par Barry Ellsworth
Le chef de l'opposition déclare qu'il déclenchera un vote de défiance, ce qui entraînera la tenue d'élections fédérales au Canada.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau fait face à des pressions croissantes l'incitant à démissionner, alors qu'il persiste à éviter de répondre à la presse.
Plus de 50 législateurs ontariens du parti libéral de Trudeau seraient parvenus à un consensus lors d'une conférence téléphonique samedi, appelant le premier ministre à démissionner, a rapporté la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) au cours du week-end. Cela représente environ un tiers du parti, qui compte 153 sièges au Parlement.
Parallèlement, le chef du Nouveau parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, dont le soutien a permis aux libéraux minoritaires de gouverner, a déclaré qu'il demanderait un vote de défiance à la première occasion, ce qui déclencherait des élections. Les conservateurs et le Bloc Québécois se sont joints au chœur pour réclamer la démission de Justin Trudeau. Celui-ci s'est vu reprocher son action à une époque où les prix des denrées alimentaires augmentaient et où il y avait une pénurie de logements.
«Les libéraux ne méritent pas une autre chance», a écrit Singh dans une lettre ouverte vendredi, a rapporté la CBC. «C'est pourquoi le NPD votera pour faire tomber ce gouvernement».
Après neuf ans au poste de premier ministre, Trudeau voit son avenir de plus en plus menacé après que plusieurs sondages ont montré que les libéraux étaient loin derrière, le premier ministre lui-même n'obtenant qu'un taux d'approbation de 28%, selon un sondage de fin d'année de l'institut Angus Reid.
Le départ de Trudeau a commencé à être évoqué par les libéraux. La semaine dernière, la lame de fond s'est transformée en tsunami après la démission de la vice-Première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, dans une lettre rendue publique le jour même, le 16 décembre, où elle était censée présenter le budget d'automne.
Freeland a révélé que Trudeau l'avait informée le 13 décembre qu'elle serait remplacée et qu'il lui avait proposé un rôle mineur au sein du cabinet. Elle a refusé l'offre et a publié sa lettre de démission sur les médias sociaux le lundi suivant.
«Après réflexion, j'ai conclu que la seule voie honnête et viable pour moi est de démissionner du Cabinet», a-t-elle écrit dans sa lettre.
Cette lettre avait eu l'effet d'une bombe politique, si bien que Trudeau avait commencé à se dérober et à rester injoignable pour tout commentaire.
Selon certaines sources, Trudeau réfléchira à son avenir politique pendant les fêtes de fin d'année, en famille. Il partira ensuite en vacances de ski en Colombie-Britannique.
source : Agence Anadolu