France-Soir
Olivia Grégoire à l'Elysée, le 14 juin 2022.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir
DÉPÊCHE — Ce lundi 11 septembre, Olivia Grégoire (ministre du Commerce) et Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique) ont présenté le plan de transformation de la "France moche", ces zones urbaines strictement dédiées aux commerces qui enlaidissent les abords de nos villes et présentent un risque pour l'environnement.
Depuis les années 60', ces zones de commerce "périphériques" envahissent la France sans s'arrêter. On en compte aujourd'hui quelque 1.500, pour environ cinq fois la surface de Paris. Des parkings immenses jonchés de panneaux publicitaires, des magasins empilés les uns sur les autres avec des toits en tôle, du béton à perte de vue...
L'idée du gouvernement, c'est de rééquilibrer ces territoires en incitant certains commerces à déménager pour faire de la place à des logements, des bureaux, des espaces verts... En faire de véritables lieux de vie écologiques. Dans un communiqué officiel, les ministres donnent à voir des exemples visuels de ce que pourraient être les zones commerciales de demain.
Pour y parvenir, Olivia Grégoire explique d'ores et déjà vouloir autoriser le déménagement d'un commerce sans qu'une nouvelle autorisation à construire soit nécessaire, mais aussi assouplir les règles du plan local d'urbanisme et le droit de préemption. Si les commerçants seront probablement réticents à cause des contraintes liées au déménagement, 24 millions d'euros devraient être alloués aux études de préfiguration et à l'accompagnement juridique et technique de tels projets. La tâche restera complexe.
"Il ne saurait y avoir un seul modèle. Vingt territoires seront retenus après l'appel à manifestation d'intérêt pour des projets pilotes", souligne Emmanuel Le Roch, le président du PROCOS - Fédération pour la promotion du commerce spécialisé.
Sur ce point, la ministre se veut rassurante : "Il y a un an, des architectes, des urbanistes, des élus locaux, des commerçants, des foncières, des juristes, des aménageurs ont accepté de travailler avec un mandat simple : définir les zones commerciales de demain, identifier les freins à cette transformation, pour définir les mesures adaptées."
Quoi qu'il en soit, ces nouveaux espaces demanderont des chantiers titanesques. Il faudra donc attendre plusieurs décennies pour en voir la couleur.