15/06/2022 francesoir.fr  3 min #210268

La « grande démission » ralentit, les employés retournent à leur poste

Le phénomène est observé depuis plusieurs mois aux États-Unis et de nombreuses études le confirment : les effectifs ayant quitté leurs emplois en masse lors de la crise sanitaire (2,3% des actifs en France) retournent à un emploi salarié ou songent à le faire. Selon une enquête récente, six Français sur dix  regrettent d'avoir changé de travail durant la crise du Covid et la tendance du "salarié boomerang" prend de l'ampleur. Selon des données  LinkedIn, en 2021 déjà aux États-Unis, le pourcentage de salariés de retour au bureau après une démission représentait 4,5 % du total des embauches, contre 3,9 % en 2019.

Qui sont ces "employés boomerang" ?

Comme l'explique  Géraldine Bothier, VP People chez LumApps, les "employés boomerang" sont ceux qui ont décidé de tout quitter pour mener une nouvelle vie, principalement des "millenials" en quête de plus de flexibilité et de sens.

Cette  tendance, appelée la "grande démission", est issue d'une "grande réflexion", un désir de faire quelque chose de nouveau, et de la certitude que quitter leur travail ne pourra que leur amener une meilleure situation. Nombre d'entre eux ont opté pour le travail indépendant ou pour une reconversion professionnelle.

Lire aussi :  La "grande démission" frappe la recherche et le milieu universitaire

Mais de plus en plus de démissionnaires reviennent maintenant sur leur décision. Dans certaines industries, en particulier les arts et les loisirs (musiciens, écrivains, employés de casino...), les sauts de carrière peuvent être inhabituellement fréquents, et c'est donc là que l'on retrouve le plus "d'employés boomerang". Selon le rapport LinkedIn, un phénomène semblable est à l'œuvre dans l'éducation, particulièrement dans l'enseignement supérieur, où les professeurs et les administrateurs changent régulièrement d'emploi au cours de leur carrière. Le rythme de l'année universitaire est tel que les arrivées, les départs et les retours sont considérés comme relativement normaux.

Un retour bien vécu

Pour certains spécialistes des ressources humaines, le retour des déserteurs ne peut qu'être positif : leur intégration sera beaucoup plus rapide et plus fluide. Les entreprises peuvent de leur côté valoriser l'expérience gagnée en dehors de l'entreprise et "fêter" leur retour.

Selon l'étude menée par The Corporate Culture and Boomerang Employee Study, au cours des cinq dernières années, 85 % des professionnels des RH ont reçu d'anciens salariés souhaitant revenir. Leur intégration se fait plus rapidement et on économise des coûts de formation. Cependant, il reste un point négatif pour les recruteurs : ceux qui ont déjà quitté l'entreprise une fois pourraient le faire une deuxième fois. Pour éviter cela, explique Géraldine Bothie, il est important de connaître les raisons de leur départ, d'échanger sur leurs nouvelles ambitions et motivations pour éviter une décision hâtive qui ne conviendrait pas aux nouvelles aspirations du collaborateur et aux attentes de l'employeur. Pour employés et employeurs, partir en bons termes pourrait aider à un retour potentiel de l'employé dans de bonnes conditions.

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