19/05/2020 reporterre.net  3 min #174139

Confinement : le transport terrestre représente 43 % de la baisse des émissions de Co2

Résultat, à l'échelle mondiale, les émissions quotidiennes ont diminué de 17 % - soit 17 millions de tonnes de CO2 - pendant le pic du confinement (le 7 avril). Les émissions provenant des transports terrestres représentent près de la moitié (43 %) de cette baisse, tandis que la production d'électricité a représenté 19 %, l'industrie 25 % et l'aviation 10 %. Face à ce constat, les auteurs de l'étude recommandent aux décideurs de mettre en place des politiques relatives aux transports et à la mobilité.

« Les politiques de confinement ne sont pas destinées à résoudre la crise climatique, mais les données en temps réel que nous recueillons aujourd'hui peuvent nous aider à concevoir des politiques climatiques plus efficaces à l'avenir », estime Glen Peters, coauteur et directeur de recherche au Centre Cicero, à Oslo (Norvège).

Selon cette étude inédite, en France, la baisse maximale des émissions a été de 34% calculée le 20 mars dernier et est resté à ce niveau jusqu'à fin avril. Parmi les autres pics mesurés, quelques baisses des émissions intéressantes : 27 % en Europe, de 26,4 % en Allemagne, 23,9 % en Chine et 31,6 % aux États-Unis. Les auteurs ont testé trois scénarios possibles et ont constaté que nous pourrions être sur la bonne voie pour une baisse de 4 à 7 % des émissions totales d'ici à la fin de 2020.

Ces chiffres spectaculaires sont pourtant à nuancer : la diminution des émissions cette année n'aura pas beaucoup d'effet sur le changement climatique. En effet, elle reste extrêmement faible par rapport aux émissions accumulées et par rapport aux efforts de réduction nécessaires.
Les auteurs soulignent l'importance de la prise en compte de la lutte contre la crise climatique dans les plans de relance et encouragent les pays à mettre en place des politiques de mobilité ambitieuses.

« Le confinement a entraîné des changements drastiques dans l'utilisation de l'énergie, impactant ainsi les émissions de CO2, analyse Corinne Le Quéré, autrice principale de cette étude. Ces réductions extrêmes sont toutefois probablement temporaires, car elles ne reflètent pas de changements structurels des systèmes économiques, de transport ou d'énergie. La manière dont les dirigeants prendront en compte la lutte contre le changement climatique dans leurs réponses économiques à cette crise sanitaire influencera les trajectoires mondiales des émissions de CO2 pour les décennies à venir. »

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