07/06/2024 francesoir.fr  6min #250033

 Lettre ouverte aux européistes

Lettre ouverte aux européistes (partie Iii)

Jean-Neige pour France-Soir

AFP

TRIBUNE - Alors que les élections européennes approchent à grands pas, j'ai pensé qu'il pouvait être opportun de revenir sur un sujet que j'avais initialement évoqué dans un article intitulé «  Confessions d'un Européiste repenti » pour la version en ligne de la revue Front populaire en 2021. J'y expliquais comment j'étais passé du statut d'europhile à celui d'euro-réfractaire. Ce sujet me parait aujourd'hui d'une actualité brulante, tant l'Union Européenne est devenue non pas un espoir d'avenir radieux, mais un danger mortel pour l'Europe.

Suite et fin de la  première et  deuxième partie.

Réactions

A l'époque où mon article initial a été publié, j'ai été surpris par les réactions dans les commentaires. D'abord, il y avait une majorité de personnes qui me remerciaient pour mon « courage ». Mais je ne considérais pas ma démarche comme du courage. Je considère avoir été manipulé comme beaucoup par des discours mensongers de la part du système. J'ai été trompé et je me suis trompé, et même lourdement, et je le regrette profondément. Mais seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. J'avais voulu écrire cet article pour dire que des gens qui n'étaient pas souverainistes au sens où on l'entend aujourd'hui pouvaient le devenir. Cela était censé être pour moi un message d'espoir.

Par ailleurs, une minorité de gens ont eu une attitude carrément hostile à mon égard, me demandant comment je pouvais ne pas être dévoré par la honte et ne pas demander à me faire pardonner. D'autres m'ont pris de haut en me disant que, eux, ne s'étaient jamais trompés et que donc, d'une certaine manière, je leur serais toujours inférieur pour avoir compris si tard les choses. Il y a des puristes quasi-sectaires qui semblent penser que seuls ceux qui ne se sont jamais trompés sont dignes d'estime et peuvent les rejoindre. Mais ce n'est pas ainsi que l'on pourra trouver une majorité et redonner une chance à la France de redevenir souveraine et démocratique.

L'UE qui devient un cauchemar

En 2024, tout ce que je décrivais alors en 2021 n'a fait qu'empirer. La machine de l'UE est devenue ouvertement pro-guerre, pro-censure, corrompue, voulant s'accaparer des pouvoirs dans tous les domaines, avec une classe politique européenne devenue complètement soumise à cet agenda qui glisse vers le totalitarisme. Nous nous dirigeons vers une nouvelle URSS matinée de fascisme, qui était une alliance entre l'Etat et les grandes entreprises. Le Forum Economique Mondial de Davos en est devenu l'épicentre et la tête pensante.

L'attitude de l'UE dans l'affaire du COVID est devenue terrifiante, démontrant que le bien-être des populations n'était certainement pas sa priorité, niant les effets secondaires considérables des injections, refusant de publier les contrats avec les fabricants.

L'attitude belliciste de l'UE dans le conflit Russo-Ukrainien a aussi démontré une trahison des idéaux de paix sur laquelle l'UE s'est prétendument construite. Après la tentative d'assassinat contre l'un des deux seuls chefs de gouvernement de l'UE opposés à l'aide militaire à l'Ukraine, le Slovaque Robert Fico, on a même vu le chef de gouvernement étranger, en l'occurrence le premier ministre Georgien, se plaindre de  menaces de morts voilées de la part d'un commissaire européen. L'UE se comporterait--elle comme une mafia ?

Malgré tout cela, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, on peut encore voir des déclarations pro-européennes flamboyantes de la part de beaucoup, essentiellement des macronistes. 10 ans plus tôt, j'aurais pu écrire la même chose qu'eux. Mais en 2024, après tout ce qu'on a vu depuis 4 ans, comment peut-on encore être pro-UE ? Comment peut-on ne pas voir que l'idéal européen a été totalement trahi et dévoyé ?

Un des grands paradoxes de notre époque est que les membres de ma famille qui ont voté Non en 2005, aujourd'hui refusent de sortir de l'UE et de l'Euro. Cette perspective les effraie. Nous avons donc inversé totalement nos positions. Les mêmes n'ont jamais eu aucun doute sur le bien fondé de la vaccination anti-Covid de masse et soutiennent même l'envoi des troupes de l'OTAN en Ukraine pour arrêter le nouvel Hitler que serait Poutine. Aujourd'hui, comme dans beaucoup de familles, le dialogue est rompu pour cause d'incompréhension mutuelle profonde. Ils ne lisent même pas mes articles. Comment pourrais-je avoir raison contre les « experts » des médias dominants ?

Quand je sais que je m'étais moi-même lourdement trompé avant de changer radicalement de point de vue, lentement mais surement, je me dis que tout espoir n'est pas perdu pour ceux qui croient toujours aux mensonges du système. Certes, il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Mais peut-être qu'un jour, un événement particulier pourra enfin leur ouvrir les yeux.

Par ailleurs, j'ai compris avec le temps qu'il ne pouvait y avoir de démocratie dans un ensemble aussi disparate que l'UE, car il n'y a pas de peuple européen, mais une juxtaposition de peuples qui ont certes des points communs, mais aussi des différences importantes forgées par les siècles. Pour avoir fréquenté des Belges et des Suisses francophones, je me suis aperçu que nous étions culturellement différents, malgré notre langue commune. Et aucun d'entre eux n'avait envie de devenir français.

De plus, toutes les élites européennes sont à l'évidence sous contrôle et défendent fondamentalement le même discours sur l'UE et l'OTAN dans un simulacre de démocratie. Les leaders Allemands défendront toujours les intérêts allemands, après ceux des États-Unis. Et il en va de même pour tous les autres dirigeants européens. Seuls les dirigeants Français sacrifient les intérêts de leur pays au profit de l'UE ou des États-Unis, et ce de manières quasi-systématique. Nous sommes les dindons de la farce.

Comme il faut l'unanimité pour réformer les traités, à 27 pays, sauf miracle, nous ne pourrons plus jamais modifier ces derniers. Et Jean-Claude Juncker, alors président de la Commission européenne, avait donné le ton en déclarant qu'il ne pouvait y avoir de référendum contre les Traités européens. Cela confirmait bien que le système est irréformable dans un sens contraire aux souhaits des élites. Puisqu'on ne peut réformer l'UE dans le sens voulu par les peuples, la seule solution est donc d'en sortir. Force est de constater que tous ceux qui disent le contraire mentent, ou ne connaissent pas leur sujet.

C'est pour cela qu'aujourd'hui, moi, l'ancien européiste convaincu, je ne vois pas d'autre option que de voter pour une liste prônant le FREXIT, condition certes insuffisante, mais nécessaire pour pouvoir espérer sortir de la matrice.

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