France-Soir, avec AFP
F. Froger / Z9, pour FranceSoir
DÉPÊCHE — Au 1er mai, les prisons françaises comptaient 73 162 détenus, ce qui constitue un nouveau record historique. Le taux d'occupation des prisons dépassent aujourd'hui les 120 % (contre 117 % en 2022 et 108 % en 2021), et l'État peine à gérer ce fléau.
Cette surpopulation carcérale chronique, qui continue de s'aggraver, avait valu à la France d'être condamnée en janvier 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Parmi les personnes incarcérées, 19 852 sont des prévenus. Dans les maisons d'arrêt où ils sont incarcérés, avec ceux condamnés à de courtes peines, le taux d'occupation est de 142,9 %.
Dans six établissements pénitentiaires, ce taux dépasse même 200 % : 250,9 % à Majicavo dans l'archipel de Mayotte (département français de l'Océan indien) ; 225,4 % à Bordeaux-Gradignan (sud-ouest de l'Hexagone) ; 214,9 % à Tulle (centre), 213,5 % à Nîmes (sud) ; 209,2 % à Foix (sud-ouest) ; 208,2 % à Perpignan (sud).
Pour lutter contre ce mal endémique, le gouvernement privilégie le pansement plutôt que la guérison, en prévoyant de faire construire 15 000 nouvelles places de prison d'ici à 2027.
De son côté, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a mis en cause « l'inertie coupable » de l'État face à cette surpopulation record, dans son rapport annuel publié le 11 mai dernier.