Auteur(s): FranceSoir
Selon une note du ministère de l'Enseignement supérieur de février dernier, le nombre de jeunes inscrits en classe préparatoire aurait baissé de -1,8 %, un chiffre encore plus important pour les filles -3,2%) et plus prononcé en 1ère année -2,5 %). Pourquoi ce désamour de la part des étudiants ? Pour certains, la raison est le manque d'information des bacheliers, suite à l'annulation de la plupart des journées portes ouvertes et des salons de l'enseignement supérieur. D'autres pointent une perte d'attractivité liée aux inconvénients de ce système, qu'il faudrait réformer.
Perte d'attractivité, concurrence, ou juste un manque d'adaptation à la réforme du bac ?
Alors que les établissements les plus réputés bénéficient toujours d'une forte attractivité, les classes préparatoires les moins cotées, celles de proximité, souffrent de la concurrence des admissions parallèles mises en place par les écoles de commerce pour intégrer les étudiants à bac+3 après un passage par l'université.
Autre raison pointée du doigt : la réforme du bac, menée par Jean-Michel Blanquer en 2018. En sortant du tronc commun les mathématiques pour les convertir en spécialité, les étudiants sont orientés plus tôt. Selon Alain Joyeux, président de l'APHEC (association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales), pour éviter que les élèves ne manquent d'information pour intégrer des classes préparatoires et ensuite des écoles de commerce, il suffirait de communiquer et de réaliser les démarches d'information au bon moment, sans attendre que les élèves soient en terminale. "Nous n'avons probablement pas assez pris en compte le profond changement que la réforme du lycée a introduit dans l'orientation," explique Alain Joyeux. Alors qu'avant, le choix des spécialités se faisait en classe de Première et en terminale, cela se fait aujourd'hui plus tôt.
Les écoles de commerce répondent-elles toujours aux attentes des jeunes ?
Les classes préparatoires ont longtemps été critiquées en raison de leur coût, de leur caractère élitiste et de leur manque de diversité. Louis Vogel, "relai" de la majorité présidentielle LREM sur l'ESR (Enseignement supérieur et de la recherche) propose de s'attaquer à ces limites pour profiter de leurs avantages, comme la pluridisciplinarité et l'encadrement d'un corps enseignant de grande qualité. Cela pourrait se faire en synergie avec les universités, à l'instar de l'ENS et des classes préparatoires du lycée Henri IV qui ont construit ensemble un premier cycle innovant à l'Université de Paris Sciences et Lettres.
Pour Éloïc Peyrache, directeur général d'HEC, la diversité des profils viendra accompagner une diversification des contenus, qui permettra aux classes préparatoires de s'ouvrir à d'autres spécialités et à de nouveaux profils.