23/04/2022 dna.fr  2 min #206757

Botswana Un gigantesque éléphant en voie de disparition tué par un chasseur pour plus de 46 000 euros

Photo d'illustration Unsplash

Le débat de la chasse aux éléphants a été ravivé au Botswana, cette semaine, après que le plus grand éléphant du pays ait été abattu par un chasseur. Leon Kachelhoffe, un collectionneur de trophées, a publié une photo de lui à côté de sa prise, un « tusker », une espèce en voie d'extinction aux défenses particulièrement longues, ce qui n'a pas manqué d'indigner une partie de l'opinion.

L'ancien chef d'Etat du Botswana s'indigne

La bête majestueuse était un mâle âgé d'une cinquantaine d'année. Le poids de ses défenses était de 91 kilos. Pour tuer l'animal, il a fallu que le chasseur débourse 50 000 dollars, soit environ 46 300 euros. « Quand vous prenez un taureau comme ça, il y a beaucoup de remords, il y a beaucoup de tristesse, vous pensez à la belle vie que cet éléphant a menée », a déclaré Kachelhoffer dans un podcast, rapporte  The Times. « Vous savez, c'est plus que prendre une photo, devenir un héros et toutes ces autres absurdités. »

La nouvelle a choqué jusqu'à l'ancien chef d'Etat, Ian Khama, qui avait interdit la chasse aux trophées avant que son successeur, Mokgweetsi Masisi, ne la réintroduise en 2019. « C'était l'éléphant que nos guides tentaient de montrer aux touristes à chaque fois, c'était une icône du parc. Et maintenant, il est mort. En quoi sa mort va-t-elle bénéficier notre industrie du tourisme, basée sur la faune sauvage ? Ces politiques désastreuses n'amèneront ni emplois ni revenus au pays », a-t-il dénoncé sur Facebook.

Le président Masisi justifie la délivrance de permis de chasser par l'argent qu'ils rapportent : 2,7 millions de dollars (2,5 millions d'euros) l'année dernière au Botswana, selon le gouvernement. Par ailleurs, l'administration et l'industrie de la chasse avancent que la viande récoltée ainsi bénéficie à la communauté. « L'éléphant avait déjà une blessure par balle, les braconniers l'avaient dans leur ligne de mire », affirme Debbie Peake, porte-parole de l'industrie de la chasse au Botswana, auprès du Times.

Après avoir été longtemps chassés pour leur ivoire, les éléphants tusker sont aujourd'hui très rares. Il n'en resterait qu'une quarantaine en Afrique.

 dna.fr

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