La postérité du siècle des Lumières et l'avenir de la pensée mondiale
"Croyez-vous vraiment, M. le Président de la République, que l'apologie de l'ignorance ait jamais fait progresser une civilisation ?" (*)
Introduction
Naturellement, tout au long de sa visite en France du 12 au 15 septembre, le pape Benoît XVI aura fait progresser sans le vouloir la démonstration de quelques vieilles évidences, tellement il était devenu criant depuis longtemps que si l'Eglise persévère à se cacher à elle-même le contenu anthropologique de son culte, le vrai danger vient désormais d'une laïcité dont la méconnaissance de sa vocation intellectuelle la contraint à s'associer ouvertement au combat que Rome mène contre le progrès des sciences humaines depuis les Confessions de saint Augustin. Mais un Etat prétendument rationnel et qui aura cessé de servir de moteur mondial à l'humanité de l'intelligence n'aura plus de destin civilisateur. On comprend, dans ces conditions, qu'une France résolument décérébrée s'entendra de plus en plus ouvertement avec le Vatican pour passer sous silence la question de la véritable nature du sacré ; car la peur de Dieu est la clé de la peur de penser.