Auteur(s): FranceSoir
Le métier d'enseignant est en perte d'attractivité, un phénomène qui s'aggrave d'année en année et qui pourrait déboucher sur des "situations complexes" dès la rentrée prochaine, rapporte Franceinfo. De moins en moins de candidats passent le concours du Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes), étape préalable pour devenir professeur au sein d'un lycée ou d'un collège. Une désaffection qui touche particulièrement les mathématiques et l'allemand. Cette attractivité en baisse tombe d'autant plus mal que le gouvernement prévoyait d'ajouter, dès septembre, 1 h 30 de maths au tronc commun de première générale à la rentrée 2022.
René Chiche, professeur de philosophie et membre du Conseil supérieur de l'éducation, a alerté en ce sens dans un tweet :
En 2021, ils étaient 1706 admissibles (et 1067 admis) pour 1167 postes.
Félicitons les ministres de la désinstruction nationale pour ce désastre !
Cette pénurie est la conséquence d'un nombre limité de candidats plus qu'une baisse du niveau de compétences.
En allemand, la diminution importante du nombre de candidats au Capes s'explique aussi par une certaine désaffection de la jeunesse française pour cette langue, notamment depuis la suppression des classes européennes en 2015. Pour le Capes d'allemand, 83 sont admissibles pour 215 places disponibles et en mathématiques : 816 sont admissibles pour 1 035 postes ouverts.
Baisse du nombre de postes ouverts
Dans d'autres matières telles que les lettres classiques, l'anglais, les sciences et vie de la terre et l'histoire géographie, on observe une baisse considérable des postes ouverts au Capes externe : les chiffres vont de −40 % à −30 % en moyenne. Dans ce tweet, un professeur a analysé l'évolution entre 2017 et 2022 des postes ouverts au Capes externe. Celui-ci livre un constat très alarmant.
C'est une catastrophe, on va droit dans le mur dans une indifférence quasi générale #CAPES #EducationNationale
"L'urgence, c'est clairement d'abord une question de salaire."
Face à cette situation, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU a fait part de son inquiétude au micro de France info: "L'urgence, c'est clairement d'abord une question de salaire. Il faut rappeler que les enseignants débutants sont à 1,1 fois le SMIC. Il faut rappeler aussi que les enseignants débutants sont éligibles à la prime d'activité, qui est un dispositif de lutte contre la pauvreté. Il y a urgence à vraiment prendre des mesures fortes pour nos salaires de début de carrière, mais aussi pour l'ensemble de la carrière des enseignants."
Voir aussi : Lettre ouverte aux enseignants