France-Soir
À Saint-Tropez, ce lundi 5 mai, près de 100 enseignants du lycée du Golfe ont cessé les cours pour dénoncer une décision qui les sidère : la réintégration de deux élèves exclus pour harcèlement scolaire. Le rectorat de Nice, après un recours juridique appuyé par les familles, a invalidé la sanction initiale, provoquant une grève massive et un malaise profond au sein de l'établissement.
« Grande cause nationale », clame le gouvernement à propos du harcèlement scolaire. Mais sur le terrain, la réalité s'écrit en lettres de colère. Au lycée du Golfe de Saint-Tropez, la quasi-totalité du personnel enseignant et administratif s'est mise en grève, outrée par la réintégration de deux élèves sanctionnés en conseil de discipline pour des faits avérés de harcèlement. « Une grève massive comme ça, ça n'arrive jamais. Mais nous sommes très inquiets », confie Marie Guiraud, professeure de français à Ici Provence.
Les deux élèves, soutenus par un avocat, ont vu leur exclusion annulée par le rectorat de Nice, au grand dam de la communauté éducative. « Le rectorat nous dit "Débrouillez-vous !" Qu'est-ce qu'on fait avec la victime qui côtoie à nouveau les élèves agresseurs ? », s'interroge Guiraud. Malgré les campagnes nationales, et comble de l'ironie, la désignation de Nice comme académie pilote dans la lutte contre le harcèlement, les enseignants dénoncent une absence criante de soutien face aux situations concrètes. France Info évoque une fracture entre discours institutionnel et gestion locale.
Un mouvement qui se veut avertissement, comme il y a déjà pu en avoir auparavant... À force d'ignorer les signaux d'alarme venus des salles de classe, l'institution continue de voir sa légitimité s'éroder. La protection des élèves, comme celle des enseignants, ne se fait pas en étant déconnecté de la réalité.