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Jean Castex a annoncé mardi qu'il missionnait deux députés afin de "tirer toutes les conséquences" de la décision controversée du Conseil constitutionnel de censurer "l'enseignement immersif" en langues régionales, voté dans le cadre d'une proposition de loi à l'Assemblée.
"Je vais confier à deux députés une mission dont j'attends les résultats dans quelques semaines pour que soient tirées toutes les conséquences de cette décision du Conseil constitutionnel", a déclaré le Premier ministre, interrogé par plusieurs élus lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée.
"A la suite de quoi, avec le ministre de l'Éducation nationale et sur la base des préconisations ainsi formulées, je recevrai l'ensemble des représentants des établissements d'enseignement en langues régionales", a-t-il ajouté, après avoir été interpellé par le député LREM des Côtes-d'Armor Yannick Kerlogot.
Selon Matignon, le nom des deux rapporteurs n'est pas encore arrêté.
Le Conseil constitutionnel a retoqué partiellement vendredi dernier la proposition de loi du député Paul Molac en faveur des langues régionales, en censurant la méthode immersive à l'école, c'est-à-dire un enseignement effectué pour une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que la langue dominante.
Les Sages ont également censuré l'utilisation de signes diacritiques comme le tilde (~) dans les actes de l'état civil.
Elu des Pyrénées-orientales et lui-même locuteur en Catalan, M. Castex a assuré devant les députés qu'il n'y avait "pas d'opposition entre ces langues régionales et le français, langue de la République".
"Les langues régionales, je le dis devant votre assemblée, sont une chance pour la République française", a-t-il insisté.
Le Premier ministre s'est aussi félicité des "avancées majeures" selon lui permises par la décision du Conseil constitutionnel, dont la validation de la création d'un forfait scolaire pour les écoles privées dispensant une scolarisation en langues régionales.
La "loi Molac" avait été adoptée par le Parlement le 8 avril après un vote surprise de l'Assemblée qui avait fait fi des oppositions du gouvernement.
Contre le choix du Premier ministre Jean Castex et des groupes majoritaires, la saisine du Conseil constitutionnel à titre individuel, par 61 députés de la majorité, avait suscité de vives tensions parmi les élus "marcheurs".
Interrogé également mardi, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a de son côté voulu délivrer un "message" de "main tendue", notamment aux écoles comme les établissements Diwan en langue bretonne, des "structures qui peuvent penser qu'elles courent un risque du fait de cette décision". "Nous allons regarder avec elles comment on peut aller de l'avant", a-t-il ajouté.