11/07/2022 francais.rt.com  4min #211930

 «Uber Files» : les liens privilégiés ayant uni Uber et Macron lorsqu'il était ministre de l'Economie

«Macron ou le pillage du pays» : feu roulant de l'opposition contre Macron après les Uber Files

© NICOLAS TUCAT Source: AFP

Emmanuel Macron en 2015 alors qu'il était ministre de l'Economie (image d'illustration).

11 juil. 2022, 12:19

Affaiblie après une mauvaise reconduction de majorité à l'Assemblée nationale et confrontée à une motion de censure, la macronie fait désormais face à des révélations sur le comportement d'Emmanuel Macron en faveur d'Uber sous François Hollande.

À la suite de  révélations publiées le 10 juillet par plusieurs titres sur la bienveillance dont Emmanuel Macron aurait fait preuve à l'égard d'Uber quand il était ministre de l'Economie, l'opposition tire à boulets rouges contre le chef de l'Etat alors que l'Assemblée doit se pencher sur une motion de censure déposée par la gauche.

«Emmanuel Macron a pendant plusieurs années, alors qu'il était ministre de l'économie, pactisé en secret avec le géant américain Uber pour pousser dans le sens de la dérégulation. Il va devoir s'en expliquer», a déclaré la députée LFI Clémence Guetté sur Twitter.

Emmanuel Macron a pendant plusieurs années, alors qu'il était ministre de l'économie, pactisé en secret avec le géant américain Uber pour pousser dans le sens de la dérégulation.
Il va devoir s'en expliquer.#UberFiles

«Macron ou le pillage du pays. Conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail. Et ce même, en faisant fi des décisions de justice», a accusé pour sa part la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot.

🚨 Macron ou le pillage du pays.
Conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail.
Et ce même, en faisant fi des décisions de justice.#UberFiles

Le député communiste Pierre Dharréville s'est pour sa part contenté de 𝕏 déclarer que le sujet «mériterait bien une petite commission d'enquête».

Ce pouvoir n'a jamais cessé de soumettre l'intérêt général à celui des lobbies. Il y a une urgence absolue à adopter enfin au Parlement une grande Loi de séparation des lobbies et de l'Etat !

«Il y a une urgence absolue à adopter enfin au Parlement une grande Loi de séparation des lobbies et de l'Etat», a estimé pour sa part le candidat écologiste à la dernière présidentielle Yannick Jadot.

Malgré le "en même temps" permanent, le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir des intérêts privés

De l'autre bord de l'échiquier politique, les critiques pleuvent également. «Malgré le "en même temps" permanent, le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux», a décrit le président du Rassemblement national et eurodéputé Jordan Bardella.

C'était de notoriété publique, les #UberFiles le démontrent une fois de plus. Malgré le « en même temps » permanent, le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux.
Uber Files : entre Macron et Uber, une relation très privilégiée
Une fuite massive de documents internes à l’entreprise américaine, révélée par Le Monde et France Info, démontre comment ses dirigeants ont noué une relation de proximité avec le jeune ministre de l’économie.
 voir

L'eurodéputé ex-RN devenu soutien d'Eric Zemmour Gilbert Collard y est lui aussi allé de son tweet contre le président : «Après l'affaire Alstom, Benalla, McKinsey, voilà maintenant l'affaire des taxis de la magouille», a-t-il 𝕏 écrit.

La majorité présidentielle fait bloc derrière Emmanuel Macron

Mais l'action du président a aussi été défendue, notamment par l'ancien secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O : «La question la plus importante, sur le sujet [Uber], est de savoir si oui ou non son implantation [en France] a été une bonne chose socialement et économiquement. Pour le reste, on peine à voir ce qui est répréhensible», a-t-il déclaré sur le réseau social.

La question la plus importante, sur le sujet @UberFR, est de savoir si oui ou non son implantation en 🇫🇷 a été une bonne chose socialement et économiquement. Pour le reste, on peine à voir ce qui est répréhensible (intéressant, mm) dans l'article de @lemondefr sur @EmmanuelMacron

Le député LREM Guillaume Kasbarian a lui aussi défendu le président en 𝕏 ironisant que selon l'opposition le pays n'aurait pas dû «ajuster sa règlementation face à l'essor des VTC & du numérique», le ministre de l'économie n'aurait pas dû «échanger avec des entreprises» et que «l'époque où les taxis n'avaient pas de concurrence était merveilleuse».

De son côté, la présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé a assuré qu'«il n'y a eu aucun deal» dans cette affaire. «Il y a un ministre de l'économie qui a reçu, publiquement une entreprise qui voulait s'implanter, développer un service plébiscité par les Français, et créer de l'emploi. Et un président qui a garanti les droits sociaux de ces salariés», a-t-elle assure.

"Il n'y a aucun "deal".
Il y a un ministre de l'économie qui a reçu, publiquement une entreprise qui voulait s'implanter, développer un service plébiscité par les Français, et créer de l'emploi.
Et un président qui a garanti les droits sociaux de ces salariés."#UberFiles

La société Uber est accusée de s'être imposée dans le monde par un lobbying brutal et des pratiques illégales. Emmanuel Macron aurait quant à lui discrètement aidé l'entreprise. Sur l'affaire, le service de presse de l'Elysée a fait savoir à  Radio France que les activités de ministre d'Emmanuel Macron l'«ont naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu'il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires».

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