France-Soir
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Le 9 juin, à Contrexéville, dans les Vosges, la direction locale a vivement réagi à la proposition de la Cour des comptes de supprimer le remboursement des cures thermales, accusées de peser sur les finances publiques. Le coût annuel de 250 millions d'euros est jugé excessif par la Cour juge, pour un service médical dont "l'efficacité n'a pas été démontrée". Au nom de l'économie, toujours plus de contraintes pour les plus vulnérables.
Ces soins font partie des rares dispositifs médicaux plébiscités à la fois par les patients et les professionnels. "Plus de 80 % de nos curistes ne viendraient plus sans remboursement", affirme François Chalumeau, directeur des thermes de Contrexéville. Chaque année, 1300 patients y sont accueillis, dans une région qui abrite quatre stations et 50 emplois directs liés à cette activité. "On a des résultats, on a plus de 90 % de curistes qui ressentent les bienfaits dans leur vie quotidienne plus de six mois après", martèle-t-il. Le Grand Est, quatrième région thermale de France, voit dans cette mesure une menace directe à son économie locale. France Télévisions, qui relaie l'alerte, rappelle que les Vosges sont en tête du secteur dans la région.
Le Dr Nicolas Maimponte, médecin thermal, enfonce le clou : "C'est une médecine écologique, basée sur des preuves scientifiques, qui génère des économies de santé. Moins de médicaments, moins d'arrêts de travail." La suppression du remboursement serait un contresens sanitaire d'une part, mais aussi économique. À 500 euros la part couverte par l'Assurance maladie, soit un quart du coût total, l'impact budgétaire est marginal comparé aux bénéfices rapportés. En 2024, le thermalisme représentait 4,5 milliards d'euros et 25 000 emplois en France, selon l'Observatoire national de l'économie des stations thermales.
En sacrifiant un secteur à l'efficacité discrète mais reconnue, le gouvernement tire encore une balle dans le pied des Français, et continue de dépenser l'argent public dans la guerre.