15/03/2025 5 articles reseauinternational.net  6min #271750

Nicolas, 35 ans, planifie ses vacances

Un article à 4 mains écrit par h16 et Citronne

L'arrivée du printemps pousse les uns et les autres à s'organiser pour l'été qui vient et avec lui, les vacances familiales. Nicolas, 35 ans, marié et père de deux enfants (de 5 et 8 ans) réfléchit donc à son prochain voyage en famille.

Français de la classe moyenne, correctement imbibé des «réalités» médiatiques actuelles, Nicolas est conscient des enjeux économiques et écologiques du moment. Il souhaite donc partir en vacances mais pas trop loin, afin de préserver autant que possible la planète... et son portefeuille, déjà passablement mis à contribution dans notre pays de cocagne. En plus, ce sera le premier voyage aérien pour le plus jeune des deux enfants, Nicolas veut donc éviter les cinq heures ou plus d'un vol moyen ou long-courrier.

Des vacances au soleil, pas trop loin, et préférablement dans un pays où il n'aura pas trop de problème de langue et pas de change monétaire ? Pour Nicolas le Nantais, pas de doute, ♩ on dirait le Sud ♪ !

Nicolas, mettant à profit son wifi, commence à écumer les intertubes pour trouver un vol Nantes-Marseille pour la période où il peut poser ses congés, c'est-à-dire du 21 juillet au 15 août à peu près. Les recherches en ligne pour un vol de deux adultes et deux enfants fournissent rapidement des résultats, et un prix total tournant autour de 850€.

Un détail (ou une série de lignes, plutôt) attire l'attention de Nicolas : c'est la floppée de taxes que ces billets d'avions engendrent avec une bonne humeur qu'il ne partage pas.

On trouve ainsi une Taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA) (dite Chirac), introduite en 2006, pour financer l'AFITS à l'aéroport de départ et qui a - c'est ballot - augmenté au 1er mars de cette année suite à la loi de finance 2025, en passant ainsi à 9€50 par billet en classe éco (pour les vols domestiques et Union européenne). S'y ajoute la Taxe sur le transport aérien de passagers (TTAP) composée de plusieurs sous-taxes : la taxe de l'aviation civile (environ 4,58 € par passager, finançant la Direction générale de l'aviation civile, DGAC), la taxe de sûreté et sécurité (variable selon l'aéroport, autour de 12 €, pour les services de sécurité), et une taxe de péréquation aéroportuaire (1 € par passager, pour équilibrer les coûts entre aéroports).

Bien sûr, il faut y rajouter une Taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA) - entre 1 et 10€ par trajet, ainsi qu'une Taxe d'aéroport (ou redevance passager) - d'une dizaine d'euros - et enfin, l'inévitable TVA, à 10% dans ce cas.

Au total, les billets que la compagnie facture 120€ pour un trajet pour un adulte, et 90€ pour un enfant, s'additionnent pour un total de 420€ et se font généreusement barbouiller de taxes à hauteur de 472€, pour un total final de 892€. Les taxes y représentent 53% du montant total payé (ou 112% du prix hors taxes, selon le point de vue).

Nicolas fait une grimace. Tout ceci est trop cher, et cela fait surtout beaucoup trop de taxes !

«Tentons le train, de surcroît c'est plus écolo, Élise Glucet l'a dit à la télé !» s'écrie notre vaillant père de famille.

L'exploration du site de la SNCF ne lui pose souci que les premières minutes nécessaires pour se familiariser avec l'interface contre-intuitive qui lui est proposée. Il constate, satisfait, que les billets pour l'été sont enfin disponibles à la vente. Le 9 mars dernier, lorsqu'il avait regardé, il s'était cassé les dents : depuis quelques années, la SNCF a perdu la capacité à planifier ses ventes à plus de quatre mois à l'avance...

Quelques clics lui permettent de trouver les renseignements désirés. Dans ces mois chargés d'été, il faudra compter environ 234€ par adulte et comme les enfants sont moitié prix, ça fait autour de 117€ par lardon.

Ouf, le tarif est nettement plus abordable ! Avec ce mode de transport, Nicolas ne dépensera que 702€ (234 par adulte et 117 par enfant, aller/retour) et la TVA ne représente ici que 63€ ! Si l'on passe pudiquement sur les huit heures de trajet que les deux loustics, pas toujours calmes, devront encaisser, youpi, c'est une mission réussie !

Nicolas est sur le point de valider son achat quand un petit doute s'empare de son esprit : n'aurait-il pas lu, dernièrement, quelque chose relatif à un mouvement social de cheminots en plein été prochain ? Quelques secondes à fouiller dans les nouvelles des derniers jours lui confirment en effet que des syndicats ferroviaires annoncent un préavis potentiel de grève pour les semaines du 10 au 24 juillet.

Cela tombe mal pour notre petite famille.

Nicolas connaît bien la SNCF et a déjà amplement goûté à ses nombreux caprices quand il doit rendre visite à ses parents dijonnais. Le safari que représente, à chaque fois, cet intéressant trajet transversal français lui rappelle (douloureusement) qu'hors des grandes lignes, il n'y a que déserts, désolations et locomotives diesel sans même évoquer les composteurs à ticket systématiquement en panne ou les guichets commodément fermés.

Nicolas comprend le risque de ces billets. Le trajet ne sera pas direct, et le transfert par Paris, entre deux grandes gares majeures mais pas trop vaccinées, promet des aventures rocambolesques. La sueur perle déjà sur son front à l'idée de se retrouver dans le métro parisien, bondé, bagages et marmots sous le bras dans une rame vétuste et des couloirs labyrinthiques aux odeurs méphitiques.

Il aimerait tant éviter la voiture et ses aléas... Mais ces derniers semblent anodins face aux difficultés qui s'amoncèlent sur le trajet en train. D'autant que ce dernier impose ses arrêts et son rythme là où la voiture permet une plus grande flexibilité.

C'est décidé, ce sera la voiture !

Avec sa Mégane essence qui consomme 6L au 100, il faudra passer 10h au volant et faire 1900 kilomètres au total. Cela lui coûtera 209€ de carburant, dont 56% de taxes (117€) pour payer la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques) et la TVA. En outre, quelques péages lui seront demandés, eux aussi garnis de taxes (dont  une nouvelle). Au total, il doit planifier environ 96€ de péage pour le trajet aller, dont 20% de TVA. Pour le total, cela lui coûtera donc 401€ (dont 155€ de taxes soit 38%). C'est d'autant plus économique que c'est singulièrement plus fatiguant, mais c'est finalement le trajet le plus abordable et le moins risqué pour sa famille.

Et donc, en voiture Simone ?

En fait, épuisé après un dimanche passé à chercher comment se rendre dans le sud, Nicolas est quelque peu désabusé. Ces vacances ne seront pas de tout repos, d'autant qu'il y a systématiquement un cinquième passager, qui sera présent aussi bien pendant le trajet qu'une fois arrivé et qui coûte de plus en plus cher...

source :  Hashtable

 reseauinternational.net

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