Alors comme ça, Macron aurait inséré dans son vibrant hommage de Missak Manouchian, la mention de comment qu'il était pas trop gentil puisqu'il était communiste. J'ai pas suivi. On m'a envoyé le discours de Fabien Roussel en mode Bisounours 1e roi des ahuris (je ne l'ai pas lu non plus faut pas déconner), le tout sous les acclamations unanimes.
Je constate donc que plus grand monde n'est anticommuniste, à part Stéphane Courtois Raphaël Glucksmann, et Marion Maréchal. C'est vous dire le niveau. Comme ils font 2 % aux élections, insultent Vladimir Poutine, acclament Benjamin Netanyahu et acceptent docilement de servir de caution de gauche au néolibéralisme, les communistes ne font plus peur à personne et on leur fait des câlins.
Dans le temps, ce n'était pas pareil. Être coco ce n'était pas toujours facile et il arrivait qu'on en prenne plein la gueule. L'anticommunisme était souvent primaire, secondaire, tertiaire, voire carrément rabique. Mais le mouvement ouvrier était encore costaud. Le Parti élite de la classe ouvrière en assurait l'expression politique. 100 députés ouvriers à l'Assemblée nationale cela pesait son poids. Alors, on ne rechignait pas à la castagne.
Mais maintenant on peut tranquillement foutre en l'air toutes leurs conquêtes, démolir le code du travail, saccager leurs retraites, éviscérer leurs services publics, les éborgner, voire les foutre en taule quand ils manifestent, c'est sans risque. Édouard Philippe l'éborgneur en chef est invité à la fête de l'Huma, et on déroule le tapis rouge au journal, à Macron le fondé de pouvoir du grand Capital chargé de la destruction de l'État-providence. Les bourgeois sont rassurés, les partageux ne sont plus qu'un souvenir, alors à quoi bon être anticommuniste. Le compliment de Macron aux cocos, ce n'était même pas une coquetterie, juste une façon de se foutre de la gueule de Fabien Roussel.
L'anticommunisme, c'était mieux avant...