AFP
"Libérez Toto !": plusieurs dizaines de militants de la cause animale se sont rassemblés jeudi dans le nord de la France devant une fourrière animale pour protester contre un projet d'euthanasie d'un sanglier adopté par une famille, à la veille d'une décision de justice.
L'association One Voice avait appelé à ce rassemblement à Saint-Laurent-Blangy, rejointe par L214, le Parti animaliste et le parti Révolution écologique pour le vivant (REV).
Les militants attendent "un peu d'humanité de la part du parquet", a déclaré Arnaud Bienvenu, le père de famille et chasseur qui a recueilli Toto alors qu'il était marcassin, après qu'il a été blessé dans une battue de chasse, début octobre.
Les militants ont pu apercevoir de loin la silhouette massive et placide de l'animal dans son enclos à la fourrière, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ce sanglier "est enfermé dans un enclos qui n'est plus adéquat (..) Il faut qu'on le bouge très vite d'ici", a expliqué M. Bienvenu.
Pour éviter la mort au sanglier, la ville de Charleville-Mézières, dont le département a le suidé pour emblème, s'est proposée de l'accueillir dans son parc municipal.
Mardi, le maire d'Arras Frédéric Leturque a indiqué avoir "demandé solennellement à la présidente de la cour d'appel de Douai d'empêcher la mort" du sanglier.
Selon Me Christophe Gérard, la justice reproche au sanglier de représenter "un danger sanitaire".
Il a été suspecté d'être porteur de la maladie d'Aujesky, ou rage porcine, mais ce danger ne serait pas avéré selon les associations, les analyses étant contradictoires et l'animal toujours en vie.
Il a été baptisé Toto en référence au film "Va, Toto", l'histoire d'un sanglier qui échappe à une battue en Normandie.
"Est-ce que l'humain c'est celui qui met l'autre à distance et peut le condamner à mort" ou "celui qui fait preuve d'humanité, d'empathie?", s'est interrogée Leslie Mortreux, référente de REV.
En juin, le tribunal judiciaire d'Arras s'était opposé à faire euthanasier le sanglier, mais le parquet a fait appel et la cour d'appel de Douai doit rendre son arrêt vendredi.
Plusieurs pétitions pour dire "non à la décision d'euthanasier Toto" totalisaient jeudi plus de 132.000 signatures, selon les associations.