Various Authors - Autores varios - Auteurs divers- AAVV-d.a.
La situation dramatique à laquelle le monde a été soumis en raison de la pandémie de Covid-19 met en évidence les profondes contradictions sociales et économiques du capitalisme. Les politiques de déstructuration, de désinvestissement et de privatisation de la santé publique se traduisent aujourd'hui par la mort de millions de personnes dans le monde. Les perversités de ce système sont également évidentes chez les plus vulnérables, en particulier chez les pauvres et les travailleurses, les Noir et les personnes de couleur dans les périphéries. Ce projet de précarité est avalisé par les récentes réformes du travail et de la sécurité sociale et profondément renforcé par le négationnisme de l'actuel gouvernement Bolsonaro, soutenu par les militaires d'active et de réserve qui le soutiennent. Ce négationnisme affirme la nécessité de rouvrir les entreprises et les écoles même face à l'énorme chaos sanitaire que nous connaissons, en plus de stimuler encore plus d'austérité dans le cadre de l'aggravation de la crise économique.
Ce même système a entraîné une profonde précarité des conditions de travail dans toutes les catégories. Sous l'argument de la modernisation et de l'utilisation des nouvelles technologies, les travailleurses ont perdu des droits et sont soumis à des contrats flexibles, ponctuels et temporaires, voire à l'informalité et au chômage. En conséquence, leurs salaires et leurs revenus ont chuté alors que les heures de travail ont augmenté.
Parmi les catégories qui souffrent le plus de la précarité continue et déjà reconnue, y compris sur le plan légal, comme essentielle en cette période de pandémie, on trouve les travailleurses par applications. Sans la reconnaissance de la relation employeur/salarié par les entreprises, ils sont sans protection et soumis à des horaires de travail quotidiens élevés qui dépassent 12 heures, en plus de supporter les coûts de leur équipement et les accidents qu'ils subissent pendant leur travail. Ils sont gérés par des commandes d'entreprise strictes médiées par un algorithme qui les punit et les déconnecte de l'application sans aucune explication, en plus de voir la valeur transférée pour leurs courses diminuer de façon récurrente.
En raison de l'intense précarité du travail et surtout en cette période de pandémie, les travailleuses et les travailleurs des plateformes numériques se sont organisés dans tout le Brésil en collectifs, associations et syndicats pour lutter pour leurs droits. Certains collectifs ont déjà commencé à organiser des plateformes de travail coopératif pour se débarrasser des règles des grandes entreprises sur le marché et mener diverses batailles juridiques et judiciaires pour encadrer les applications dans la législation du travail et défendre la catégorie. Dans un mouvement national qui s'étend déjà à plusieurs pays d'Amérique latine (Argentine, Mexique, Chili, Costa Rica, Guatemala et Équateur), ces travailleurses se mobilisent pour une grande Paralysie des Apps, qui demande, parmi diverses revendications, une augmentation des taux minimums de livraison et par kilomètre parcouru, la fin des blocages et des interdictions injustifiées et le droit de réponse aux apps, une aide au paiement des équipements de protection individuelle (EPI) et des congés payés en cas de contagion, une assurance vie, accident et vol et la création d'une législation spécifique pour garantir et protéger leurs droits.
Nous, signataires de cette lettre, exprimons notre soutien aux luttes des coursières et coursiers par applications et à la grève du 1er juillet. Nous reconnaissons la légitimité de ce mouvement de grève et de son programme. Nous invitons tout le monde à participer au live « Combats et revendications des livreurs par apps dans le District Fédéral », le 30 juin, à 20h30, sur la chaîne Youtube du GEPT (Groupe d'études et de recherche sur le travail) du Département de sociologie de l'Université de Brasilia. ( vidéo )
Courtesy of Tlaxcala
Source: unbgept.blogspot.com
Publication date of original article: 30/06/2020