à la défense plus générale des services publics, des territoires. Un programme qui est l'affaire de tous et donc d'un maximum de forces politiques. Mais il y a aussi une autre conception de la Constitution, une critique de la monarchie constitutionnelle, un nouveau rôle revendiqué pour le parlement, Fabien Roussel a dit que ce qui lui importait était d'être présent aux présidentielles mais aussi d'avoir des députés. Là aussi on retrouve la gauche, la capacité à œuvrer ensemble pour défendre des lois, des projets de paix et de solidarité sociale. IL faut un maximum de députés communistes, mais on e peut pas négliger l'existence d'un gauche en situation comme dans le cas des retraites d'imposer des acquis, d'empêcher le démantèlement. Est-ce que tout cela signifie que l'on poursuit l'effacement antérieur, la liquidation ? Certains à la direction du pCF y croient toujours et essaient de nous fourguer leur amour pour Mitterrand, leur union à n'importe quel prix, vide de contenu et leur candidat commun aux présidentielles. Ils agissent déjà en contrebande en profitant de cette volonté de rassemblement de la nouvelle équipe dirigeante du PCF, de la faiblesse idéologique et politique qu'ils n'ont cessé d'entretenir au sein du PCF, c'est de cela qu'il nous fat nous méfier comme des contenus autour desquels se réalise l'union, et cela dépend non seulement de la volonté des dirigeants, mais de celle de ceux qui lutten. Nous sommes dans un processus et pour le moment celui-i me parait avancer dans le bon sens. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

INTERVIEW VIDÉO - Le secrétaire national du PCF et député du Nord était l'invité du Talk-Le Figaro. Il entend réunir les parlementaires de gauche et démontrer qu'il y a aujourd'hui «une gauche qui écoute le monde du travail et les organisations syndicales».

Par  Virginie Le Trionnaire
Publié le 17 décembre 2019 à 19:22, mis à jour le 17 décembre 2019 à 19:22

Fabien Roussel: «Il faut que les forces de gauche travaillent avec le mouvement social et les syndicats»

«Je suis pour que l'on puisse passer de bonnes fêtes de Noël» a lâché Fabien Roussel au Talk-Le Figaro mardi. Favorable à une trêve pendant les fêtes, le secrétaire national insiste néanmoins fermement pour que ce soit le gouvernement qui annonce le retrait de sa réforme et donne rendez-vous aux partenaires sociaux en janvier afin de reprendre les discussions. D'ailleurs pour le communiste, il est invraisemblable que le gouvernement présente cette réforme le 11 décembre, à la veille des fêtes de Noël. Sachant que cette réforme est un catalyseur de toutes les colères, que les syndicats n'en veulent pas, le gouvernement demande en plus, après coup, de ne pas bloquer le pays. «C'est gonflé quand même!» s'agace-t-il.

Pour lui, au-delà de l'age pivot qui n'est que «la cerise sur le gâteau» ironise-t-il, Roussel défend et justifie la colère de ceux qui demain perdront sur leurs pensions, toutes professions confondues du privé comme du public car «le calcul de leur pension ne se fera plus sur les meilleures années mais sur l'ensemble de la carrière» dénonce-t-il. Il souligne qu'à chaque réforme «on y perd» rappelant qu'avant la réforme Balladur, les dix meilleures années étaient prises en compte. Le patron du PCF veut être très clair sur le sujet: «nous ne voulons pas d'un calcul sur l'ensemble de la carrière» martèle-t-il. Sa proposition? Une retraite calculée sur les dix meilleures années pour le privé et sur les six derniers mois pour le public. Retour à l'avant réforme Balladur donc! Il s'oppose aussi au système par points car «c'est le régime sec!» s'amuse le député du Nord. Demandant «une réforme qui aligne par le haut», il estime qu'un régime universel «efface la solidarité qu'il peut y avoir et entre professions et entre générations» même si, il n'est toutefois pas hostile à une réflexion sur «un régime unifié».

La gauche peut-elle se rassembler à la faveur du climat social? «La gauche a une grosse responsabilité répond Roussel, celle de dire que si elle revenait au pouvoir, elle reviendrait sur cette réforme et proposerait un autre système pour corriger les injustices». Le secrétaire national promet dans les jours à venir un travail des députés et des sénateurs, proposé et construit en concertation avec les syndicats qui seront auditionnés pour faire valoir leurs attentes réelles. Initié par le parti communiste à la bourse du travail de Saint-Denis, les partis de gauche ont répondu présents à la réunion des gauches. «Maintenant il faut qu'on arrive à faire converger nos points communs assure le député et que nous nous mettions au diapason des revendications des syndicats du monde du travail» affirme-t-il.

Un calendrier? «Tout dépend dit-il de ce que va faire le gouvernement» assurant que la première chose demandée unanimement par les toutes les forces de gauche écologistes, «c'est le retrait de la réforme». Ce travail intergroupe a pour objectif de bien travailler insiste-t-il avec les organisations syndicales et de faire la démonstration aux salariés «qu'il est possible de faire une réforme progressiste» où tout le monde serait gagnant. Pour Fabien Roussel, il faut rappeler qu'il y a aujourd'hui «une gauche qui écoute le monde du travail et les organisations syndicales». Et Roussel de conclure pour le Parti communiste qu' «une autre réforme des retraites est possible».

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