11/08/2021 francesoir.fr  4min #193471

Voici les informations inédites sur le changement climatique dévoilées par le dernier rapport du Giec

©Witt/Sipa

Le dernier rapport du GIEC (organe de l'ONU) met le monde en garde contre un dérèglement climatique généralisé, plus rapide et plus intense, avec des températures susceptibles d'augmenter de plus de 1,5°C, entraînant des conditions météorologiques extrêmes. Une crise climatique causée par l'activité humaine avec des conséquences "sans précédent". Ce rapport, dont l'élaboration a duré huit ans, rassemble le travail de centaines d'experts et d'études évaluées par des pairs, avertit que la crise est maintenant inévitable et irréversible. Mais au milieu de toutes les informations sur le changement climatique, quelles sont les vraies annonces inédites de ce rapport ?

Notre façon de vivre est "sans équivoque" la cause du dérèglement climatique

Alors que le changement climatique a souvent été attribué à une conjonction de facteurs, les climatologues démontrent clairement dans ce rapport que les activités humaines sont responsables sans équivoque du réchauffement de l'atmosphère, de l'océan et des terres. Contrairement aux textes précédents, c'est désormais un fait établi : "l'influence humaine est le principal facteur de recul généralisé des glaciers, du recul de la glace de mer près de l'Arctique, du recul du manteau neigeux, de la montée du niveau des mers depuis les années 1970 ou encore du réchauffement en profondeur de l'océan sur les premiers 700 mètres", a déclaré Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du GIEC lors d'une conférence de presse "Certains événements récents, typiquement comme les vagues de chaleur en juin 2019 en France, auraient été très improbables sans l'influence de l'homme sur le climat", précise la paléoclimatologue.

L'Europe méditerranéenne est particulièrement touchée

Même si l'on sait que des zones du monde sont déjà  inhabitables à cause du réchauffement climatique et de leur dégré d'humidité, aux latitudes tempérées, des canicules et sécheresses inédites peuvent survenir (comme cela a été le cas au Canada  le mois dernier). Selon Christophe Cassou, directeur de recherche CNRS au laboratoire Climat, environnement, couplages et incertitudes et co-auteur du rapport, il est sans précédent de voir des records de température être  dépassés aussi brutalement. Alors que les vagues de chaleur estivales deviennent plus fortes et les nuits tropicales plus fréquentes aux latitudes moyennes, comme au Canada et en Europe, cela provoque des sécheresses et des incendies de forêt, ainsi que davantage de précipitations et d'inondations.

Malgré les possibilités d'atténuation, certains impacts à long terme du réchauffement déjà en cours seront probablement inévitables et irréversibles

Pour le climatologue Christophe Cassou, une des principales conclusions du rapport est qu'il s'agit maintenant clairement d'un "voyage sans retour". Au cours des deux prochaines décennies, les températures devraient augmenter de plus de 1,5 °C, et même si le monde parvient à limiter le réchauffement à 1,5 °C, le dérèglement en cours est inévitable. Plus le climat est sensible, plus les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites drastiquement pour demeurer sous les 2 °C, pour empêcher une telle dégradation du climat, explique le Groupe d'experts international sur l'évolution du climat. Richard Allan, professeur de climatologie à l'Université de Reading et auteur principal du GIEC, a déclaré que chaque fraction de degré de réchauffement était cruciale. Cependant cela n'arrêtera pas l'élévation du niveau de la mer, la fonte des glaces arctiques et le réchauffement ni l'acidification des océans, mais ces phénomènes pourront s'atténuer. Selon les scientifiques du GIEC, des réductions drastiques des émissions peuvent empêcher un changement climatique plus grave, mais ne ramèneront pas le monde aux conditions météorologiques plus modérées du passé.

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