France-Soir, avec AFP
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DÉPÊCHE — En Angleterre, alors que le service de santé publique est déjà en pleine crise, des milliers de médecins hospitaliers se sont mis en grève à partir du vendredi 11 août pour réclamer une augmentation des salaires.
Ceux qu'on appelle les "junior doctors", qui ont un rôle équivalent à celui des internes en France et qui représentent environ la moitié des médecins hospitaliers, multiplient les grèves depuis quelques mois. Si bien que 835.000 rendez-vous médicaux ont dû être reportés en raison des différents mouvements de grève depuis décembre 2022.
Comme le rapporte l'AFP, leur dernière mobilisation a eu lieu mi-juillet. Cette fois-ci, ils prévoient de faire durer la grève jusqu'à mardi matin. Peu à peu, infirmières, médecins et ambulanciers se joignent aussi au mouvement.
Résultat, ce ne sont pas moins de 7,6 millions d'Anglais qui sont en attente de traitement. Un triste record, malgré les promesses gouvernementales.
"Nous voyons les listes d'attente gonfler depuis 13 ans à cause de ce gouvernement", déplore Robert Laurenson, un médecin en grève. Selon lui, "pour diminuer ses listes d'attente, il faut des docteurs, et pour avoir des docteurs, il faut les rémunérer de manière compétitive".
Le syndicat BMA affirme que ces médecins ont perdu 26% de rémunération depuis 2008, cependant que des économies ont été imposées aux services de santé dans le cadre des politiques d'austérité. Il demande une augmentation de 35% des salaires, ce à quoi s'oppose le gouvernement conservateur.
Pour le ministre britannique de la Santé Steve Barclay, la grève "sert seulement à nuire aux patients" et met "une pression supplémentaire" sur le personnel non gréviste. "Ce sont les patients qui font les frais des débrayages", a-t-il ajouté.
Au maximum, le gouvernement propose aux "junior doctors" une augmentation de 6% et une prime 1.250 livres.