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article de Fidel: ou les idées justes triompheront ou ce sera la catastrophe

Voici un des derniers articles de Fidel qui correspond à ce dialogue qu'il nouait avec le peuple cubain, des sortes de méditations sur l'histoire, replaçant Cuba dans le monde et face à la terrible puissance du grand voisin hostile. On sent l'inspiration de Marti autant que les liens avec les révolutions communistes, la volonté d'inviter l'humanité, les peuples y compris le peuple américain à choisir son destin. Le cynisme, le mensonge ici symbolisé par Mac Cain qui ment et invente le terrorisme islamique est donné en exemple de ce qu'il faut refuser ou ce sera la catastrophe. Il voit se dessiner notons-le le nouveau rapport des forces y compris le rôle de la Chine (note et traduction de Danielle Bleitrach).

Article de Fidel: les idées justes triompheront ou la catastrophe triomphera
Par: Fidel Castro Ruz
1 septembre 2014

La société mondiale n'a pas connu de trêve ces dernières années, d'autant plus que la Communauté économique européenne, sous la direction de fer et sans merci des États-Unis, a estimé que le moment était venu de régler les comptes avec ce qui subsistait de deux grandes nations qui, inspirées par les idées de Marx avaient réalisé l'exploit de mettre fin à l'ordre colonial et impérialiste imposé au monde par l'Europe et les États-Unis.

Dans l'antique Russie, a éclaté une révolution qui a bouleversé le monde..

Il était prévu que la première grande révolution socialiste aurait lieu dans les pays les plus industrialisés d'Europe, tels que l'Angleterre, la France, l'Allemagne et l'Empire austro-hongrois. Cependant, elle est intervenue en Russie, dont le territoire s'étendait à travers l'Asie, du nord de l'Europe au sud de l'Alaska, qui avait également été un territoire tsariste, vendu pour quelques dollars au pays qui serait plus tard le plus intéressé à attaquer et détruire la révolution et le pays qui l'avait engendrée.

Le plus grand exploit du nouvel État a été de créer une Union capable de regrouper ses ressources et de partager sa technologie avec un grand nombre de nations faibles et moins développées, inévitablement victimes de l'exploitation coloniale. Pourrait-il y avoir dans le monde tel qu'il est une véritable société de nations qui respecterait les droits, les croyances, la culture, les technologies et les ressources des endroits abordables de la planète que tant d'êtres humains aiment visiter et connaître? Et ne serait-ce pas beaucoup plus juste que toutes les personnes qui, aujourd'hui, en quelques fractions de seconde, communiquent d'un bout à l'autre de la planète, voient en les autres un ami ou un frère et non un ennemi désireux de l'exterminer avec les moyens qu'ont pu créer la science humaine?

Parce que je crois que les êtres humains pourraient être capables de faire vivre de tels objectifs, parce que je pense qu'il n'y a aucun droit à détruire des villes, à tuer des enfants, à pulvériser des maisons, à semer la terreur, la faim et la mort partout. Dans quel recoin du monde de tels faits pourraient-ils être justifiés? Si l'on se souvient qu'à la fin du massacre de la dernière guerre mondiale, le monde était enthousiasmé par la création des Nations Unies, c'est parce qu'une grande partie de l'humanité l'imaginait avec de telles perspectives, même si ses objectifs n'étaient pas entièrement définis. Une tromperie colossale est ce que l'on en perçoit aujourd'hui alors que surgissent des problèmes qui suggèrent le déclenchement possible d'une guerre avec l'utilisation d'armes qui pourrait mettre fin à l'existence humaine.

Il y a des individus sans scrupules, apparemment peu nombreux, qui considèrent leur volonté de mourir comme un mérite, mais surtout celui de tuer pour défendre des privilèges honteux.

Beaucoup de gens sont effrayés d'entendre les déclarations de certains porte-paroles européens de l'OTAN lorsqu'ils s'expriment avec le style et le visage des SS nazis. Parfois, ils portent même des costumes sombres au milieu de l'été.

Nous avons un adversaire assez puissant comme plus proche voisin: les États-Unis. Nous l'avons prévenu que nous résisterions au blocus, bien que cela puisse impliquer un coût très élevé pour notre pays. Il n'y a pas de pire prix que de capituler contre l'ennemi qui vous attaque sans raison ni droit. C'était le sentiment d'un peuple petit et isolé. Le reste des gouvernements de cet hémisphère, à de rares exceptions près, s'étaient soumis à l'empire puissant et influent. Ce n'était pas une attitude personnelle de notre part, c'était le sentiment d'une petite nation qui depuis le début du siècle était une propriété non seulement politique, mais aussi économique des États-Unis. L'Espagne nous avait donné à ce pays après que nous ayons subi près de cinq siècles de colonie et un nombre incalculable de morts et de pertes matérielles dans la lutte pour l'indépendance.

L'empire se réserve le droit d'intervenir militairement à Cuba en vertu d'un amendement constitutionnel perfide qui fut imposé à un Congrès impuissant et incapable de résister. En plus d'être propriétaires de presque tout à Cuba: les terres abondantes, les plus grandes sucreries, les mines, les banques et même la prérogative d'imprimer notre argent, il nous était interdit de produire suffisamment de céréales alimentaires pour nourrir la population.

Lorsque l'URSS s'est désintégrée et que le camp socialiste a également disparu, nous avons continué à résister et, ensemble, de l'État et au peuple révolutionnaires, nous avons poursuivi notre marche indépendante.

