12/06/2025 francesoir.fr  2min #280942

Un groupe de chercheurs s'opposent à la redéfinition des polluants éternels

France-Soir

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Vingt scientifiques tirent la sonnette d'alarme dans une lettre publiée mardi dans Environmental Science and Technology, dénonçant une tentative de redéfinition des PFAS – ces "polluants éternels" qui empoisonnent l'environnement – sous des influences économiques à peine voilées.

Lancée en juin 2024 par l'Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC), l'initiative vise à revoir les critères qui déterminent ce qu'est un PFAS, alors même que la définition actuelle, adoptée par l'OCDE, est jugée « sans ambiguïté » par les chercheurs.

Selon l'OCDE, toute substance contenant un groupe méthyle ou méthylène perfluoré entre dans cette catégorie, ce qui englobe 4 730 composés aux propriétés aussi pratiques qu'insidieuses : résistants à la chaleur, à l'eau, à la graisse… et à la dégradation. Cette base sert de socle à la régulation européenne REACH, qui planche depuis 2023 sur une interdiction globale des PFAS, attendue pour 2026 ou 2027. Mais selon les  informations rapportées par Le Monde, les industriels contre-attaquent, orchestrant une campagne de désinformation pour exclure de cette liste certains produits-clés, comme les fluoropolymères ou les gaz fluorés, omniprésents dans notre quotidien et responsables de la majorité des contaminations.

Martin Scheringer, chercheur cité dans la lettre, est formel : « La pollution causée par les PFAS représente un défi majeur pour nos sociétés. [...] Il est primordial que les fondements scientifiques [...] ne soient pas compromis par des intérêts économiques et politiques. » En tentant de redéfinir les PFAS au nom de critères économiques ou techniques, l'IUPAC risque de diluer l'effort réglementaire dans un bain d'ambiguïtés savamment entretenues.

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