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Gérald Darmanin présente aux parlementaires français ses projets de réforme au ministère de la Justice.
Gérald Darmanin a suscité une controverse en conviant plus de 1000 parlementaires à une réception place Vendôme. L'opposition dénonce une opération de communication à des fins personnelles, accusant le ministre de «faire campagne aux frais de la République».
𝕏 Gérald Darmanin, ministre d'État et garde des Sceaux, a déclenché une vive polémique en organisant le 12 mai une réception d'envergure au ministère de la Justice. L'ensemble des parlementaires français - 577 députés, 348 sénateurs et 81 eurodéputés - ont été invités à un « temps d'échange » suivi d'un cocktail dînatoire, soit plus de 1 000 convives potentiels.
Ce soir au ministère de la Justice, j'ai présenté aux parlementaires français les orientations concrètes que je prends pour moderniser et simplifier le ministère de la Justice. pic.twitter.com/1Is3IXHPnG- Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 𝕏 May 12, 2025
Si l'événement se voulait officiellement dédié aux « grandes orientations » de la réforme judiciaire, il est largement perçu comme une manœuvre politique en vue de la présidentielle de 2027.
« La course à l'échalote », « Darmanin party » : le ministre vivement critiqué
Selon les informations relayées par Public Sénat et Le HuffPost, l'invitation, envoyée par le secrétariat du ministre, a surpris par son ampleur. « Je n'ai jamais vu ça », s'indigne Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat, comparant l'événement à la traditionnelle garden-party du 14 juillet, réservée au président de la République.
« De la part d'un ministre, c'est la course à l'échalote », ajoute-t-il, accusant Darmanin d'utiliser les moyens de l'État pour promouvoir ses ambitions personnelles.
L'opposition, majoritairement absente de l'événement, n'a pas mâché ses mots. Manon Aubry, eurodéputée LFI, dénonce un « mélange des genres » entre les fonctions ministérielles et les visées électorales. « On va servir de faire-valoir à son programme présidentiel », renchérit la sénatrice socialiste 𝕏 Marie-Pierre de la Gontrie, qui a décliné l'invitation, préférant un travail législatif sérieux à la « Darmanin party ».
Monsieur le Ministre, présenter un projet aux parlementaires se fait au Parlement pas dans une garden party t.co- mpdelagontrie (@mpdelagontrie) 𝕏 May 12, 2025
Même au sein du bloc central, un député Horizons, proche d'Édouard Philippe, juge l'initiative « curieuse » en raison de son échelle inédite et peut-être aussi par crainte de voir se développer une candidature concurrente au centre alors que l'ancien Premier ministre se trouve en tête dans une dernière étude d'opinion.
Une centaine de parlementaires seulement se sont déplacés, selon Le Figaro. Si les macronistes et des élus de droite, comme Francis Szpiner, étaient présents, c'est surtout la forte représentation du Rassemblement national, avec une quinzaine de participants, qui a marqué les esprits. « Quand on nous invite, on vient ! », a lancé Matthieu Valet, eurodéputé RN.
Gérald Darmanin, lui, défend l'initiative comme une « marque de respect » envers le Parlement, insistant sur la nécessité de présenter ses réformes judiciaires, notamment l'élargissement du plaider-coupable et l'introduction de peines minimales. Son entourage qualifie ces mesures de « radicales », justifiant l'ampleur de l'événement. Pourtant, pour beaucoup, cette réception fastueuse reste une opération de communication, à l'heure où le ministre de Tourcoing avance ses pions pour 2027.