Je ne souhaite cependant pas dramatiser cette modeste histoire. Je préfère plutôt souligner que la politique de l'empire est si dramatiquement ridicule qu'il ne faudra pas longtemps pour qu'elle passe dans les poubelles de l'histoire. L'empire d'Adolf Hitler, inspiré par la cupidité, a traversé l'histoire sans plus de gloire que les encouragements apportés aux gouvernements bourgeois et agressifs de l'OTAN, ce qui en fait la risée de l'Europe et du monde, avec leur euro, qui comme le dollar, deviendra bientôt du papier mouillé, appelé à dépendre du yuan et des roubles, devant une économie chinoise florissante étroitement liée à l'énorme potentiel économique et technique de la Russie.

Ce qui est devenu un symbole de la politique impériale est le cynisme.

Comme on le sait, John McCain était le candidat républicain aux élections de 2008. Le personnage est sorti de l'anonymat lorsqu'il a été abattu alors que son avion bombardait la ville peuplée de Hanoi. Une fusée vietnamienne l'a frappé au milieu de l'action et l'engin et le pilote sont tombés dans un lac situé près de la capitale, à côté de la ville.

Un vieux soldat vietnamien déjà à la retraite, qui travaillait dans les environs, quand il a vu l'avion tomber et son pilote blessé essayant de se sauver est accouru pour l'aider; Pendant que le vieux soldat fournissait cette aide, un groupe de la population de Hanoi, qui avait subi des attaques aériennes, est accouru pour régler ses comptes avec ce meurtrier. Le même soldat a persuadé les voisins de ne pas le faire, car il était déjà prisonnier et sa vie devait être respectée. Les autorités yankees elles-mêmes ont communiqué avec le gouvernement, en le priant de ne pas agir contre ce pilote.

Outre les règles du gouvernement vietnamien concernant les prisonniers, le pilote était le fils d'un amiral de la marine américaine qui avait joué un rôle de premier plan pendant la Seconde Guerre mondiale et occupait toujours une position importante.

Les Vietnamiens avaient attrapé un gros poisson dans ce bombardement et, bien sûr, pensant aux inévitables pourparlers de paix qui devaient mettre fin à la guerre injuste qui leur était imposée, l'ont traité avec amitié, lui fut très heureux de profiter pleinement de cette hospitalité. Bien sûr, aucun Vietnamien ne me l'a dit et je ne l'aurais jamais demandé. Je l'ai lu et le fait correspond parfaitement à certains détails que j'ai découverts plus tard. J'ai également lu un jour que Monsieur McCain avait écrit qu'étant prisonnier au Vietnam, alors qu'il était torturé, il entendait des voix en espagnol conseiller les tortionnaires sur ce qu'ils devaient faire et comment le faire. C'étaient des voix de Cubains, selon McCain. Cuba n'a jamais eu de conseillers au Vietnam. Ses militaires savaient très bien comment conduire leur guerre.

Le général Giap était l'un des chefs les plus brillants de notre époque, qui à Dien Bien Phu a pu installer des canons à travers des jungles inextricables et accidentées, ce que les militaires yankees et européens considéraient comme impossible. Avec ces canons, ils pouvaient tirer d'un point si proche qu'il était impossible de les neutraliser sans que les bombes n'affectent également les envahisseurs. Toutes les tactiques appropriées, toutes difficiles et complexes, ont été utilisées pour imposer une reddition embarrassante aux forces européennes.

Le rusé McCain a profité pleinement des défaites militaires des envahisseurs yankees et européens. Nixon n'a pas pu persuader son conseiller à la sécurité nationale, Henry Kissinger, d'accepter l'idée suggérée par le président lui-même quand, dans des moments de détente, il lui a dit « Pourquoi ne jetons-nous pas l'une de ces petites bombes Henry? » La véritable bombe est tombée lorsque les hommes du président ont tenté d'espionner leurs adversaires du parti opposé, ce qui ne pouvait être toléré!

Mais, l'attitude la plus cynique de M. McCain a été sa performance au Proche-Orient. Le sénateur McCain est l'allié le plus inconditionnel d'Israël dans les toiles d'araignées tendues par le Mossad, ce que même les pires adversaires n'auraient pas pu imaginer. McCain a de ce fait participé avec ce service à la création de l'État islamique qui a saisi une partie considérable et vitale de l'Iraq, ainsi que prétendument un tiers du territoire de la Syrie. Un tel État a déjà des revenus milliardaires et menace l'Arabie saoudite et d'autres États de cette région complexe qui fournit la partie la plus importante du carburant mondial.

Ne serait-il pas préférable de lutter pour produire plus de produits alimentaires et industriels, construire des hôpitaux et des écoles pour les milliards d'êtres humains qui en ont désespérément besoin, promouvoir l'art et la culture, lutter contre les maladies massives qui entraînent la mort de plus de la moitié des patients, travailleurs de la santé ou technologues qui, comme on peut le voir, pourraient enfin éliminer des maladies telles que le cancer, Ebola, le paludisme, la dengue, le chikungunya, le diabète et d'autres affectant les fonctions vitales des êtres humains?

S'il est aujourd'hui possible de prolonger la vie, la santé et le temps utile des personnes, s'il est parfaitement possible de planifier le développement de la population grâce à l'augmentation de la productivité, de la culture et du développement des valeurs humaines, que comptez-vous faire?

Les idées justes triompheront ou ce sera la catastrophe.

Fidel Castro Ruz
Agosto 31 de 2014
10 y 25 p.m.

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