11/01/2020 francais.rt.com  3 min #167311

Pierre Lévy nommé ambassadeur de France en Russie

Diplomate de carrière, formé à l'ENA, Pierre Lévy a été nommé au poste d'ambassadeur de France en Russie. Cette nomination s'inscrira-t-elle dans l'élan d'un rapprochement avec Moscou que souhaite insuffler Emmanuel Macron ?

Le 7 janvier, Pierre Lévy a été  nommé ambassadeur de France en Russie. Ce diplomate de carrière, précédemment en poste en République tchèque (de janvier 2010 à juillet 2013) puis en Pologne (d'août 2016 à janvier 2020) et passé par le ministère des Affaires étrangères, succède à Sylvie Bermann, admise à faire valoir ses droits à la retraite.

Dans un contexte où le président français Emmanuel Macron ne masque pas sa volonté de rapprochement avec Moscou, cette nomination à un poste qui constitue un rouage essentiel des relations bilatérales est forcément capitale. Depuis maintenant des mois, le chef d'Etat français prône en effet  le dialogue et la collaboration avec la Russie, comme encore récemment à l'issue du sommet de l'OTAN, début décembre.

«La Russie est un voisin sur le plan géographique, et c'est une réalité une fois encore, c'est aussi un partenaire. C'est une puissance avec laquelle nous travaillons certains sujets sur lesquels nous avançons», avait-il déclaré défendant lors de ce sommet une position sensiblement différente de ses partenaires de l'OTAN vis-à-vis de Moscou.

Des propos qui s'inscrivent dans un stratégie désormais bien établie du chef de l'Etat, qui rappelait quelque jours auparavant sa volonté de «construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe, qui passe par la clarification de nos relations avec la Russie en posant nos conditions».

Une nomination contre «l'Etat profond» ?

Mais si sa stratégie a jusqu'à présent eu un impact somme toute limité, c'est que le président français peine à se sortir des positions adoptées par ses prédécesseurs - beaucoup plus dans la confrontation que dans le dialogue avec Moscou - et de ceux qui les défendent encore aujourd'hui au sein de l'appareil d'Etat. Le fameux «Etat profond» dénoncé à maintes reprises par Emmanuel Macron, qui freinerait des quatre fers pour éviter tout rapprochement avec la Russie.

Le président français, peut-être faut-il y voir un signe, n'avait d'ailleurs pas hésité à mettre en garde les ambassadeurs à ce propos, lors de la traditionnelle conférence de rentrée fin août. «Vous aurez chaque jour des preuves de ne pas aller dans ce sens parce que les acteurs de part et d'autre essaieront chaque jour de menacer ce projet, y compris côté russe, car il y a beaucoup d'acteurs dans les services, dans les forces économique ou autres, qui essaieront des attaques, des provocations et essaieront de fragiliser cette voie», avait-il expliqué.

Interrogé au sujet de cet «Etat profond» qui serait un obstacle à un éventuel rapprochement, le président russe Vladimir Poutine avait conseillé à son homologue de mettre de l'ordre dans l'administration française, en remplaçant les personnes qui l'empêchent de mener la politique qu'il souhaite. «Si quelqu'un l'en empêche, qu'il le remplace ou qu'il fasse entrer ses partisans dans son administration», avait glissé le chef d'Etat russe. L'avenir dira si la nomination de Pierre Lévy s'inscrit dans cette logique.

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